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PERSONNAGE CONNU OU MECONNU

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MasH
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Message par mini Dim 14 Juin - 3:56

VIDOCQ

Chef de la police de sûreté, il naquit le 23 juillet 1775 à Arras, où son père était boulanger. Ses inclinations perverses se révélèrent de bonne heure par quelques larcins commis dans la maison paternelle, lesquels grossirent de proche en proche, jusqu'à un détournement de deux mille francs qu'il effectua à l'aide d'effraction ; puis il s'enfuit à Ostende avec le projet de s'embarquer pour l'Amérique ; mais des malfaiteurs l'ayant attiré dans un lieu suspect le dépouillèrent à son tour des produits de son vol, et Vidocq se vit obligé, pour vivre, d'entrer au service de l'acrobate Coste-Comus, des Variétés amusantes, chez lequel il allumait les lampions et soignait les singes.

Dégoûté bientôt de cette existence abjecte, il revint à Arras solliciter le consentement de son père pour s'engager dans le régiment de Bourbon et l'obtint sans peine ; mais s'étant pris de querelle avec son sergent-major, il déserta dans un régiment de chasseurs d'où l'exila bientôt la crainte d'être traduit à un conseil de guerre pour ce dernier méfait. Ce fut sous un drapeau étranger que Vidocq alla cette fois chercher un abri contre la vindicte militaire de son pays ; il se fit incorporer dans les cuirassiers de Kinski ; mais les rigueurs de la schlague ne tardèrent pas à lui rappeler sa qualité de Français.

Il repassa la frontière, reparut dans son ancien régiment de chasseurs, et quitta momentanément le service par suite d'une blessure qu'il avait reçue à la jambe. Il profita de ce répit pour épouser, à dix-huit ans, la sœur d'un aide de camp de Joseph Lebon, appelé Chevalier ; mais il la quitta à la suite d'une mésaventure conjugale, reprit sa vie errante, et profita du déréglement de la discipline militaire pour parvenir rapidement au grade nominal de lieutenant, et même à celui de capitaine de hussards. Une dame de qualité chez laquelle il était logé s'intéressa assez vivement à lui pour le gratifier d'une somme de quinze mille francs.

Vidocq vint à Paris au commencement de 1796, dépensa rapidement cette somme en compagnie de joueurs et de femmes perdues, et se rendit à Lille, où il ne tarda pas à subir un emprisonnement correctionnel pour voies de fait exercées sur un officier du génie, avec qui il s'était trouvé en rivalité. Cette détention fut l'occasion de la seule sentence criminelle qui paraisse avoir été prononcée contre lui celle de huit ans de fers pour complicité dans la fabrication du faux ordre de mise en liberté d'un cultivateur condamné pour vol de blé.

Vidocq fut conduit à Brest, d'où il s'évada après une semaine de séjour : mais il ne put se soustraire à la surveillance de la gendarmerie, et essaya seulement d'améliorer son sort en se faisant passer pour déserteur de la marine. Traduit à Pontanion dans la maison de détention destinée aux marins, il parvint encore à s'évader sous le costume d'une religieuse.

A la suite de diverses autres aventures, Vidocq fut reconnu, et dirigé de nouveau sur Brest, d'où il s'échappa pour la seconde fois déguisé en matelot. Il fut de nouveau livré à la justice sur la dénonciation d'un faux frère et conduit dans les prisons de Douai, dont l'enceinte fut aussi impuissante à le retenir que l'avait été la surveillance des garde-chiourme de Brest. Il vint à Paris, fit la connaissance de la femme d'un chef d'escadron nommée Annette, et entreprit un petit commerce qui eût prospéré, sans les saignées répétées qu'il lui fallait faire subir à sa caisse pour rétribuer la discrétion de ses anciens compagnons de captivité.

Ce fut alors que Vidocq, à bout de voies, prit le parti d'aller dans les premiers jours de 1809, offrir son concours à la police de sûreté, sous la seule condition de subir le restant de sa peine dans la maison de force qu'on voudrait lui désigner. Son offre fut agréée après quelque hésitation, et voilà Vidocq enrôlé dans les rangs et bientôt à la tête de cette fameuse bande d'agents secrets, dont l'industrie consiste à appliquer à la recherche des malfaiteurs les ressources que la plupart ont déployées précédemment pour préparer le succès de leurs méfaits.

Des ruses de police, d'astucieux déguisements, d'ignobles perfidies, toutes les formes de langage employées dans les lieux les plus infimes ; tels sont les tableaux que nous déroule Vidocq lui-même, historien de ses propres turpitudes, dans ses Mémoires. Cette existence dégradée et périlleuse dura jusqu'en 1827, et Vidocq signala son exercice par quelques coups de main habiles et par quelques services essentiels. Il donna sa démission sous l'administration de M. Delaveau, qui, dans le rêve d'une belle âme, avait imaginé de moraliser la police, et d'en purger le personnel de cette foule d'êtres dangereux, dont les services équivoques lui paraissaient propres surtout à jeter un irrémédiable discrédit sur une institution destinée par-dessus tout à protéger l'honneur et la sûreté des citoyens.

Retiré à St-Mandé, dans une maison modeste qu'il avait fait construire depuis peu, il dirigea ses vues et son intelligence du côté de l'industrie. Préoccupé de l'avantage de secourir par le travail ceux des repris de justice auxquels, malgré un repentir sincère, cette flétrissure fermait tout accès à un emploi utile, il fonda une manufacture de papier et de carton destinée à recevoir exclusivement des libérés des deux sexes, moyennant une rétribution déterminée. Mais cette idée, bonne en soi, échoua soit par le défaut d'appui du gouvernement, soit par la répugnance des détaillants de Paris à employer des produits d'une telle origine, et Vidocq fut contraint, au bout de quelques années, à une liquidation onéreuse.

En 1830, Vidocq se décida à rentrer dans la police sans caractère officiel, comme en 1809 ; mais ce fut, cette fois, à la police politique surtout qu'il offrit le tribut de son intelligence et de son dévouement. On le vit figurer dans ces bandes dites d'assommeurs chargées d'intimider les ennemis du nouvel ordre de choses ; et les services qu'il rendit à la cause de l'ordre, lors de l'insurrection des 5 et 6 juin 1832, sont établis par une lettre du préfet de police au ministre de l'intérieur, en des termes qui ne permettent pas d'en contester l'importance.

Il fut même présenté au roi Louis Philippe à cette occasion, et lui-même reproduit dans ses Mémoires le fait de cette entrevue, mais avec des détails tellement excentriques, qu'ils empêchent d'y ajouter une foi absolue. II ne paraît pas d'ailleurs que la gratitude de l'autorité se soit exercée avec beaucoup de munificence à l'égard de Vidocq, car au mois de juin 1833, on le voit ouvrir à Paris un bureau de renseignements pour éclairer le commerce sur les faiseurs de dupes dont cette ville abonde, et mettre en œuvre plusieurs autres procédés industriels dont il paraît avoir tiré un certain profit. Quant à l'agence commerciale, elle prospéra assez longtemps, bien que troublée par deux actions en police correctionnelle, pour escroquerie, qui n'amenèrent aucune condamnation définitive contre le prévenu.

Toujours enthousiaste des gouvernements nouveaux, Vidocq mit ses services à la disposition de M. de Lamartine après la révolution de 1848, et se montra l'un des fervents adorateurs du pouvoir qui succéda à la république. Il mourut néanmoins dans un état de détresse absolue, le 28 avril 1857, après avoir demandé et reçu les secours de l'Eglise. Il s'exprima, dit-on, alors dans un langage qui témoignait de son retour aux idées religieuses.
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Message par MasH Dim 14 Juin - 4:48

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Message par mini Lun 15 Juin - 12:09

JACQUES GREVIN


Par sa précocité, Jacques Grévin peut être classé parmi les enfants célèbres ; par ses oeuvres, et surtout par la variété de ses connaissances et sa profonde érudition, il prend place parmi les hommes les plus distingués de son temps. Il était doué d'un génie si heureux qu'il s'appliqua en même temps, avec le plus grand succès, à la poésie française et latine, aux belles-lettres en général, à la philosophie, posséda à fond le latin et le grec, et devint médecin habile.

Telle était son ardeur pour l'étude et sa facilité à apprendre qu'à treize ans il avait pu terminer ses humanités et s'exercer à la langue française, absolument bannie des exercices scolastiques. Il fit sur les bancs sa tragédie de collège qu'il intitula Jules César. Celle-ci fut un véritable évènement : elle fut admirée de l'Université ; tout Paris vint l'applaudir. L'étonnement fut à son comble à l'apparition de deux pièces de comédie que l'auteur donna la même année, surtout quand on sut que des oeuvres, que les gens les plus savants jugeaient accomplies, étaient dues à la plume d'un si jeune écrivain.

La première comédie que composa Grévin avait pour titre La Trésorière. Henri II lui en commanda une autre, à l'occasion des noces de sa fille Claude, duchesse de Lorraine, et il produisit les Esbahis. Mais des obstacles imprévus en retardèrent la représentation.

La Trésorière fut représentée en 1558, et les Esbahis, aussi bien que la tragédie, le 16 février 1560, au collège de Beauvais, en présence de la Cour et de la jeune duchesse de Lorraine, pour laquelle cette pièce avait été composée. « La décence n'y est pas plus respectée dans le sujet que dans les paroles, et cependant elle fut jouée par des écoliers et devant une princesse. » (Bibl. Elzévir.)

Malgré les encouragements qu'il reçut, Grevin borna là sa carrière dramatique. La poésie ne suffisait pas à une existence aussi active que la sienne. Il s'adonna à l'étude de la médecine et n'accorda à la muse que le temps que lui réclamèrent ses amours. Mlle Nicole Etienne, fille de Charles Etienne, médecin, jeune personne qui joignait à la beauté beaucoup d'esprit et tournait fort bien les vers, avait touché son coeur. Il lui adressa, ou lui dédia, sous le nom d'Olympe, une suite de sonnets, de chansons, d'odes, de pyramides, de Villanesques et autres poésies érotiques, imitées des Italiens et des Espagnols, alors les maîtres du genre.

Ces pièces furent publiées en premier lieu par Robert Etienne, oncle de la belle personne qui les avait inspirées. Le poète fut déçu dans son espoir : il n'obtint pas la main de celle qui inspirait sa muse. La belle Nicole épousa Jean Liébault, médecin. Grévin s'en consola en composant sa Gélodacrie. Notre amoureux désappointé fit diversion à ses distractions mondaines et à ses peines de coeur par de fortes études sur la médecine : il reçut le bonnet de docteur pendant le décanat d'Antoine Taquet, élu en novembre 1560 et continué en 1561. Tout jeune qu'il était. il fit néanmoins adopter à la Faculté de Paris ses opinions au sujet de certains remèdes qu'il croyait pernicieux, tels que l'antimoine, dont il demanda aux magistrats de proscrire le débit, et, de même que l'orpiment et le vif-argent, l'antimoine fut banni du Codex par un décret de la Faculté de Paris que le parlement confirma.

Grévin continuait néanmoins de cultiver la poésie, et la fit servir même à la médecine par la traduction de Nicandre en vers français. Il donna une seconde édition de son Olympe, en un volume qui comprenait son théâtre. Grévin continuait néanmoins de cultiver la poésie et ses vers firent tressaillir le vieux Ronsard. Tout fier d'un tel élève, le prince des poètes français lui adressa, en 1562 une élégie. Ailleurs, Ronsard lui dira également :
A Phébus, mon Grevin, tu es de tout semblable
De face, de cheveux, et d'art et de savoir.

On doit rendre justice à l'impartialité éclairée avec laquelle Grévin, puisant tour à tour dans les auteurs, tant modernes et étrangers qu'anciens, en fit un choix judicieux et contribua à répandre en France les règles du bon goût qui prévalut après lui : il peut compter parmi les initiateurs de son temps. On abandonnait alors la poésie purement spontanée et exclusivement nationale de nos premiers poètes pour imiter non seulement les Latins et les Grecs, mais encore les Italiens et les Espagnols.

Après leur rupture, le chef de la Pléïade n'imagina pas contre l'ingrat disciple de châtiment plus sévère que de rayer de ses poésies tous les vers à sa louange, en substituant, pour ne pas les perdre, le nom de Patrouillet et d'autres poètes contemporains, à celui de Grévin, dès lors son ennemi. Ronsard lui-même, dans une ode à la fin de ses oeuvres, nous confesse cette petite vengeance :
J'oste Grevin de nos écrits,
Pour ce qu'il fust si mal appris,
Affin de plaire au calvinisme,
(Je voulais dire à l'athéisme),
D'injurier par ses brocards
Mon nom cognu de toutes parts.
Et dont il faisait tant d'estime
Par son discours et par sa ryme.
Cette querelle fut en effet amenée non par jalousie d'auteur, mais à cause des dissidences religieuses de l'époque.

Essentiellement novateur, Grévin s'était converti au calvinisme ; il en était un des plus chauds partisans. Il ne put pardonner au maître, malgré les louanges dont il avait été honoré par lui, son Discours des misères du temps, où les sectateurs de la nouvelle religion étaient fort maltraités. Et il se réunit à La Roche Chaudieu, Florent Chrétien et autres auteurs pour déchirer Ronsard dans une satire intitulée Le Temple. C'est pour cela que les vers à l'éloge de Grévin ne furent rétablis dans les oeuvres de Ronsard qu'après sa mort. Grévin quitta Paris fort à propos pour être à l'abri du fléau des guerres religieuses. Il venait d'être reçu médecin à la Faculté de Paris, en 1560, après de brillantes études. Malgré son extrême jeunesse, il jouit d'une grande autorité en médecine, aussi bien qu'en philosophie, en littérature ou en linguistique.

Attirée par sa renommée et flattée des vers qu'il lui avait dédiés, Marguerite de France, soeur de Henri II, qui avait épousé, en 1559, Philibert-Emmanuel de Savoie, voulut connaître un jeune savant qui déjà faisait tant de bruit. Charmée de son esprit, de son mérite et de ses bonnes qualités, elle résolut de l'attacher à sa personne ; elle l'emmena avec elle à Turin et en fit à la fois son médecin et son conseiller le plus intime. Aussi se plaignit-elle, après la mort de Grévin, d'avoir perdu en même temps son médecin pour les maladies du corps, et son consolateur pour les inquiétudes de l'esprit. Elle ne négligea rien pour lui témoigner sa reconnaissance et ses regrets : elle lui fit faire de magnifiques funérailles, et, tant qu'elle vécut, elle retint auprès d'elle la veuve et la fille de ce savant homme ; elle leur fit toutes sortes de biens et d'honneurs, particulièrement à sa fille, qu'elle avait tenue sur les fonds de baptême et qu'elle avait nommée Marguerite-Emmanuelle.

Grévin n'avait pas accompli sa trentième année lorsqu'il mourut à Turin, le 5 novembre 1570. Il avait déjà acquis, comme lettré et comme savant, une immense réputation à un âge où la plupart des auteurs n'ont pas encore commencé à se faire un nom. Il laissa de nombreux ouvrages qui dénotent une facilité prodigieuse, des connaissances et des aptitudes variées, et une infatigable ardeur au travail.

On se fera une idée de sa facilité de travail et de sa vive pénétration, si l'on songe qu'il a commencé de composer dans un âge si tendre, à une époque où l'Université occupait la jeunesse, dix ans aux cours d'humanités, pendant lesquels tous les exercices sur la poétique, sur la rhétorique et la philosophie n'avaient lieu qu'en grec et en latin. La langue vulgaire était bannie comme étrangère des récréations scolastiques, et quiconque eût osé y introduire la poésie française eût passé pour traître au collège et ennemi de la patrie. Il fallait donc que Grévin eût déjà mené à fin tous ses cours, puisqu'en se mettant, dès son adolescence, au rang des poètes français, il compta parmi ses plus grands admirateurs l'Université elle-même.

Son début est, comme nous l'avons vu plus haut, sa tragédie intitulée Jules César. Grévin dit, dans le discours préliminaire de son Théâtre, que, lorsqu'il publia cette pièce, bien des gens crurent qu'il l'avait prise du latin de celle de Muret, mais qu'ils reconnurent bientôt, en comparant les deux pièces, qu'un tel soupçon était sans fondement. Il convient d'avoir été auditeur de Muret dans les humanités, et ne nie pas s'être inspiré de son oeuvre, et lui avoir emprunté certains sentiments, diverses situations ; mais il assure qu'il diffère complètement de son maître quant au plan et à la conduite de la pièce.

L'admiration dont les poésies de Grévin furent l'objet ne saurait se comprendre aujourd'hui. Ses vers ne pourraient se soutenir devant un public que les chefs d'oeuvre des siècles suivants ont rendu justement difficile. Il faut voir seulement dans Grévin et d'autres auteurs contemporains des chercheurs, qui, mêlant la forme de leurs prédécesseurs aux emprunts qu'ils faisaient à l'étranger, fournirent la matière que leurs successeurs transformèrent et approprièrent au goût français graduellement formé. A ce titre, Grévin, lui aussi, fut un des précurseurs du grand siècle.

L'historien De Thou, qui vante beaucoup les talents de Grévin, dit que « ses bonnes qualités et la douceur de son esprit, qui lui avaient fait de nombreux amis parmi ceux qui le connurent, le firent généralement regretter. » Les oeuvres de Jacques Grévin sont nombreuses ; la plus grande partie est perdue, entre autres ses poésies latines, qu'il n'eut pas le temps d'éditer, ainsi que d'autres ouvrages qui restèrent inachevés, sa mort précipitée l'ayant empêché d'y mettre la dernière main.
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Message par mini Mar 16 Juin - 8:38

Alexandre BRONGNIART


L'histoire rangera Alexandre Brongniart parmi ces hommes glorieux dont le génie s'est allumé dans les agitations fécondes de la Révolution. Il était de cette mémorable période de 1770, si extraordinaire par les naissances précieuses qui s'y sont en quelque sorte concentrées. Fils de l'architecte de la Bourse, Alexandre-Théodore Brongniart, Alexandre, né le 5 février 1770, devint élève de l'École des mines de Paris. Dès 1790 il fit un voyage minéralogique et technologique en Angleterre, et, à son retour, il fut attaché au Jardin des Plantes comme préparateur de chimie.



Lorsque toute la jeunesse de France s'ébranla pour couvrir la frontière, Brongniart, qui avait profité des loisirs que lui laissaient ses fonctions pour prendre ses inscriptions à l'École de médecine, fut attaché comme pharmacien à l'armée des Pyrénées. Son séjour dans ces montagnes ne fut pas perdu pour la science, non seulement par les observations géologiques qu'il put y recueillir, mais parce que ses habitudes du pays lui permirent, au risque de sa vie, de sauver Broussonnet, qui, menacé par la persécution, cherchait à gagner l'Espagne par la brèche de Roland, passage si bien connu de tous les géologues.

Mis en prison pour ce délit glorieux, il ne fut rendu à la liberté qu'après le 9 thermidor ; et à peine revenu à Paris, il se vit chargé, malgré sa jeunesse, du cours d'histoire naturelle à l'École centrale des Quatre-Nations.

C'est là, dans ce brillant foyer, que sa carrière acheva de se décider. A l'époque de l'organisation de l'Université, c'est à lui que fut confié le soin de composer un traité élémentaire de minéralogie, et il s'en acquitta de manière à satisfaire non seulement aux conditions du moment, mais à laisser à ses successeurs un modèle de tous les temps.

Si distinguée que fût déjà la carrière de Brongniart, elle n'était encore qu'à son aurore : c'est le concours de Cuvier qui devait en déterminer la splendeur. Comme presque tous les hommes éminents de cette époque, Alexandre Brongniart ne s'était point borné à sa spécialité : la médecine l'avait mis sur la voie de la zoologie, où il était déjà connu par un travail sur les reptiles, demeuré classique ; et si c'est un signe du génie que de savoir imposer des noms nouveaux, il n'a pas manqué à M. Brongniart, car les noms de Sauriens, de Batraciens, etc., qui sont aujourd'hui d'un usage vulgaire, viennent de lui, ainsi que la classification de ces animaux. Ces circonstances, aussi bien que sa modestie et la singulière amabilité de son caractère, le rendaient merveilleusement propre à une communauté d'études avec Cuvier, et rien n'est assurément plus méritoire pour lui que d'avoir si bien associé son nom à celui de son illustre ami, que non seulement il en est inséparable, mais que la part qui lui revient, pour avoir peut-être semblé à l'origine moins éclatante, ne sera pourtant pas, aux yeux de l'histoire, jugée inférieure, étant même le fondement de ce qu'il y a de plus grand dans les découvertes particulières à M. Cuvier.


On entend que nous voulons parler des ossements fossiles du bassin de Paris. Cuvier, appuyé sur les principes nouveaux dont il avait enrichi l'anatomie comparée, s'était mis dans l'esprit de restituer les animaux dont les débris se sont conservés dans les dépôts de nos environs ; mais, comprenant que sa tâche, pour être sans lacune, demandait qu'outre les animaux, les dépôts dans lesquels leurs restes sont ensevelis fussent déterminés également, et ne trouvant pas dans ses études antérieures les connaissances minéralogiques nécessaires, il avait appelé Alexandre Brongniart, qui, tout en s'harmonisant avec lui par son savoir zoologique et la précision de son esprit, le complétait si excellemment par son habileté de géologue.

Il venait justement d'en donner une belle preuve en introduisant dans la science, et comme il a toujours fait, de la manière la moins ambitieuse, un de ces principes féconds dont les développements constituent des voies nouvelles : en étudiant l'Auvergne il avait signalé comme formés dans l'eau douce des terrains dont les coquilles avaient été reconnues par lui pour appartenir aux espèces qui vivent dans les fleuves.


C'était un pas tout nouveau, et immense en théorie, comme intronisant l'étude des circonstances de la formation des terrains au moyen de l'étude intermédiaire des circonstances de la vie chez les contemporains de ces terrains. Il revient à Brongniart d'avoir constaté qu'à mesure que l'âge des couches minérales se rapproche du nôtre, les animaux qui y sont ensevelis se rapprochent de plus en plus des types les plus élevés de l'ordre actuel, principe capital de la paléontologie.

Pendant près de soixante ans, Alexandre Brongniart n'a pas cessé un seul jour de s'appliquer. Ses repos étaient des voyages, toujours profitables à la science. En Suède et en Norvège, il posait les bases de la classification des plus anciens terrains fossilifères ; en Italie, il scrutait dans le soin des volcans la physiologie de la terre ; dans les Alpes, d'un regard aussi hardi qu'assuré, il pénétrait l'âge de ces sommets sublimes qui ont semblé si longtemps les contemporains de la création, et fondé sur l'autorité de ses principes, il les ramenait à l'époque de la craie et des terrains tertiaires, à l'admiration générale des géologues, empressés de se jeter à sa suite dans cette voie.

La science n'était pas la seule occupation d'Alexandre Brongniart. Depuis 1800, il était directeur de la manufacture de porcelaine de Sèvres, poste qu'il occupera jusqu'à sa mort survenue le 7 octobre 1847 ; c'est dire que les beaux-arts et la technologie se disputaient aussi son esprit. Il appliquera ainsi ses connaissances en minéralogie et en chimie à la fabrication de céramiques. C'est par un magnifique ouvrage consacré aux arts céramiques qu'il a terminé sa longue et laborieuse carrière, rejoignant ainsi ses débuts, qui s'étaient faits par un ingénieux mémoire sur les émaux : en 1837, il a en effet entrepris avec Delafosse la rédaction d'un grand ouvrage intitulé Le Règne minéral ou Histoire naturelle des espèces minérales présentant leurs caractères et propriétés distinctives, leurs applications directes aux usages de la vie, leurs rapports entre elles, la place qu'elles occupent et le rôle qu'elles jouent dans la composition de l'écorce terrestre. L'ouvrage devait être prêt en 1838 et comporter trois volumes avec 15 à 20 planches. Mais Alexandre Brongniart avait trop présumé de ses forces, et à partir de 1843, Delafosse a terminé seul le travail.
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Message par Poemoana Mar 16 Juin - 9:24

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Message par mini Jeu 18 Juin - 4:58

Grégoire de TOURS



Saint Grégoire, évêque de Tours, naquit en Auvergne, en 538. Sa famille était illustre et puissante ; ses aïeux, depuis plusieurs générations, figuraient parmi ces sénateurs qui, sous la domination romaine, exerçaient dans les Gaules l'autorité de gouverneurs de province, de juges, de magistrats suprêmes. A cette notoriété était venu se joindre un autre genre de gloire.

Cette famille était une des premières qui eût embrassé la foi chrétienne, et elle comptait des martyrs et des évêques. Grégoire était le dernier fils du sénateur Florentius. Il avait reçu, en naissant, les noms de Florentius, son père, et de Georges, son grand-père. Ce fut depuis, lorsqu'il fut sacré évêque, qu'il choisit le nom de Grégoire, en mémoire de saint Grégoire, évêque de Langres, qui était son bisaïeul du côté paternel et du côté maternel à la fois.

Au moment de la naissance de Grégoire, l'Auvergne, qui depuis trente ans avait été enlevée aux Visigoths par Clovis, faisait partie du royaume de Metz, où régnait Théodebert Ier, petit-fils de Clovis. Grégoire perdit son père, étant fort jeune encore, et fut élevé auprès de saint Gal, évêque de Clermont. Il reçut une éducation plus soignée qu'elle ne l'était communément dans les temps de barbarie, où l'on ne trouvait quelques vestiges des lettres que près des évêques et parmi les ecclésiastiques, encore peu nombreux à cette époque.

A trente-quatre ans Grégoire, qui était déjà devenu célèbre dans les Gaules par sa piété et sa sagesse, fut élu évêque de Tours, sous l'autorité de Sigebert Ier (ou Sigisbert), roi d'Austrasie. Environ deux ans plus tard, Sigebert fut assassiné, laissant son fils Childebert II, âgé de cinq ans, que le duc Gontran, son oncle, réussit à faire couronner pour son successeur. Telles n'étaient point les vues de son frère Chilpéric Ier, roi de Soissons (Neustrie), et de Frédégonde, sa femme, qui avaient voulu s'emparer du royaume d'Austrasie. Ils parvinrent à en démembrer quelques parties. Grégoire de Tours passa sous leur domination. Ce fut là néanmoins, dans l'asile universellement révéré du tombeau de saint Martin, que le duc Gontran vint se réfugier contre la vengeance de Chilpéric et de Frédégonde. Vainement on exigea du saint évêque qu'il livrât Gontran ; vainement on ravagea les terres de l'évêché et de la province ; Grégoire de Tours fut inébranlable.

Un jour, le capitaine envoyé par Chilpéric entra dans l'église de Saint-Martin, mais personne de sa suite n'osa l'y suivre : il fut obligé de respecter le proscrit. Peu après, ce saint asile recueillit un fugitif plus illustre et plus important. Mérovée, fils de Chilpéric, avait quitté ses parents pour épouser Brunehaut, veuve de Sigebert, et devenir tuteur du jeune Childebert et gouverneur d'Austrasie. Poursuivi par la colère de son père et de Frédégonde,il vint s'y dérober au tombeau de saint Martin. Grégoire de Tours refusa de le livrer. Le roi, furieux, vint à la tête de son armée assiéger Tours, jurant qu'il ne respecterait pas le pieux asile, révéré par les païens eux-mêmes. Mérovée se sauva déguisé et alla rejoindre sa nouvelle épouse.

Le roi et Frédégonde songèrent alors à tourner leur vengeance contre Prétextat, évêque de Rouen, qui avait célébré le mariage de Mérovée. Quarante-cinq évêques furent rassemblés à Paris, en 577, pour le juger. Chilpéric se fit lui-même son accusateur. Son ressentiment était si actif, et les torts de l'évêque si apparents, que la condamnation allait être prononcée, mais Grégoire prit vivement la défense de l'accusé et ranima le courage des évêques : un plus mûr examen remplaça un jugement qui n'eût été que l'expression de la volonté et de la colère du roi. Chilpéric essaya tous les moyens d'ébranler ou de réduire Grégoire ; tout fut inutile ; ce prélat défendit, sans nulle faiblesse, la dignité épiscopale et les droits de l'accusé. Cependant, d'après des aveux obtenus par une fausse promesse de pardon, Prétextat fut dégradé et banni ; jugement que Grégoire trouva fort rigoureux, mais qui satisfit si peu la vengeance de Frédégonde, que plus tard elle fit assassiner l'évêque de Rouen.

Bientôt Grégoire eut à se défendre lui-même auprès de Chilpéric : des calomniateurs, suscités par Frédégonde, accusèrent l'évêque de Tours de discours injurieux au roi et de complots contre son autorité. Malgré le danger de se remettre aux mains d'un roi faible et d'une reine furieuse, Grégoire se rendit à l'assemblée des évêques près de Soissons. Chilpéric, tout livré qu'il fût à Frédégonde, conservait le respect dû au saint caractère d'évêque. Grégoire de Tours fut admis à se justifier seulement par les serments faits sur les autels : cette justification était par là même si complète, que l'assemblée des évêques fut sur le point d'interdire le roi des sacrements, et que les faux témoins furent punis. Chilpéric ayant été assassiné à Chelles (584), Gontran, roi de Bourgogne, prit possession de Tours : Grégoire lui prêta serment d'obéissance, en réservant toutefois les droits du fils de Chilpéric et de Childebert, roi d'Austrasie, qu'en effet Gontran fit son héritier. Devenu médiateur entre l'oncle et le neveu, Grégoire en fut honorablement accueilli.

Quelques années plus tard, l'évêque de Tours fut le principal auteur du traité d'Andelot, entre Childebert et Gontran, traité célèbre qui donna quelque repos à la France déchirée. Chaque jour Grégoire croissait en gloire et en crédit. On prenait son avis sur toutes les difficultés. On lui attribuait des miracles, il protégeait son diocèse ; il en faisait confirmer et accroître les privilèges. Il faisait réparer les églises et les monuments ruinés et ravagés ; il en bâtissait de nouveaux. Enfin sa vie offre le plus bel et le plus grand exemple de cette influence sainte et salutaire exercée par les évêques, au milieu d'un temps de barbarie où, sans l'épiscopat, il n'y aurait pas eu un seul élément d'ordre, de police et d'administration, temps qu'il faut soigneusement distinguer du régime féodal non encore établi, et dont on entrevoyait à peine les premiers rudiments.

Il paraît que Grégoire, dont la santé avait toujours été faible et chancelante, mourut en 593, à l'âge de cinquante-quatre ans. Mais son biographe latin raconte qu'il alla à Rome en 594 : cependant l'évêque y envoya chercher des reliques, mais ne quitta point les Gaules à ce qu'il semble.

L'Église révère l'évêque de Tours parmi les saints ; les lettres le comptent parmi nos historiens les plus capitaux. Sans Grégoire de Tours, nous n'aurions aucune connaissance des premiers siècles de notre histoire. Grâce à ses écrits, il n'est point de peuple qui ait des notions plus détaillées et plus certaines de son origine. Son Histoire des Français (Historia Francorum), divisée en seize livres, comprend un intervalle de 174 ans depuis l'époque de l'établissement des Francs dans les Gaules. C'est un vrai phénomène que de trouver, à la naissance d'une nation, un historien véridique, impartial, beaucoup plus éclairé qu'on ne l'est communément à de telles époques.

Grégoire de Tours est un guide sûr dans la connaissance de l'état des peuples et de l'Église de France au temps où il vivait. Si l'on veut ensuite le considérer comme écrivain, on trouvera dans son langage un triste témoignage du point où peuvent déchoir les lettres et l'esprit humain. Non seulement le latin qu'il emploie est grammaticalement barbare, mais il est sans force, sans expression, sans couleur. Grégoire de Tours était cependant nourri des Pères de l'Église, et connaissait un peu la littérature romaine ; il cite Virgile, Salluste, Pline et Aulu-Gelle. Mais cette langue, si éloquente autrefois, s'était usée et flétrie comme la civilisation elle-même. Elle avait pris le caractère des hommes qui la parlaient alors. Il y avait plutôt dégradation que barbarie. Les nations gothiques n'avaient point alors, par un mélange intime, renouvelé les nations abâtardies sous le joug brisé de l'empire romain. Les vainqueurs opprimaient les vaincus, sans s'être encore confondus avec eux.

Le style de Grégoire de Tours nous montre l'ignorance sans naïveté, la crédulité sans imagination. La piété a perdu la vive chaleur des premiers siècles de l'Église, et n'en a gardé que la vaine subtilité : les récits sont froids et traînants, les peintures sans vivacité, les expressions vulgaires ; enfin on ne trouve dans le langage rien qui ait ce caractère propre à l'enfance d'un peuple, rien de ce charme souvent plus réel et plus puissant que celui d'un langage perfectionné. Un homme, quelque distingué qu'il soit, ne peut triompher de son siècle : l'outil manque à l'ouvrier. Cependant Grégoire de Tours est quelquefois animé par ces effroyables calamités dont il était témoin ; et son style prend alors un peu plus de force. Ce qu'on y remarque toujours, c'est un caractère de bonne foi, un jugement libre et courageux des princes faibles ou féroces qui mêlaient leur nom aux malheurs de la France.

Outre ses histoires, saint Grégoire de Tours a laissé plusieurs livres sur la gloire des martyrs, la gloire des confesseurs, les miracles de saint Martin, les vies des Pères et les miracles de saint André. On a perdu un commentaire sur les psaumes, un traité sur les offices de l'Église, une préface à un livre perdu de saint Sidoine, et une histoire des Sept-Dormants. Quelques autres écrits lui sont aussi attribués, mais ceux que nous venons d'indiquer sont les seuls avoués par les critiques.
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Message par mini Sam 20 Juin - 10:30

Jean DE LA FONTAINE



ean de La Fontaine est né le 8 juillet 1621, à Château-Thierry. Ses fables en ont fait un des poètes les plus originaux de notre littérature ; sa vie était aussi originale que son génie : c'est un des écrivains qui se font le mieux aimer par leurs livres, et dont l'on désire le plus connaître la personne et la conduite.

Son enfance n'offrit rien de remarquable. Il arriva jusqu'à l'âge de vingt-deux ans sans que ni sa famille, ni ses amis, ni lui-même, se doutassent de son génie. Sa vocation poétique lui fut révélée la première fois par la lecture de Malherbe, qu'il entendit lire à un officier en garnison à Château-Thierry : il se passionna pour ce poète, qu'il apprenait par cœur la nuit, qu'il allait déclamer le jour dans les bois ; il voulut même l'imiter, mais son bon goût l'arrêta : Il pensa me gâter, dit-il.



A cette lecture il joignit celle de Rabelais et de Marot ; puis un de ses parents lui fit connaître quelques auteurs anciens, Térence, Horace, Quintilien, Plutarque et Platon ; ces deux derniers surtout étaient ses auteurs favoris. La littérature italienne était fort en vogue du temps de La Fontaine, il en prit aussi le goût : Elle le divertissait beaucoup, disait-il ; il avait une prédilection particulière pour les comédies de Machiavel, pour l'Arioste et Boccace.

Le temps de La Fontaine se passait à lire tous les auteurs que nous venons de nommer, à faire quelques vers et à rimer, quand son père lui transmit sa charge de maître des eaux et forêts, et le maria. La Fontaine se laissa faire ; il s'occupait fort peu de son emploi et de sa femme, Marie Héricart. La Fontaine mangeait son fond et son revenu, comme il le dit dans son épitaphe ; mais il fut toujours soutenu par l'amitié.

Malgré sa paresse et son insouciance, il savait trouver le courage pour défendre ses amis et ses bienfaiteurs quand ils étaient malheureux. Louis XIV venait de disgracier le surintendant Fouquet, qui protégeait La Fontaine : la foule des courtisans s'éloignait du ministre déchu ; La Fontaine, seul, avec l'avocat Pellisson, osa, dans une touchante élégie adressée au roi, plaindre le sort de Fouquet et demander sa grâce.

Malgré toutes les pensions que le poète recevait, il était toujours pauvre et dénué de tout, à force d'insouciance et de dissipation, lorsque madame de La Sablière le prit chez elle, et le garantit de tous les embarras et des soins de sa vie. La Fontaine passa chez cette dame, qu'il a immortalisée dans ses vers, les vingt années les plus heureuses de son existence, et composa auprès d'elle la plupart de ses chefs-d'œuvre. Il fut reçu à l'Académie le 2 mai 1684 : il avait déjà publié les six premiers livres de ses fables en 1668, le poème d'Adonis et Psyché en 1669, le poème de la Captivité de saint Malo en 1673, le poème du Quinquina en 1682.

La Fontaine remplaçait Colbert à l'Académie, et l'avait emporté sur Boileau, son concurrent. Louis XIV, mécontent de l'élection du fabuliste, refusa longtemps de la ratifier ; il se fit présenter au roi, auquel il voulut donner lui-même une pièce de vers, afin d'obtenir son autorisation. Il est introduit devant Louis XIV, mais il cherche vainement sa pièce de vers : il l'avait oubliée. « Monsieur de La Fontaine, ce sera pour une autre fois » lui dit le roi.

On ferait un long recueil de toutes les naïvetés et de toutes les distractions de La Fontaine. Après la mort de madame de la Sablière, il se trouvait sans asile ; Monsieur et madame d'Hervart vinrent pour lui offrir un logement chez eux ; ils le rencontrent dans la rue : « Venez loger chez nous, lui disent-ils. - J'y allais », répond La Fontaine.

En 1692 il tomba dangereusement malade, et se convertit à la vie chrétienne. Il brûla à cette époque une comédie, et fit publiquement amende honorable de ses écrits licencieux ; depuis, il n'a plus composé que des sujets religieux. Il est mort le 13 avril 1695.

Dans le monde, La Fontaine était distrait, rêveur, préoccupé. Il se laissait difficilement aller à la conversation ; cependant quelquefois il s'animait, alors sa causerie était charmante de grâce, d'esprit naïf et de bonhomie. Les femmes surtout recherchaient sa société. Il travaillait beaucoup ses fables ; les traits en apparence les plus simples, les plus facilement spirituels, lui demandaient force patience. Un des plus grands poètes de notre époque, Béranger, a été souvent cité pour sa ressemblance de génie et de caractère avec le fabuliste.

Outre ses fables, La Fontaine a composé une imitation de Térence ; quatre comédies, dont une seule, le Florentin, est restée au théâtre, deux opéras ; des poèmes, des odes, des élégies, des balades, des contes, des épîtres, des épigrammes ; mais ses fables sont les chefs-d'œuvre qui l'ont immortalisé.
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Message par mini Lun 22 Juin - 22:09

Louis-Jacques-Mandé DAGUERRE


C'est en vain que le lecteur chercherait dans Paris la maison que reproduit notre gravure. De cette demeure d'où sortit l'une des plus merveilleuses inventions de ce siècle, l'on pouvait trouver à la place une caserne au milieu du XIXe siècle...


Né, en 1787, à Cormeilles en Parisis (ancien département de Seine-et-Oise), Louis-Jacques-Mandé Daguerre fut d'abord employé dans l'administration des contributions indirectes. Sa nature ardente et passionnée ne put se plier longtemps à la vie calme et quelque peu routinière des bureaux.

Aussi, entraîné par une vocation décidée pour les arts, quitta-t-il bientôt ses fonctions pour se livrer à l'étude de la peinture et entrer dans l'atelier de Degotti, décorateur de l'Opéra. L'art du décorateur était alors très arriéré ; Daguerre y apporta de notables perfectionnements. Le premier, il sut ajouter le prestige des effets de lumière à celui des couleurs, et bon nombre d'œuvres dramatiques de cette époque lui durent une part de leur succès.

A son remarquable talent de peintre, Daguerre en joignait un autre qui le faisait beaucoup rechercher dans la société parisienne : c'était un danseur très admiré et très applaudi à une époque où la danse des salons était un art difficile. Il avait même appris la danse de corde, « et il était arrivé à un tel degré d'agilité et d'aplomb, qu'à l'exemple du comte d'Artois (depuis Charles X), lequel faisait assaut avec le fameux Navarin, Daguerre pouvait, sans désavantage, lutter publiquement avec l'incomparable Furioso. » (Et. Arago)

Mais ces succès et ces triomphes, dont « il jouissait avec plus de laisser aller que de fatuité », ne pouvaient suffire à un génie aussi actif et aussi entreprenant que le sien. Appelé à aider P. Prévost, auteur de divers panoramas, Daguerre, toujours dominé par ce besoin de la perfection qui était l'un des caractères de son esprit, chercha à augmenter l'effet de ce spectacle et à en rendre l'illusion plus parfaite. C'est ainsi qu'il fut conduit à imaginer le Diorama, spectacle vraiment magique, dans lequel l'habile combinaison de la peinture et de l'éclairage produit sur le spectateur une saisissante illusion. Associé avec le peintre Bouton, il fit construire, dans les terrains de l'hôtel Samson, un vaste édifice où, de 1822 à 1839, la foule se porta pour admirer des tableaux dont la plupart étaient de véritables chefs-d'œuvre.

C'est au moment de la plus grande vogue de son Diorama que ce travailleur infatigable, rêvant une gloire plus haute, mit la première main à de difficiles recherches dont le succès merveilleux devait effacer le souvenir de ses premiers travaux. Frappé d'admiration à la vue des ravissantes images de la chambre noire, Daguerre s'était souvent préoccupé du désir de fixer ces délicieux mais fugitifs tableaux. Avait-il, avant 1826, réussi dans ses tentatives et obtenu un commencement de succès, c'est ce qu'il serait difficile de décider avec certitude. Toujours est-il qu'à cette époque il entendit parler de Nicéphore Niépce, qui s'occupait des mêmes recherches depuis 1814.

Il se mit aussitôt en relation avec lui, et lui fit des propositions qui, accueillies d'abord avec une grande défiance aboutirent enfin à la signature d'un traité provisoire d'association (14 décembre 1829). La teneur de ce document permet de supposer que le directeur du Diorama n'apportait guère à la société que son talent, tandis que Niépce était déjà en possession d'un procédé qui, tout imparfait qu'il fût encore, avait néanmoins donné des résultats assez satisfaisants. Quoi qu'il en soit, les idées de Niépce ne tardèrent pas à devenir fécondes entre les mains habiles de Daguerre. A peine maître des procédés « héliographiques » de son associé, il s'enferma dans son laboratoire du Diorama, en interdit rigoureusement l'accès, et n'en sortit plus guère que lorsqu'il eut atteint le but de ses efforts.

Cette réclusion, cette poursuite opiniâtre d'un objet presque chimérique, inspirèrent à ses amis quelques craintes pour sa raison. Dans un discours prononcé à la Société d'encouragement (6 avril 1864), M. Dumas raconte qu'il reçut, à cette époque, la visite d'un ami de la famille qui venait le consulter « sur ses allures étranges. Que penser, lui demandait-on, d'un artiste habile, abandonnant ses pinceaux et poursuivant cette idée insensée de fixer sur le papier, sous une forme matérielle et durable, ce spectre insaisissable, ce rien ? »

Quinze années s'écoulèrent ainsi, « quinze ans d'essais inutiles et ruineux, de tentatives trompées !... Daguerre, ajoute encore M. Dumas, Daguerre, dont le sentiment artistique délicat avait tant de peine à se tenir pour satisfait, et qu'une éducation scientifique insuffisante livrait à tous les hasards des tâtonnements incertains, voyait tour à tour se rapprocher ou s'éloigner le but de ses espérances, se réaliser ou s'anéantir l'objet de sa poursuite infatigable... Il se demandait, tantôt s'il n'était pas attiré par le mirage d'une vaine chimère, tantôt si, au jour du succès, il ne se trouverait pas en face d'un spoliateur. »

Telle était à cet égard sa défiance bien naturelle, qu'il changeait à chaque instant de fournisseur, et même il ne manquait pas, en achetant les produits chimiques dont il avait besoin, d'acheter en même temps quelques substances absolument inutiles, destinées à détourner l'attention. La nature même de ses essais l'obligeait souvent à opérer dans la rue ou en plein champ ; « tout lui faisait ombrage alors : le passant, parce qu'il avait l'air trop indifférent ; celui qui s'arrêtait, parce qu'il avait l'air trop curieux ; celui qui se tenait éloigné, parce que sa réserve n'était pas naturelle. » Telle fut la vie troublée que mena Daguerre pendant quinze ans ; mais, il faut dire, jamais efforts ne furent mieux récompensés.

Après avoir répété diverses expériences avec peu de succès (expériences qui consistaient à perfectionner la méthode de Niépce), un de ces hasards dont les esprits supérieurs savent seuls profiter, le mit sur la voie de la réussite. Une cuiller oubliée sur une plaque iodurée y laissa son empreinte : ce fut une révélation. Abandonnant dès lors tous les enduits bitumeux utilisés par Niépce, Daguerre s'attacha à l'emploi de l'iodure d'argent, substance infiniment plus impressionnable à la lumière et d'un maniement plus facile.

Mais la plaque iodurée, après son exposition dans la chambre noire, ne présente aucune altération visible ; l'image y est pour ainsi dire latente ; il faut la faire apparaître au moyen d'un agent révélateur. Daguerre découvrit, et c'est là le point capital de son invention, que si l'on place une plaque iodurée au-dessus d'un vase rempli de mercure chauffé, la vapeur métallique ne se dépose que sur les points que la lumière a touchés, et qu'elle s'y attache en quantité d'autant plus grande que la lumière a été vive. Sur cette plaque, qui, au sortir de la chambre noire, ne présente encore qu'une teinte jaune uniforme, on voit l'image se développer comme par enchantement ; on dirait « qu'un pinceau de la plus extrême délicatesse va marquer du ton convenable chaque partie de la plaque. »

Niépce n'avait pas assez vécu pour voir se réaliser cet objet de tous ses efforts ; il était mort en 1833, mais l'acte d'association avait été renouvelé entre son fils et Daguerre. D'un commun accord, les deux associés cédèrent leur secret à l'État, et, sur le rapport d'Arago, un loi fut votée (juillet 1839), qui accordait à Daguerre une rente de 6000 francs, et à Isidore Niépce une rente de 4000 francs, moins à titre de rémunération que comme récompense nationale. Peu de temps auparavant, Daguerre avait vu l'incendie réduire en cendres le Diorama, théâtre de ses premiers succès. Il vécut dès lors dans la retraite, et mourut à Petit-Bry-sur-Marne, le 12 juillet 1851. La Société libre des beaux-arts a élevé un monument à sa mémoire dans le cimetière de cette commune.

On a contesté à Daguerre l'invention du procédé qui porte son nom ; après avoir laissé dans l'ombre le nom de Niépce, on a voulu lui rendre la place qui lui est due, et la juste réaction qui s'est faite en sa faveur a, comme toutes les réactions, dépassé le but. On a été jusqu'à présenter Daguerre comme une sorte d'intrigant qui aurait accaparé à son profit les idées d'autrui et se serait paré d'une gloire usurpée. Nous pensons qu'il y a, dans cette accusation, une complète injustice.

Loin de nous la pensée de rabaisser le mérite de Nicéphore Niépce, dont les travaux ont été si bien continués de nos jours par son cousin, M. Niépce de Saint-Victor. Il est incontestable que Niépce s'était occupé de la fixation des images dès l'année 1814, qu'il avait obtenu et montré des résultats effectifs alors que Daguerre n'avait rien trouvé encore. Le savant chalonnais est donc le premier inventeur de la photographie, et ses essais ont, sans aucun doute, été d'un grand secours pour Daguerre.

Mais son procédé est bien différent de celui de Daguerre, et nous avouons avoir peine à comprendre qu'on ait pu affirmer « que les manières d'opérer de Daguerre sont les mêmes que celles indiquées par Nicéphore Niépce... il n'y a de changé que le bitume de Judée et l'huile de lavande. » Or, c'est précisément ce changement qui est tout ; la substitution de l'iodure d'argent au bitume rend rapide et sûr un procédé qui n'était ni l'un ni l'autre. Quant à l'iode, il est vrai que Niépce l'avait depuis longtemps employé, mais seulement pour noircir après coup les ombres de ses épreuves ; jamais il n'eut l'idée de s'en servir comme de substance sensitive, sa correspondance en fait foi. Au contraire, il semblait, s'il est permis d'employer cette expression, avoir pris en antipathie l'emploi de l'iode ; et il voulut à plusieurs reprises en détourner son associé. En second lieu, le rôle que joue le mercure dans le procédé de Daguerre n'a aucune ressemblance avec celui de l'essence de lavande dans la méthode de Niépce.

Nous pensons donc que s'il est juste d'attribuer à Nicéphore Niépce la première découverte d'une méthode photographique, il serait inique de contester à Daguerre l'invention des procédés auxquels l'enthousiasme de ses contemporains a attaché son nom.
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Message par mini Sam 27 Juin - 4:24

Madame DE SÉVIGNÉ

Il s'opère en ce moment une espèce de restauration littéraire qui reporte le goût des esprits vers les monuments de la littérature du dix-septième siècle. Molière, Racine et Corneille sont ressuscités sur la scène française ; l'industrie de la librairie n'essaye de se relever que par la réimpression et l'illustration des chefs-d'oeuvre du siècle de Louis XIV. On ne pouvait oublier les Lettres de Mme de Sévigné, qui sont, avec les Mémoires du duc de Saint-Simon, les plus fidèles et les plus spirituels représentants de la langue, des mœurs, des principaux événements, des préoccupations intimes et journalières de ce grand siècle.

On a beaucoup agité la question de savoir si Mme de Sévigné avait écrit avec la pensée que ses lettres seraient publiées. Nous ne le croyons pas ; mais évidemment elle songeait, en les écrivant, à l'effet qu'elles devaient produire hors du cercle de l'intimité auquel elles s'adressaient. Elle dit quelque part : « Est-il, possible que mes lettres vous soient agréables au point que vous me le dites ? Je ne les sens point telles en sortant de mes mains, je crois qu'elles le deviennent en passant par les vôtres ; enfin, c'est un grand bonheur que vous les aimiez ; vous en êtes accablée de manière que vous seriez fort à plaindre si cela était autrement. M. de Coulanges est bien en peine de savoir laquelle de vos madames y prend goût ; nous trouvons que c'est un bon signe pour elle ; car mon style est si négligé qu'il faut avoir un esprit naturel et du monde pour pouvoir s'en accommoder. »


Elle dit ailleurs : « Vous savez que je n'ai qu'un trait de plume, ainsi mes lettres sont fort négligées ; mais c'est mon style, et peut-être qu'il fera autant d'effet qu'un autre plus ajusté... Mes lettres sont écrites d'un trait ; vous savez que je ne reprends guère que pour faire plus mal... Si vous trouvez mille fautes dans cette lettre, excusez-les, car le moyen de la relire ? »

Ces aveux et tout ce semblant de modestie suffisent pour montrer que Mme de Sévigné, en écrivant ses lettres, se préoccupait beaucoup de l'effet qu'elles produiraient, ce qui ne leur enlève pas leur charme exquis de grâce, de vivacité, de naturel ; l'art ne nuit jamais.

Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, est née le 5 février 1627, en Bourgogne. Ayant perdu sa mère dans l'âge le plus tendre, elle fut élevée par l'abbé de Coulanges, dont elle a immortalisé le nom sous le titre du Bien Bon. Ses premières années se passèrent à quatre lieues de Paris, dans le joli village de Sucy ; Ménage et Chapelain, qui venaient souvent chez son aïeul, Coulanges le financier, cultivèrent son esprit.

Elle avait une taille élégante, des cheveux blonds, une fraîcheur éblouissante, une expression de figure vive et spirituelle. A peine âgée de dix-huit ans, elle épousa, le 1er août 1644, Henri de Sévigné, maréchal de camp. Le marquis vivait peu avec sa femme, se livrait à de folles dépenses et à la débauche ; en 1651, il fut tué en duel. Veuve à un âge si peu avancé, Mme de Sévigné renonça à renouer de nouveaux liens, et se consacra tout entière à l'éducation de son fils et de sa fille. En 1654, après avoir réparé le désordre de ses affaires, elle parut dans le monde, et fit les délices de l'hôtel de Rambouillet, dont son esprit délicat lui fit éviter le mauvais goût et le ridicule.

Mme de Sévigné eut de nombreux et illustres prétendants à son amour ; mais elle ne voulait que des amis, elle en eut beaucoup. Elle fut liée avec le surintendant Fouquet, et eut la gloire de partager avec la Fontaine et Pélisson le courage de rester fidèle à un ami, en dépit de la disgrâce de Louis XIV. La grande passion de Mme de Sévigné fut pour sa fille, Mme de Grignan, dont l'éloignement de sa mère nous a valu la plus nombreuse partie de ces lettres si naïves et si spirituelles, si pleines d'abandon et d'originalité. Son fils était indigne d'une telle mère par la légèreté et le désordre de sa vie. On a souvent reproché à Mme de Sévigné de mettre de l'affectation dans l'expression de ses sentiments pour sa fille, on est même allé jusqu'à les mettre en doute.

La mort de Mme de Sévigné est la meilleure réponse à cet injurieux soupçon. Vers la fin de mai 1694, elle fit son dernier voyage en Provence, à Grignan. Au mois d'octobre 1695, Mme de Grignan fut atteinte d'une grave maladie ; sa mère, qui était encore auprès d'elle, en fut très accablée : elle lui prodigua les soins les plus assidus et les plus touchants ; elle se relevait les nuits pour aller voir si sa fille dormait, et s'oubliait ainsi elle-même pour ne songer qu'à l'état de Mme de Grignan. Excédée enfin de fatigues, elle tomba malade, le 6 avril 1696, d'une fièvre continue, qui l'emporta le quatorzième jour, à l'âge de soixante-dix ans et deux mois.

Elle expira calme et résignée. Dans la vie privée, elle était simple et bonne, naturelle et obligeante : elle a vécu avec les personnages les plus distingués du siècle de Louis XIV. On a beaucoup reproché à Mme de Sévigné de ne pas aimer Racine ; on lui a même fait dire une phrase qui lui est généralement attribuée : « Racine passera comme le café. » Mme de Sévigné n'a jamais écrit ce jugement, il ne se trouve dans aucune de ses lettres.

C'est en 1696 que ces lettres célèbres commencèrent à être connues par la publication des Mémoires de Bussy-Rabutin, son cousin, qui en avait inséré plusieurs. Successivement, tous ceux qui en possédaient les publièrent. L'édition la plus complète et la plus fidèle, qui reproduit le véritable texte de Mme de Sévigné, a paru en 1818 ; elle a été faite par M. de Monmerqué.
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Message par MasH Sam 27 Juin - 4:28

pffffff je croyais que t'allais mettre la vie du roi de la Pop Sad

(jeuh déconnneuhhhhhhhhhhhhh pirat )
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Message par mini Sam 27 Juin - 4:32

Laughing il fut il règnu , il couchu , il déchu, il mourru


ayais Very Happy
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Message par MasH Sam 27 Juin - 4:36

Et comme épitaphe il aurait pu avoir celle qui est juste pour tout le monde!:

" Un quart d'heure avant sa mort, il était encore vivant!"

La Palisse ... Laughing
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Message par mini Sam 27 Juin - 4:38

Rolling Eyes toi tu frequente trop queen zabeth pirat
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Message par MasH Sam 27 Juin - 4:51

Queen Zabeth??? quécécéqueuça??? Rolling Eyes
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Message par mini Sam 27 Juin - 4:53

Laughing la reine elisabeth ( heu c'était pas d'elle que tu parlais dans les nouvelles Rolling Eyes , c'était ptetre la taylor en fin de compte Embarassed )
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Message par MasH Sam 27 Juin - 5:05

Oui oui Taylor
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Message par mini Sam 27 Juin - 5:09

Very Happy --------> j'avais fais le mauvais choix PERSONNAGE CONNU OU MECONNU 63781
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Message par mini Mar 30 Juin - 8:47

CHARLES X, cardinal de Bourbon

Le personnage dont nous donnons ici le portrait n'est célèbre dans l'histoire que par le rôle passif qu'on lui fit jouer dans les troubles de la Ligue, ou plutôt par celui qu'on fit jouer à son nom ; car pendant le peu de durée de son règne illusoire, le prétendu Charles X était malade et prisonnier. Charles de Bourbon, cinquième fils de Charles de Bourbon, duc de Vendôme, et de Françoise d'Alençon ; frère puîné d'Antoine de Bourbon, roi de Navarre, père de Henri IV, est né à la Ferté-sous-Jouare, le 22 septembre 1523.



C'était un homme fort ordinaire, à qui sa haute naissance avait valu de bonne heure les plus éclatantes dignités de l'Eglise. Evêque de Nevers à treize ans, de Saintes à dix-neuf, créé cardinal du titre de Saint-Sixte à vingt-trois ans, par le pape Paul III ; en 1548, archevêque de Rouen, deux ans après il posséda en outre plus de vingt abbayes, parmi lesquelles on comptait les plus éminentes et les plus riches de la France ; celles de Saint-Denis, de Saint-Ouen de Rouen, de Jumièges, de Corbie, etc.

Cette accumulation de bénéfices en faisait l'un des princes les plus riches de l'Europe ; disposant aussi d'énormes revenus, il aurait pu, dans des temps de troubles comme ceux où il vécut, se mettre en réalité à la tête des affaires, s'il avait eu une véritable ambition et la capacité nécessaire pour la soutenir. Loin de là, le cardinal de Bourbon mena une vie très ordinaire, visitant quelquefois ses abbayes, faisant le voyage de Rome pour l'élection de Paul IV, sans jamais saisir aucune occasion de déployer ses talents ou d'acquérir une importance personnelle.

En 1551, sous Henri II, il fut nommé lieutenant-général au gouvernement de Paris et Ile-de-France ; en 1561, il assista au colloque de Poissy ; il prit part aussi aux Etats généraux d'Orléans et de Rouen, et accompagna, en 1565, le roi Charles IX dans un voyage à Bayonne. La même année, Pie IV le fit son légat à Avignon, où il assista à un concile provincial tenu en cette ville en 1569, et en 1580 il présida l'assemblée générale du clergé de France à Melun.

En 1572, il fut élevé à l'évêché, compté-pairie de France, de Beauvais. Le jour de la fête de l'Ascension, le 30 avril 1573, la voûte qui soutenait le clocher de la cathédrale, élevé à 48 toises de hauteur au-dessus de la maçonnerie, élevée elle-même de 24 toises depuis le sol, tomba entièrement. Charles IX contribua à la réparation de cet édifice et le cardinal de Bourbon vendit à cet effet, moyennant 30 000 livres, l'hôtel que les évêques de Beauvais avaient à Paris rue des Billettes, et les bois de haute futaie appartenant à l'évêché.

En 1588, à la seconde assemblée des états de Blois, Henri III, ayant appris qu'il s'était laissé entraîner dans le parti de la Ligue, et craignant qu'on se servît de son nom contre lui, comme on le fit plus tard contre Henri IV, le fit conduire prisonnier d'abord à Tours, puis à Fontenay-le-Comte en Poitou.


Henri III mourut assassiné en 1589. Aussitôt le duc de Mayenne proclama le cardinal roi de France, sous le nom de Charles X. C'était en effet le meilleur choix que pût faire la maison de Lorraine pour gagner du temps et se préparer, à l'ombre de ce fantôme de royauté, à placer un de ses membres sur ce trône, dont le roi de Navarre, aîné de la branche des Bourbons et héritier de la branche de Valois, était exclu par son protestantisme.
Monnaie sous Charles X

Dans l'ordre naturel de succession, le cardinal venait après son neveu, qui n'avait pas d'enfants ; ce terme moyen pouvait donc gagner à la Ligue ceux des catholiques qui, tout en craignant l'avènement au trône d'un prince protestant, ne voulaient pas d'un roi qui ne fût point légitime. Les Lorrains, à la faveur du nom de Charles X, pouvaient donc continuer de saper la puissance du Béarnais, et préparer les voies à l'avènement de leur maison. Le 5 mars 1590, le parlement rendit un arrêt imprimé la même année, dans lequel il reconnaissait Charles X pour vrai et légitime roi de France.

La Ligue fit en conséquence graver un sceau et des monnaies à l'effigie du prétendu Charles X ; on parla même d'obtenir une dispense du pape pour faire épouser à ce prélat de soixante-six ans la veuve du duc de Guise. Pendant ce temps, le cardinal souffrait de la gravelle dans sa prison de Fontenay, que le duc de Mayenne ne songea pas un instant à lui ouvrir. Il craignait trop ce projet de mariage, qui n'aurait profité qu'aux enfants de son frère qu'on voulait faire adopter par le vieux cardinal, afin que l'aîné devînt son successeur. Du reste, il paraît que le cardinal, loin d'approuver tout ce qui se fit en son nom, adressa une lettre à Henri IV pour le reconnaître comme son roi légitime.

Au milieu de ce combat d'ambitions, le roi de la Ligue mourut dans sa prison, le 5 mai 1590. Les chefs de la Ligue ne voulant pas reconnaître Henri IV, et n'osant se déclarer entre le roi d'Espagne et les Guises, continuèrent d'inscrire le nom du cardinal sur les monnaies après sa mort. En 1594, l'année même de l'entrée d'Henri IV, le même parlement qui avait proclamé Charles X rendit un autre arrêt solennel contre la royauté de ce prince. Il fut ordonné de rayer son nom sur tous les registres et actes publics où il avait été inscrit.

Il y a eu un autre cardinal Charles de Bourbon, archevêque de Lyon, qu'il ne faut pas confondre avec le roi de la Ligue.
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Message par mini Sam 11 Juil - 21:16

Anne DE BRETAGNE


Anne, Duchesse de Bretagne, et qui monta deux fois sur le trône de France, s'est acquis par ses hautes capacités une réputation et une gloire qui lui appartiennent en propre. La force d'âme avec laquelle elle supporta, à la mort de son père, les plus grands revers, son habileté dans la direction de son duché, sa sage et prudente régence pendant la guerre d'Italie, la protection qu'elle accorda aux arts, aux sciences et à toutes les entreprises utiles, l'ont placée au rang des femmes les plus illustres.

Si quelquefois son esprit d'indépendance bretonne revêtit un caractère dominateur et orgueilleux, on doit pardonner cette faiblesse humaine à une intelligence qui, presque toujours, comprit si dignement la mission de la reine et celle de la femme. Fille unique de François II, duc de Bretagne, Anne, toute jeune encore, succéda à son père dans un moment où les prétentions de la France sur le duché de Bretagne (prétentions qui s'appuyaient déjà sur plusieurs victoires) rendaient la conversion de cette province à peu près impossible.

A la mort de François II, des dissensions, fondées sur des intérêts individuels, éclatèrent dans le conseil de la jeune duchesse, et lui rendirent l'administration souveraine encore plus difficile. Ceux mêmes à qui leur position faisait une inviolable obligation de la protéger se soulevèrent contre elle.

Son tuteur, le maréchal de Rieux, mécontent de ce qu'elle refusait la main d'Alain d'Albret, protégé par lui, lui fit fermer les portes de Nantes, au moment où elle se réfugiait dans cette ville pour échapper à un parti de l'armée française qui avait voulu l'enlever à Redon. Avertie à temps de cette lâche trahison, et indignée d'une semblable déloyauté, Anne monte à cheval l'épée à la main, et, suivie de Dunois et de ses principaux officiers, elle se présente aux porte de la ville, ordonne qu'on lui ouvre, et impose tellement aux rebelles que les ponts-levis s'abaissent devant elle.

Mais cette généreuse fermeté, qui suffisait à arrêter des révoltes intestines, était impuissante contre le roi de France et ses armées ; la duchesse comprit qu'il fallait chercher un protecteur qui pût la défendre, elle et son peuple. Dans un âge où les intérêts de cœur dominent tous les autres, elle n 'écouta que la raison, et, sacrifiant son affection pour le duc d'Orléans (depuis Louis XII), elle se décida à accepter la main de Maximilien d'Autriche.

Mais ce dévouement à la cause publique n'eut point l 'effet que la duchesse en espérait. Maximilien n'envoya pas les secours sur lesquels elle avait compté. L'armée française s'était déjà emparée des principales places de la Bretagne, et Anne se vit forcée, après quelques triomphes sans importance et de rudes défaites, à demander la paix. On la lui accorda, mais à des conditions qui rendaient la France maîtresse d'une grande parti du duché. Charles VIII, pour consolider les droits que la guerre venait de lui donner sur cette belle province, demanda la main de la duchesse, qui l'accorda. Devenue reine d'une des premières nations de l'Europe, Anne se montra en tout digne d'occuper le trône sur lequel elle était montée. Pendant les guerres d'Italie, Charles VIII, qui ne quittait point le commandement de ses armées, la nomma régente du royaume, et elle l'administra avec un talent et une prudence remarquables.

A la mort de Charles VIII, Anne se rendit à Nantes pour reprendre possession, aux termes de son contrat de mariage, du duché de Bretagne. Ce fut la première reine de France qui porta le deuil de son époux en noir ; jusque-là, elles l'avaient porté en blanc ; de là, sans doute, le surnom de Blanche donné à plusieurs veuves de nos rois.

Les mêmes causes politiques qui l'avaient décidée à accepter la main de Charles VIII se réunirent à ses sentiments personnels pour lui faire accepter celle du Duc d'Orléans, devenu roi de France sous le nom de Louis XII. Mais en contractant cette nouvelle union, elle n'oublia point les intérêts de son peuple, et elle obtint, par un traité particulier, que la Bretagne serait gouvernée comme elle l'avait été sous les ducs, et que ses droits et privilèges lui seraient maintenus.

La reine contribua immensément aux progrès de la marine française. Douze vaisseaux de ligne furent construits et équipés par ses ordres lors de l'expédition des princes chrétiens contre l'empire turc. Du reste, elle ne fut pas seulement remarquable par ses talents politiques et par son énergie, ce fut encore une des femmes les plus lettrées de son époque. Élevée par Françoise de Dinan, Anne fut de bonne heure initiée à des connaissances étrangères à la plupart des femmes.

Elle composa sur les principaux événements de sa vie et sur la bataille de Saint-Aubin, qui valut à l'armée française un si mémorable triomphe sur le duc François II, des mémoires fort curieux. Elle se montra toujours protectrice éclairée des arts et des sciences ; on peut même dire qu'elle prépara grandement cette époque de la Renaissance, qui valut à François Ier le glorieux surnom de Restaurateur des lettres.

On conserve encore un grand nombre de lettres en vers latins qu'Anne de Bretagne et Louis XII s'écrivaient pendant cette malheureuse guerre du Milanais entreprise contre la volonté de la première. On voit par cette correspondance, qui témoigne de la vive affection des deux époux, que, malgré l'opposition qu'Anne avait mise à cette expédition, elle fit tous ces efforts pour en assurer le succès. Ces lettres sont ornées de miniatures relatives au sujet traité dans chacune d'elles.

Anne profita du retour de Louis XII en France pour venir visiter la Bretagne. Elle fut reçue avec de grands honneurs dans toutes les villes de cette provinces, et particulièrement à Brest, Saint-Pol-de-Léon et Morlaix. Le dessin qui accompagne cet article représente son entrée dans cette dernière ville, avec toutes les circonstances qui s'y attachent.


Sur la droite du tableau, on voit la reine accompagnée d'un de ses pages qui caresse une levrette. Elle reçoit les félicitations des notables de Morlaix, qui lui présentent à genoux une hermine apprivoisée et un petit bâtiment d'or enrichi de pierreries. « Anne ayant reçu l'hermine, rapporte un historien du temps, le gentil animal la caressa fort, puis se cacha précipitamment dans sa collerette, ce qui mit la reine en émoi ; mais le vicomte de Rohan, qui était près d'elle, lui dit : "Que craignez-vous, Madame ? ce sont vos armes." »


On sait, en effet, que les hermines avaient été prises pour armes par les ducs de Bretagne, à cause de leur blancheur, et qu'ils avaient joint la fameuse devise : Potius mori quam foedari. Le dessin qui accompagne cet article reproduit l'ancien Morlaix ; le groupe de paysans qui se trouve à gauche est adossé aux écluses du moulin du Duc. Dans le fond, des cavaliers sortent de l'ancienne porte Notre-Dame, qui donnait entrée au Pavé, vieux quartier encore existant. Au loin, également dans le fond, apparaissent la porte Bourette et la vieille église de Notre-Dame du Mur.

La reine mourut dans sa trente-sixième année. Elle avait demandé par son testament que son cœur fût envoyé à ses premiers sujets. Renfermé dans une boîte d'or, il fut placé dans le monument funèbre élevé par ses soins à François II et à Marguerite de Foix, à Nantes. Les vers suivants étaient gravés sur le couvercle de la boîte :
En ce petit vaisseau de fin or pur et munde
Repose un plus grand cueur que oncque dame eut au monde ;
Anne fust le nom d'elle, en France deux fois reyne,
Duchesse des Bretons royale et souveraine.
Ce cueur fut si très hault, que de la terre aux cieux
Sa vertu libéralle accroissoit mieulx et mieulx.
Mais Dieux en a repris sa portion meilleure,
Et cette part terrestre en grand deuil nous demeure.
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Message par mini Mer 29 Juil - 0:45

HITLER

Adolf Hitler bouleversa l’histoire du XXème siècle. Autodidacte et orateur brillant, il répandit son idéologie nazie dans toute l’Allemagne. Nommé chancelier en 1933, il instaura sa dictature à partir de 1934, époque où il devint le « Führer ». Face à sa politique militaire d’annexion de territoires, la Seconde Guerre mondiale était devenue inévitable. Comme il l’avait annoncé dans son livre Mein Kampf, il mit en place la solution finale destinée à l’extermination des Juifs. 6 millions de personnes trouvèrent la mort dans les camps de concentration (Juifs, Tsiganes, homosexuels, handicapés).


La vie dure

Né en 1889 à Braunau am Inn (Autriche), Adolf Hitler est le quatrième enfant d’un douanier et d’une mère d’origine paysanne. Le jeune Adolf, qui aurait subi les violences de son père, devient orphelin à quatorze ans. Elève médiocre, il abandonne ses études à l’âge de seize ans. Il mène une existence de bohème, fréquentant les théâtres. Il apprécie la musique de Wagner et s’intéresse à l’architecture. Il tente par deux fois sans succès d’entrer à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne en 1907 et 1908.

En proie à des difficultés financières, Adolf Hitler, qui touche une petite pension d’orphelin, peint et vend des tableaux pour gagner sa vie. Il découvre des écrits prônant l'antiparlementarisme, le pangermanisme, le racisme, le nationaliste et se forge ses propres convictions. Il éprouve un grand mépris pour les masses et pense que le peuple juif est la source de tous les problèmes que connaît la nation allemande.

Hitler s’installe à Munich pour échapper au service militaire dans l’armée autrichienne. Sa tentative échoue. Mais un examen médical des autorités autrichiennes le déclare inapte pour faiblesse de constitution. Hitler retourne en Allemagne.

Au service de l’armée bavaroise

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Hitler se porte volontaire. Il est blessé deux fois et reçoit la Croix de fer de 1ère classe. A la fin de la guerre en 1918, il reste dans l’Armée et rentre à Munich. En 1919, il assiste la répression de la révolution de l’extrême gauche. Il participe à une commission enquêtant sur ces événements. Il reçoit la mission de combattre les idées marxistes et commence à faire de la propagande. Hitler adhère au petit parti ouvrier allemand (DAP) en 1919, qui deviendra l’année suivante le parti socialiste nationaliste des travailleurs allemands (NSDAP). En 1921, il devient Führer ou président de ce parti qui compte alors plus de 3 000 militants.

Hitler organise des meetings pour répandre ses idées qui deviennent la base de l’idéologie nazie. Orateur de talent, il gagne en popularité et devient un des personnages incontournables de la scène politique de Bavière. Il tente de s’emparer du pouvoir par la force le 8 novembre 1923 mais le putsch de Munich échoue. Hitler est arrêté. Lors de son procès, il se revendique comme un patriote indigné et gagne la sympathie de tous les allemands nationalistes. Il est condamné à cinq ans de prison, mais n’y passe que neuf mois pendant lesquels il rédige Mein Kampf (Mon combat), qui paraît en 1925. Cette expérience lui fait comprendre que s’il veut arriver à la tête de la nation allemande, il devra le faire de façon légale.

Il est libéré lors de l’amnistie générale de 1924. Hitler modifie son parti. C’est à cette époque qu’il fait la connaissance de Joseph Goebbels. Le NSDAP voit sa popularité monter en flèche entre 1928 et 1932. Le climat politique instable et la situation économique catastrophique suite à la crise de 1929 contribuèrent au succès du parti. Aux élections de 1930, le parti obtient 107 sièges au Reichstag.



Hitler continue sa propagande, attribuant la mauvaise situation économique du pays aux Juifs et aux communistes. Ses fidèles (Göring, Goebbels, Rosenberg) mettent en place un véritable culte de la personnalité. Hitler apparaît comme l’homme dont l’Allemagne a besoin.

La montée au pouvoir

Le président de la République allemande, le maréchal Paul von Hindenburg, refuse un temps de nommer Hitler chancelier bien que le NSDAP marquait d’importants scores aux élections régionales. Le climat se dégrade considérablement et le pays est au bord de la guerre civile.

C’est dans ce contexte que le président Hindenburg décide contre son gré de nommer Hitler à la chancellerie du Reich le 30 janvier 1933. Il n'a aucune sympathie pour le leader du Parti national-socialiste qu'il traite de "caporal bohémien". Dans son entourage, il est poussé par l'ancien Chancelier Franz von Papen et le magnat de la presse nationaliste Alfred Hugenberg. Les deux hommes espéraient récupérer la popularité du NSDAP à leur profit et pouvoir contrôler son leader charismatique.

Hindenburg charge le nouveau chancelier de former un gouvernement de "concentration nationale". Le nouveau cabinet comprend trois membres du parti nazi à des places stratégiques : Hitler à la tête du gouvernement, Göring en tant que commissaire intérieur pour la Prusse et Frick au ministère de l'Intérieur.

La dictature hitlérienne

Dans la nuit du 27 février 1933, un incendie ravage le Reichstag. Le communiste néerlandais Marinus van der Lubbe est arrêté sur les lieux de l'incendie. Il est immédiatement désigné comme coupable par le nouveau chancelier qui voit dans cet acte criminel un complot communiste. Le parti national-socialiste (NSDAP) s'empare de l'accident pour procéder à l'élimination des communistes allemands. Dès le lendemain 4 000 responsables du PC sont arrêtés.

Au lendemain de cet événement, le président du Reich promulgue une ordonnance qui instaure l'Etat d'urgence et donne tous les pouvoirs au gouvernement. La dictature se met en place et la répression contre les opposants politiques se développe. L'interdiction du parti communiste et le soutien des conservateurs engendrent une nouvelle victoire du NSDAP lors des élections de mars 1933. Le 23 mars, le vote d'une «loi d'autorisation» donne pour quatre ans les pleins pouvoirs à Hitler. Hitler a à présent le champ libre pour interdire tous les syndicats et tous les partis politiques. Tous les signes de désaccord sont réprimés et la Gestapo, la police secrète, fait régner la peur.

Dans la nuit du 30 juin 1934, nommé « la Nuit des longs couteaux », Hitler ordonne à l’armée d’arrêter et de tuer divers opposants politiques, dont Ernst Röhm et Franz von Papen. A la mort d'Hindenburg, le 2 août 1934, Hitler lui succède à la présidence du Reich et cumule les postes de chancelier et de Führer. Hitler prend des mesures antisémites avec les lois de Nuremberg en 1935. Les Juifs, les opposants politiques et les démocrates sont envoyés dans des camps de concentration. Le 16 mars 1935, le Führer rétablit le service militaire obligatoire.

Se basant sur l’idée d’appartenance à une race supérieure (la race aryenne), Hitler décide d’annexer les pays germanophones limitrophes (Anschluss) : l’Autriche, la Tchécoslovaquie. Face à l’invasion de la Pologne pour assurer l’« espace vital », la communauté internationale réagit et la Seconde Guerre mondiale éclate.

La Seconde Guerre Mondiale

En 1940, les armées allemandes envahissent le Danemark et la Norvège puis les Pays-Bas, la Belgique et la France. Hitler devient le maître d'une grande partie de l'Europe. Le Führer adopte parfois des stratégies payantes mais il est parfois trop ambitieux comme à Stalingrad. Il porte peu de considération à l’avis de généraux expérimentés.

Parallèlement à ces combats, il applique la solution finale qui doit aboutir à l’extermination des Juifs. 6 millions de personnes furent tués dans les camps de concentration et d’extermination.

En 1941, les troupes d’Hitler entrent en Union soviétique. Prévoyant une guerre rapide, Hitler ne prévoit pas de provisions pour l’hiver. Les armées allemandes progressent, sont arrêtées dans la proche région de Moscou, puis subissent la contre-attaque des armées soviétiques en décembre 1941. Occupé sur le front est, Hitler délaisse un peu la façade atlantique. Les défaites rendent le Führer de plus en plus irritable.

Le 20 juillet 1944, le Führer échappe à une tentative d’assassinat orchestrée par le colonel Stauffenberg et quelques autres officiers. Il sent la défaite se profiler et ordonne la destruction de l’ensemble des infrastructures industrielles de l’Allemagne (ordre que très partiellement exécuté).

Le 30 avril 1945, alors que les troupes de l’Armée rouge pénètrent dans Berlin, Hitler met fin à ses jours dans son bunker. Sa maîtresse, Eva Braun, qu’il a épousée la veille, se suicide avec du cyanure. Dans son testament, Hitler désigne comme successeur l'amiral Karl Dönitz.

Adolf Hitler tenta d’imposer sa vision du monde, basée sur une différence de race entre les hommes. Sa dictature, heures parmi les plus sombres du XXème siècle, reste dans la mémoire collective une mise en garde contre la folie des hommes.
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Message par MasH Mer 29 Juil - 3:40

y a des choses tres interressante a savoir sur ce personnage Rolling Eyes !
Quand on fait abstraction du monstre on découvre des choses!
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Message par mini Mer 29 Juil - 20:24

c'est bine , je trouve, de voir aussi le personnage au complet et non que les atrocités dont il a été l'investigateur
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Message par MasH Mer 29 Juil - 22:22

Oui je trouve lamentable de diaboliser des personnage aussi noir soit il! C'est une lacheté une facon de rendre monstrueux un etre pour ne pas avoir a se comparé a cette bête!
Alors que non ce mec abjecte était bien un humain ....
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Message par mini Mer 29 Juil - 22:44

me souviens que lors d'une longue conversation avec sturm qui est tout de meme assez calé sur ce qui concerne les 2 guerres et le personnage

il m'as toujours dis que de toutes façon si il n'y aurait pas eu un hitler fou il y en aurait eu un autre

par là il faut bien se dire que des cinglés sont présents et qu'ils sont susceptible de vriller un jour ou l'autre
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Message par MasH Mer 29 Juil - 23:00

Mais c'est clair et y en a eu d'autre meme Caeucescu, Pol Pot , Staline, celui de Corée du Nord actuel etc...
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Message par mini Mer 29 Juil - 23:03

c'est clair on oublie aussi tous les pays victimes de génocide aux prix de guerres politique, de soif de pouvoir .....( tiens je crois que ceux que tu as cités je vais les faire au fur et a mesure)
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Message par MasH Jeu 30 Juil - 0:10

Oui pourquoi pas , y a Napoléon aussi qui a fait fort dans le domaine....
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Message par mini Dim 2 Aoû - 2:39

NAPOLEON Ier


Né à Ajaccio le 15 août 1769 Napoléon quitte très jeune sa Corse natale et, à quinze ans entre à l’Ecole royale militaire de Paris.

En 1789 quand éclate la Révolution, Jacobin et partisan de Robespierre en 1793, il sait se faire oublier après la chute de ce dernier, et se distinguer un ans plus tard en réprimant l’insurrection royaliste d’octobre 1795. En récompense, le Directoire le nomme général en chef des armées d’Italie.

La foudroyante campagne de 1796-1797 fait de Bonaparte un héros qui dote Paris et le musée du Louvre de chefs-d’oeuvre de la Renaissance italienne. Ses succès inquiètent le Directoire : le trop glorieux général est envoyé en Egypte.

Mais « l’aigle ne marche pas, il vole »... Et la campagne d’Egypte ne fait qu’illuminer d’avantage aux yeux du peuple ce général toujours victorieux. Le coup d’Etat du 18 Brumaire (novembre 1799), qui fait Bonaparte Premier consul, n’est dès lors qu’une formalité. Et lorsque, le 2 décembre 1804, Bonaparte se fait sacrer empereur des Français sous le nom de Napoléon 1er à Notre-Dame de Paris, il ne rencontre aucune opposition. Le code civil, le Concordat avec le pape, le traité d’Amiens qui garantit la paix avec l’Angleterre rassurent les citoyens

Paris profite de l’accalmie et de la renaissance des fastes aux Tuileries, notamment à l’occasion du mariage de l’Empereur avec Marie-Louise, fille de l’empereur d’Autriche : l’artisanat de luxe retrouve son dynamisme perdu sous la Révolution. Des projets grandioses de l’Empereur pour la capitale subsistent deux arcs de triomphe à la gloire de ses armées, la colonne Vendôme, la Madeleine et la Bourse. La vie quotidienne des Parisiens est améliorée : ouverture de marchés et d’abattoirs, meilleure distribution de l’eau, circulation facilitée par le percement de nouvelles voies et création de ponts sur la Seine...

Mais une grave crise économique provoque faillites et chômage. En novembre 1812, la campagne de Russie se noie dans les eaux glacées de la Bérézina. Le tsar et le roi de Prusse s’allient contre l’Empire, et les troupes coalisées entrent dans la capitale le 31 mars 1814. Paris capitule.

Le 4 avril 1814, Napoléon abdique. Un an plus tard, profitant de l’impopularité de la Restauration de Louis XVIII, Napoléon revient de l’Île d’Elbe mais, dira Chateaubriand, « ses aigles qui avaient »volé de clocher en clocher« , de Cannes à Paris, s’abattirent fatiguées sur les cheminées des Tuileries ». Cent jours après son retour, l’aventure impériale s’arrête à Waterloo, le 18 juin 1815. Napoléon abdique une seconde fois avant d’être déporté dans l’Île de Sainte-Hélène. C’est là qu’il dictera ses mémoires (Mémorial de Saint Hélène qui sera publié en 1823). Il meurt le 5 mai 1821, ses cendres seront transportées aux Invalides (Paris) en 1840.
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Message par stalker Dim 2 Aoû - 3:02

Napoléononon est mort à ST Hélèèèèèèèène
Son fils léononon
lui a crevé l'bidon

On l'a r'trouvé assis sur une Baleieieiene
En train d'sucer
des écailles de poissons !


Rolling Eyes Je sais même pas pourquoi on chantait ça quand j'étais gosse !


Ooooops Mini excuse ...... une veille réminiscence ! Embarassed
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Message par MasH Dim 2 Aoû - 3:19

Laughing Very Happy

Pinaise j'y pensais a cette chansonnette .... Mini va avoir une nouvelle idée fixe avec ca Smile

c'est Gotainer qui l'a repris dans une chanson ca ...





Comme ca si t's pas l'air en tete Mini avec ca tu sauras Razz
MasH
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