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PERSONNAGE CONNU OU MECONNU

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Message par mini Dim 2 Aoû - 3:21

pirat jla connais pas
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Message par stalker Dim 2 Aoû - 3:23

mini a écrit:pirat jla connais pas

Pas grave ..... y a chef qui t'aide avec sa vidéo ! Laughing
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Message par MasH Dim 2 Aoû - 3:25

Mini tant pis j'te rappelle celle que tu adore


Tirelipimpom sur le chihuahua...
Tirelipimpom avec la tete avec les bras .... Laughing
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Message par mini Dim 2 Aoû - 3:30

Shocked j''avais pas vu la vidéo



PERSONNAGE CONNU OU MECONNU - Page 2 452215 ( ptin pas carlosss)
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Message par stalker Dim 2 Aoû - 3:33

mini a écrit:Shocked j''avais pas vu la vidéo



PERSONNAGE CONNU OU MECONNU - Page 2 452215 ( ptin pas carlosss)

tu préfères Gilbert Montagné ? On va s'aiméééééééééééééé .... la la la la la la la laha ! Smile
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Message par mini Dim 2 Aoû - 3:36

PERSONNAGE CONNU OU MECONNU - Page 2 339321 tin c'est affreux cque vous faites
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Message par stalker Dim 2 Aoû - 3:38

mini a écrit:PERSONNAGE CONNU OU MECONNU - Page 2 339321 tin c'est affreux cque vous faites

heu d'accord j'arrête ! maintenant que j'ai Montagné dans la tête je sais que je dois pas jouer à ça ! Laughing
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Message par MasH Dim 2 Aoû - 3:41

CHOOOOOOOOOOOOO Cacaooooooo
CHO CHO CHO CHOciolatttttt
Si tu me touche mes noix de coco moi je te tous tes ananasssssssssss
CHOOOOOOOOOOOOO Cacaoooooooooo


:kjf:
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Message par mini Dim 2 Aoû - 3:42

rabbit

j'me vengerais



un jour ou j'aurais plus ces chansons de nazes en tete











un jour ou je
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Message par mini Ven 7 Aoû - 0:55

François Ier


Roi de France de 1515 à 1547, François Ier apparaît comme un monarque de caractère, avide de gloire, enjoué, séducteur et fougueux, mais ferme quand c’est nécessaire. Lancé dans les guerres d’Italie, il s’est heurté, pendant la quasi-totalité de son règne, à la puissance habsbourgeoise. Mais ces conflits n’ont jamais affecté son amour de l’élégance, du raffinement et de la culture, bien au contraire. François Ier a laissé à la France de formidables témoignages de la Renaissance italienne.

L’accession au trône de France

Né à Cognac le 12 septembre 1494, François Ier est le fils de Charles de Valois-Orléans et de Louise de Savoie. Orphelin de père à deux ans, il grandit sous l’influence de sa mère et de sa sœur, Marguerite d’Angoulême, qui toutes deux lui lèguent le goût du raffinement. Son cousin germain, Louis XII, roi de France à partir de 1498, le prend également sous son aile, comblant souvent la présence paternelle.

Très vite, son ardeur dans l’apprentissage, sa bravoure dans les tournois et son caractère enjoué conquièrent tous les cœurs. À cet instant, rien ne destine le jeune homme à la royauté. Mais en 1514, il épouse Claude de France, fille de Louis XII, devenant ainsi duc de Valois. À la mort du roi, cette union fait de François Ier le seul héritier au trône de France. Le 25 janvier 1515, il est sacré à Reims et entreprend de poursuivre la politique de ses prédécesseurs.

Le Roi-Chevalier à la conquête de Italie


Ainsi, sur les pas de Charles VIII et de Louis XII, François Ier marche sur l’Italie avec son armée. Commandée par cet homme athlétique à la stature colossale, courageux et plein d’ardeur, les troupes écrasent les Suisses sans difficulté lors de la bataille de Marignan, en septembre 1515. Dans la victoire, le jeune roi est fait chevalier par le seigneur de Bayard et rentre au pays couronné de gloire et d’admiration.

Le trône du Saint Empire romain germanique

Les prétentions du monarque ne s’arrêtent pas là. En 1519, l’empereur Maximilien meurt et laisse le trône du Saint Empire romain germanique vacant. François Ier se porte aussitôt candidat à l’élection impériale, espérant subtiliser le trône au roi d’Espagne, Charles Ier. Mais c’est sans compter sur l’or des Fugger, un crédit reposant sur les mines du Nouveau Monde, qui oriente le choix des princes électeurs sur l’ennemi de François Ier.

Ce que le monarque français craignait se produit donc : le royaume est encerclé par les possessions de Charles d’Espagne, devenu Charles Quint. La principale préoccupation de François Ier consiste alors à conclure le plus d’alliances possibles avec les autres puissances, ce qui le mène à organiser l’entrevue au Camp du Drap d’or, en 1520. Mais le déploiement de richesse du roi français ne convainc pas le roi d’Angleterre, Henri VIII, qui préfère se rallier à Charles Quint.

La guerre contre les Habsbourg

François Ier se lance courageusement dans la guerre qui, très vite, tourne à son désavantage. En 1522, il essuie une défaite contre les impériaux à la Bicoque, perdant ainsi le Milanais. Dès l’année suivante, la trahison du connétable de Bourbon l’affaiblit encore. Il n’hésite toutefois pas à entreprendre le siège de Pavie, en 1525. La situation est de plus en plus périlleuse pour les forces françaises, mais François Ier refuse de se déshonorer en reculant. Sa persévérance et son impétuosité le conduisent à la défaite. Il est fait prisonnier.

Il n’est libéré qu’après la signature du traité de Madrid, dont il ne respecte aucune des clauses à sa libération, relançant la guerre au sein de la Ligue de Cognac (alliance avec le pape), jusqu’au traité de Cambrai (1529). Malgré son mariage avec Éléonore de Habsbourg, la paix est provisoire. En effet, François Ier n’hésite pas à s’allier aux moindres mouvements organisés contre l’empereur. Il soutient ainsi les protestants allemands en 1531, puis les Turcs en 1536. Au final, le conflit ne s’achève qu’avec la signature du traité de Crépy, en 1544.

L’amour du raffinement

Malgré le contexte de la guerre, François Ier mise énormément sur le développement intellectuel et artistique en France. Même si certains lui reprochent son intelligence superficielle, sa curiosité sans borne pour tous les domaines de la connaissance l’amène à protéger poètes, écrivains et humanistes, tels que Marot, Ronsard, Guillaume Budé et Lefèvre d’Étaples. Il ouvre ainsi la voie au mécénat royal. Dans cette optique, il fonde en 1530 le fameux Collège français, où le grec, le latin et l’hébreu sont enseignés.

Depuis sa première expédition, il est tombé sous le charme de la Renaissance italienne. Il ne tarde donc pas à s’entourer des meilleurs artistes, afin d’introduire ce style au sein du royaume. Depuis 1516, Léonard de Vinci réside en France et est chargé, entre diverses commandes, d’élaborer les plans du château de Chambord. Par ailleurs, Jean Clouet détient le titre de peintre officiel royal, jusqu’en 1530, date à laquelle il est remplacé par le peintre Fiorentino Rosso. Dans le domaine architectural, François Ier fait restaurer le château de Blois, le Louvre, et surtout, fait agrandir et décorer le château de Fontainebleau pour le plus grand bonheur de la cour.

La cour, justement, devient très vite un terrain de plaisir, de culture et de somptuosité. Prisant ce style de vie, François Ier peut aussi garder un œil sur les seigneurs tout en les fidélisant par de nombreuses faveurs.

Les tendances absolutistes

Au cœur des inquiétudes de la guerre, François Ier veut renforcer son pouvoir sur le royaume. Dans ce but, il tente de centraliser l’administration, restreint le Conseil du roi à une poignée de loyaux conseillers, réunifie le pays en s’emparant des terres du connétable de Bourbon et quiconque s’adresse au roi est contraint d’employer le terme "sa majesté". Par ailleurs, au cours des années 1530, le parlement se voit privé de son droit de remontrance tandis que des agents royaux occupent toutes les provinces.

En outre, le roi, victime de l’affaire des placards, se fait de moins en moins tolérant envers les protestants. Selon lui, la royauté ne doit pas se soumettre à la religion, comme en témoigne son concordat de Bologne en 1516, plaçant les évêques français sous son autorité. Enfin, l’édit de Villers-cotterêts, en 1539, par lequel il fait du français la langue officielle du royaume, témoigne également des ses visées absolutistes.

Après un règne de 32 ans, François Ier, malade depuis des mois, meurt le 31 mars 1547. Son second fils, Henri II, lui succède. Ces années de pouvoir restent marquées par les guerres d’Italie et ses confrontations avec Charles Quint. Bien qu’il n’ait remporté aucune victoire décisive, son courage, sa détermination et son ardeur ont tout de même permis de maintenir l’équilibre du royaume. En outre, François Ier, en introduisant l’art de la Renaissance italienne en France, laisse dans son sillage un rayonnement artistique et culturel grandiose.
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Message par stalker Ven 7 Aoû - 2:20

Oui c'est grâce à lui qu'on a connu tout l'art de la Renaissance en France Smile ..... Je me souviens vaguement d'un film que j'ai vu enfant avec Fernandel dans le rôle de François 1er ....... ce qui m'a d'ailleurs valu une coupe au carré horrible ..... ça avait inspiré ma mère ! cherry
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Message par MasH Ven 7 Aoû - 3:04

Ouiiii exact excellent film avec le passage mémorable ou il se fait lécher les pieds par une chèvre dans une salle de torture...

Pres de chez moi il y a le Chateau de Chambord qui est fabuleux.
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Message par mini Dim 9 Aoû - 23:20

Tamiki Hara

survivant de Nagasaki

voici son témoignage ( un peu long alors c'est pour les courageux Smile )




J'eus la vie sauve parce que j'étais aux cabinets. Ce matin du 6 août, je m'étais levé vers huit heures. La veille au soir il y avait eu deux alertes aériennes, mais il ne s'était rien passé. Un peu avant l'aube je m'étais déshabillé et, chose que je n'avais pas faite depuis longtemps, je m'étais couché et endormi en kimono de nuit. Je me levai et entrai dans les cabinets sans répondre à ma soeur qui, me voyant encore en caleçon, grommela que je me levais bien tard.

Quelques secondes plus tard, je ne sais plus exactement, il y eut un grand coup au-dessus de moi et un voile noir tomba devant mes yeux. Instinctivement je me mis à hurler et, prenant ma tête entre mes mains, je me levai. Je n'y voyais plus rien et n'avais conscience que du bruit : c'était comme si quelque chose comme une tornade s'était abattu sur nous. J'ouvris à tâtons la porte des cabinets et trouvai la véranda. J'entendais encore distinctement les hurlements que je venais de pousser au milieu d'un bruit de rafale, mais mes yeux ne voyaient plus et l'angoisse me saisit. Cependant, en avançant sur la véranda, les maisons détruites commencèrent peu à peu à m'apparaître dans une vague luminosité. Je repris mes esprits.

Cela ressemblait à un moment terrible d'un horrible cauchemar. Tout d'abord, à l'instant où avait retenti le choc au- dessus de ma tête et où j'avais été complètement aveuglé, j'avais compris que je n'étais pas mort. Mais j'avais eu un mouvement de colère à l'idée de la situation catastrophique dans laquelle je me trouvais. Le hurlement que j'avais poussé me semblait venir d'une autre personne ; je n'avais pu reconnaître mn propre voix. Puis lorsque, dans le vague, j'avais pu distinguer les environs, j'avais eu le sentiment d'être au coeur d'une terrible tragédie. J'avais déjà été témoin de ce genre de scène mais seulement au cinéma. Petit à petit des pans de ciel bleu apparurent, puis se multiplièrent, à travers la poussière qui obscurcissait tout. Des rayons de lumière pénétraient par les murs troués, venant de directions inattendues. Je m'avançai avec précaution sur le plancher : les tatami avaient été soufflés et projetés de tous côtés. Je vis alors ma soeur se précipiter vers moi : "Tu n'as rien ? Tu n'es pas blessé ? Ça va ?" cria-t-elle. "Tes yeux saignent, va vite te les laver", me dit-elle en m'apprenant qu'il y avait encore de l'eau à l'évier.

Me rendant compte que j'étais complètement nu, je me retournai et lui demandai si elle n'avait pas au moins quelque chose à me donner pour m'habiller. Elle réussit à tirer un caleçon d'un placard qui avait échappé au désastre. A ce moment-là, quelqu'un fit irruption avec des gestes étranges. L'homme avait le visage en sang et ne portait qu'une chemise. C'était quelqu'un de l'usine. En me voyant, il laissa échapper : "Vous avez de la chance, vous, vous n'avez rien", puis il marmonna quelque chose comme "Un téléphone, un téléphone, il faut que je téléphone..." et partit comme s'il avait beaucoup à faire.

Partout il y avait des fissures. Les cloisons et les tatami arrachés, on voyait à nu les piliers et l'armature des pièces de la maison. Pendant un moment il y eut un silence insolite. C'est le dernier souvenir que je garde de cette maison. Après, j'ai appris que dans ce quartier la plupart des habitations s'étaient effondrées et étaient détruites. Dans le cas de la nôtre, l'étage n'était pas tombé et le sol avait tenu bon. C'était vraiment de la bonne construction !... C'est mon père, homme très méticuleux, qui l'avait fait construire quarante ans auparavant.

Je traversai les pièces sur les tatami et les cloisons renversés en quête de quelque vêtement. Je trouvai rapidement une veste ; cherchant ensuite un pantalon, je pris brusquement conscience du désordre qui régnait. Le livre que je lisais la veille au soir était par terre, les pages tournées.

Le tableau accroché à l'étagère du haut était tombé et cachait le bas du tokonoma* d'un air meurtrier. Bizarrement, je trouvai un bidon d'eau, venu d'on ne sait où, puis un chapeau. Ne voyant toujours pas de pantalon, je cherchai quelque chose à me mettre aux pieds.

C'est alors que K..., un employé des bureaux, apparut à la véranda du salon et me supplia d'une voix douloureuse :

"Oh... Oh... Aidez-moi, je suis blessé...", et il s'assit là comme pour ne plus bouger. Du sang coulait un peu de son front, il avait les yeux noyés de larmes.

Je lui demandai où il était blessé, et il me montra son genou en appuyant dessus, tandis que se tordait son visage blême et tout ridé. Je trouvai à côté de moi un bout de tissu que je lui tendis et moi j'enfilai deux paires de chaussettes.

"Oh ! ça fume ! Fuyons ! Emmenez-moi ! ..." , me dit-il en me pressant de partir. K..., plus âgé que moi, montrait toujours beaucoup plus d'énergie, mais cette fois-ci il semblait vraiment bouleversé.

De la véranda, on voyait toute la masse des habitations effondrées, avec au loin, vaguement, comme seul point de repère, un bâtiment en béton armé. Dans le jardin, le long du mur de terre qui s'était renversé d'un bloc, était couché le tronc du grand érable, cassé net en son milieu, la cime abattue sur le petit bassin de pierre. Soudain K... alla s'accroupir dans l'abri antiaérien et eut ces mots bizarres : "Patientons là, non ? Nous avons même une petite réserve d'eau...

Non, non, lui répondis-je, allons à la rivière !" Mais il poursuivit d'un air interrogateur comme s'il ne savait pas : "La rivière ? Mais comment fait-on, déjà, pour aller à la rivière ?..."

De toute façon nous n'étions pas encore prêts. Je tirai du placard un vêtement de nuit que je lui tendis, puis j'arrachai les doubles rideaux de la véranda. Je ramassai aussi des coussins. Je retournai un tatami et sortis de dessous un sac de secours contenant tout le nécessaire en cas de catastrophe. Rassuré, je me le mis à l'épaule. Quelques petites flammes rouges sortirent du hangar de l'usine de médicaments d'à côté.

Il était grand temps de fuir ! Je passai par-dessus le tronc du grand érable cassé en deux et partis enfin. Ce grand érable, que j'avais toujours connu au fond du jardin, avait été pour moi, dans mon enfance, un objet de rêverie. Eh bien ! depuis ce printemps où j'étais revenu vivre dans mon pays natal, il m'avait semblé, je ne sais pourquoi, que je ne retrouverais plus dans cet arbre la silhouette pleine de charme qu'il avait autrefois. C'était vraiment très curieux. Etrange aussi que ce pays natal tout entier eût perdu sa douce atmosphère et qu'il y eût là pour moi comme une concentration de je ne sais quels éléments cruels et inorganiques. Chaque fois que j'entrais dans le salon donnant sur le jardin, me venait naturellement à l'esprit ce titre d'une nouvelle d'Edgar Poe : la Chute de la maison Usher.


Dernière édition par mini le Dim 9 Aoû - 23:23, édité 1 fois
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Message par mini Dim 9 Aoû - 23:21

K... et moi avancions sur de maisons effondrées, aplaties, évitant les obstacles. Au début nous progressions très lentement, puis nos pieds rencontrèrent un terrain plat : nous étions arrivés sur la route. Nous avons pu alors, en foulant la chaussée, accélérer l'allure. De derrière une construction détruite, une voix hurla soudain : "S'il vous plaît, monsieur !..." Tournant la tête, nous vîmes une femme venir vers nous, le visage en sang, pleurant : "(Au secours, au secours !...", hurlait-elle, complètement affolée, et elle nous suivit désespérément. Un peu plus loin, sur la route, nous barrant le passage, une vieille femme sanglotait comme une enfant : "Ma maison, ma maison brûle !..." Brusquement nous fûmes entourés de flammes violentes qui ronflaient bruyamment. Nous nous mîmes à courir pour les dépasser. Aussitôt le chemin redevint plat et quelques instants plus tard nous étions arrivés au pied du pont Sakae. Là affluaient sans cesse des foules de rescapés. En haut du pont quelqu'un s'époumonait : "Que ceux qui sont encore valides prennent des seaux et éteignent le feu !" Je me dirigeai vers le bois de bambous de la maison des Izumi, et c'est alors que je perdis K...

Le bois de bambous avait été fauché et, sous la violence des pas des fuyards, un chemin s'y était naturellement formé. Le célèbre jardin, chargé d'histoire, qui bordait la rivière était maintenant complètement défiguré : la plupart des arbres gigantesques avaient été coupés en plein ciel. Soudain, à côté d'un buisson, m'apparut le visage d'une femme d'entre deux âges dont le corps pourtant robuste était comme accroupi, jeté à terre, inerte. En regardant son visage dont tout souffle de vie avait été arraché, il me sembla y découvrir quelque chose qui évoquait une maladie contagieuse. C'était ma première rencontre avec un pareil visage, mais par la suite je n'allais pas tarder à en voir de plus terriblement étranges, innombrables.

Dans les buissons qui conduisaient à la rivière, je rencontrai un groupe de collégiennes réquisitionnées qui s'étaient enfuies de leur usine. Elles étaient toutes blessées, mais sans trop de gravité, semblait-il. Sans doute continuaient- elles à trembler à l'idée de ce qu'il y avait d'inconnu dans les événements du matin, mais elles avaient l'air plutôt gaies et parlaient avec animation. A ce moment-là arriva mon frère aîné. Il portait juste une chemise et avait une bouteille de bière à la main. A première vue, il n'avait rien. Sur l'autre rive, les bâtiments détruits s'étendaient à perte de vue, et, à part les poteaux électriques, le feu avait déjà fait son oeuvre. Je m'assis sur l'étroit chemin qui longeait la rivière et songeai que, maintenant au moins, il n'y avait plus de danger. Ce qui depuis longtemps nous effrayait, ce qui finalement devait arriver, était bel et bien arrivé. L'esprit plus tranquille, je me dis que j'avais survécu. J'avais souvent pensé avoir autant de chances de mourir que de survivre, mais à cet instant-là le fait même de vivre et le sens même de la vie s'imposèrent brusquement à mon esprit.

"Je dois laisser tout ça par écrit", me dis-je en moi-même. Pourtant à ce moment-là je ne savais pratiquement rien encore du vrai visage de cette attaque aérienne.
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Message par mini Dim 9 Aoû - 23:22

Le brasier, sur la rive en face, s'intensifia. La chaleur arrivait jusqu'à nous. Je trempai alors mon coussin dans l'eau de la rivière remplie par la marée haute et m'en couvris la tête. Puis quelqu'un hurla : "Attention ! Un bombardement ! Que tous ceux qui ont des vêtements clairs se cachent sous les arbres !" Les uns derrière les autres les gens rampèrent jusque dans les fourrés. Le soleil tombait d'aplomb et il me semblait bien que le feu avait pris au-delà des buissons. Je retins mon souffle un instant mais comme apparemment il ne se passait rien je retournai vers la rivière. Sur l'autre rive le feu continuait de plus belle. Un souffle brûlant passa sur ma tête, une fumée noire arriva comme projetée en avant jusqu'au milieu de l'eau. Le ciel venait subitement de s'assombrir quand une pluie terrible, aux gouttes énormes, s'abattit sur nous. La chaleur de l'incendie en fut un peu tempérée, mais peu après le ciel redevint clair, sans trace de nuage. Sur la rive opposée le brasier continuait. Du côté de la rivière où j'étais, j'avais déjà retrouvé mon frère aîné et ma jeune soeur, ainsi que deux ou trois voisins aux visages connus. Ainsi réunis, chacun raconta aux autres ce qui lui était arrivé le matin.

Mon frère, lui, était assis à son bureau dans la compagnie où il travaillait quand il avait vu une vive lumière traverser le fond du jardin. Il avait été projeté à plus de deux mètres, puis plaqué au sol sous le toit de la maison qui s'était effondrée. Pendant un court instant, il s'était débattu, mais avait bientôt aperçu un trou par où il était sorti en rampant. De l'usine, des collégiens criaient en appelant au secours. Mon frère les avait aidés à sortir au prix d'efforts désespérés. Ma soeur, elle, avait aperçu l'éclair de l'entrée de la maison. Elle était allée se blottir précipitamment sous l'escalier, ce qui l'avait plus ou moins protégée. D'abord chacun avait pensé que seule sa maison avait été bombardée, mais, quand les gens étaient sortis des décombres, ils avaient été très surpris de voir que c'était partout la même chose... Et il était étrange aussi de voir les maisons détruites sans aucun de ces trous que font habituellement les bombes. C'était peu après la fin de l'alerte aérienne. Il y avait eu un brusque éclair accompagné d'un léger bruit comme le chuintement d'une ampoule de flash, et, en un instant, tout s'était retrouvé sens dessus dessous. "On aurait dit de la sorcellerie" , ajouta ma soeur en tremblant.

Sur l'autre rive, l'incendie s'apaisait. Une voix hurla que de notre côté les arbres du jardin avaient pris feu. Une petite fumée commença à s'élever dans le ciel, derrière les buissons. La rivière toujours haute n'avait pas l'air de vouloir redescendre. Je franchis avec peine la digue de rochers et me retrouvai au bord de l'eau. A mes pieds était arrivé en flottant un cageot en bois blanc. Il s'en échappait des oignons qui surnageaient tout autour. J'attrapai le cageot, pris les oignons et les jetai aux gens, sur le bord. Un wagon s'était renversé sur le pont de fer, un peu plus haut en amont, et ce cageot était arrivé jusqu'ici au fil de l'eau. Comme je ramassais ces oignons, j'entendis quelqu'un appeler au secours. C'était une petite fille qui, accrochée à un bout de bois, apparaissait et disparaissait au milieu des flots, emportée par le courant. Je cherchai un gros morceau de bois et me mis à nager en le poussant devant moi. Je n avais pas nagé depuis longtemps, mais sauver quelqu'un ne me fut pas aussi difficile que je le pensais.

Sur l'autre rive, le feu, un moment calmé, avait repris. Maintenant, on voyait une fumée noirâtre s'élever au milieu du brasier rouge, et cette masse noire se développait, s'étendait furieusement. La chaleur de l'incendie augmentait à chaque instant. Mais ce feu sinistre, après avoir brûlé tout ce qu'il pouvait, se transforma finalement en un désert de décombres. C'est alors que, juste au milieu de la rivière, un peu plus bas, je vis se déplacer vers nous une énorme couche d'air, transparente, tout agitée d'oscillations. J'eus à peine le temps de penser à une tornade que déjà un vent d'une violence terrible passait au-dessus de ma tête. Toute la végétation alentour se mit à trembler, et, presque au même instant, la plupart des arbres furent arrachés du sol et emportés en l'air. Dans leur folle danse aérienne, ils allèrent se ficher comme des flèches dans le chaos ambiant. Je ne me souviens pas vraiment de la couleur du ciel à ce moment-là, mais je crois qu'il était voilé d'une lumière verte et lugubre, comme dans ce fameux rouleau qui représente l'enfer.
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Message par mini Dim 9 Aoû - 23:22

Après le passage de la tornade, à la couleur du ciel on devinait le soir. Mon autre frère, que l'on n'avait pas encore vu, arriva par hasard. Il avait des marques grises sur la figure, et sa chemise était déchirée dans le dos. Par endroits, la peau de son visage était légèrement brûlée. Ce bronzage se transforma par la suite en brûlures purulentes qu'on dut soigner pendant plusieurs mois, mais, à ce moment-là, mon frère était encore en assez bonne santé. C'est en rentrant chez lui où on l'avait appelé qu'il avait remarqué dans le ciel un petit avion, et tout de suite après trois éclairs bizarres. Il avait été alors projeté à presque deux mètres. Sous la maison aplatie se débattaient sa femme et leur bonne. Il les avait aidées à sortir et avait confié les deux enfants à la bonne qu'il avait fait partir en premier. Puis il avait aidé un vieillard qui habitait à côté, ce qui lui avait demandé encore quelque temps.

Et maintenant ma belle-soeur était très inquiète pour ses enfants. On entendit alors la voix de la bonne, de l'autre côté de la rivière. Elle disait qu'elle avait mal aux mains, qu'elle ne pouvait plus porter les enfants, que l'on vienne vite.

Les arbres de la maison des Izumi se consumaient peu à peu. Il ne fallait pas que l'incendie nous surprît de nuit là où nous étions, aussi voulions-nous traverser la rivière pendant qu'il faisait encore jour, mais il n'y avait aucun bateau nulle part. Mon frère aîné et sa femme décidèrent donc de faire le détour par le pont, mon second frère et moi nous remontâmes le long de la rivière à la recherche d'une embarcation. Comme nous avancions sur l'étroit chemin de pierre qui longe la rivière, je vis pour la première fois des grappes humaines défiant toute description. Le soleil était déjà bas sur l'horizon, le paysage environnant pâlissait. Sur la grève, sur le talus au-dessus de la grève, partout les mêmes hommes et les mêmes femmes dont les ombres se reflétaient dans l'eau. Mais quels hommes, quelles femmes !... Il était presque impossible de distinguer un homme d'une femme tant les visages étaient tuméfiés, fripés. Les yeux amincis comme des fils, les lèvres véritables plaies enflammées, le corps souffrant de partout, nus, tous respiraient d'une respiration d'insecte, étendus sur le sol, agonisant. A mesure que nous avancions, que nous passions devant eux, ces gens à l'aspect inexplicable quémandaient d'une petite voix douce : "De l'eau, s'il vous plaît, de l'eau...", ou encore nous suppliaient : "Faites quelque chose, sauvez-nous..." Presque partout ce n'était que plaintes.

Je fus arrêté par des voix aiguës et pitoyables : "Monsieur... monsieur..." Je regardai et vis, juste à côté de moi, dans l'eau de la rivière, le corps nu d'un jeune garçon immergé jusqu'à la tête, mort. Sur l'escalier de pierre, à un mètre à peine du cadavre, il y avait deux femmes accroupies. Leurs visages enflés, tordus, horribles à voir, avaient presque doublé de volume, et seuls leurs cheveux, emmêlés et brûlés, indiquaient qu'il s'agissait de femmes. Tout d'abord, plus que de la pitié, elles m'inspirèrent de l'horreur. L'une d'elles, voyant que je m'étais arrêté, me demanda en pleurant d'aller lui chercher le matelas, son matelas, qui était là-bas sous l'arbre. Je regardai vers l'arbre et, effectivement, il y avait bien quelque chose qui ressemblait à un matelas, mais, hélas ! comme on pouvait s'y attendre, un blessé, prostré, au bord de la mort, s'y était installé. Il n'y avait désormais plus rien à faire.
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Message par mini Dim 9 Aoû - 23:22

Ayant trouvé un petit radeau, je le détachai et ramai avec mon frère jusqu'à l'autre rive. Il faisait déjà sombre, et là aussi de nombreux blessés attendaient. Un soldat accroupi au bord de l'eau suppliait qu'on lui fit boire de l'eau chaude : je l'emmenai accroché à mon épaule. Il avait l'air de souffrir beaucoup en avançant, chancelant sur le terrain sablonneux ; puis soudain, comme s'il vomissait, il dit d'une petite voix : "J'aurais mieux fait de mourir..." Alors moi, découragé, je l'approuvai en silence et ne pus prononcer aucun mot. C'était comme si, face à la bêtise aveugle, une colère sans borne nous unissait. Je le laissai alors à mi-chemin car, de la digue où nous étions, j'avais aperçu, plus haut sur le talus, un point d'approvisionnement en eau chaude. Là, penchée au-dessus d'un bac d'où s'échappait de la vapeur, je vis une femme, crâne énorme et cheveux brûlés, qui tenait entre ses mains un bol et buvait lentement de l'eau chaude. Cette tête, boursouflée et étrange, était toute boutonneuse, comme parsemée de haricots noirs. Et les cheveux étaient rasés en ligne droite, juste au niveau de l'oreille. (Plus tard, à force de voir des blessées avec cette coupe si particulière, je compris que c'était la marque du chapeau en dessous duquel les cheveux avaient été brûlés.) J'attendis un moment, puis on me donna un bol que je retournai porter au soldat que j'avais laissé. Regardant par hasard vers la rivière, je vis plié en deux un soldat, mon soldat blessé, en train d'y boire désespérement tout ce qu'il pouvait d'eau.

Dans le crépuscule du soir, le ciel au-dessus de la maison des Izumi et les flammes des brasiers environnants brillaient d'un éclat extraordinaire ; sur la grève, des gens avaient fait du feu avec des bouts de bois et préparaient de quoi dîner. Depuis quelque temps déjà, une femme au visage boursouflé, enflé, était allongée par terre, à côté de moi. Elle demanda à boire et je m'aperçus alors que c'était la bonne de mon deuxième frère. Elle me raconta que c'était au moment de sortir de la cuisine avec le bébé dans les bras qu'elle avait rencontré l'éclair. Elle avait été brûlée au visage, à la poitrine, et à une main. Elle s'était enfuie la première, avant mon frère et sa femme, en emmenant avec elle la petite fille et le bébé. Sur le pont elle avait perdu la petite fille, et elle était arrivée là où nous étions, au bord de la rivière, avec seulement le bébé dans ses bras. Tout d'abord elle s'était protégée d'une main voulant arrêter l'éclair qui l'avait frappée en plein visage. C'était comme si on était en train de la lui arracher.

L'eau commençait de nouveau à monter, et nous quittâmes le bord de la rivière pour aller nous réfugier sur le talus. La nuit était tout à fait tombée. On pouvait entendre ici et là des voix affolées réclamer de l'eau. L'agitation bruyante et incessante des gens restés sur le bord allait croissant. En haut, sur le talus, il y avait du vent et il y faisait trop frais pour dormir. En face, on voyait le parc Nigitsu, maintenant plongé dans la nuit, et on distinguait à peine la silhouette de ses arbres brisés. Mes frères s'allongèrent dans un creux de terrain ; j'en cherchai un autre où je me glissai en rampant. A côté de moi, trois ou quatre collégiennes, blessées, étaient allongées.

On entendit quelqu'un se demander avec inquiétude s'il ne valait pas mieux fuir, car les arbres d'en face commençaient à brûler. Je sortis de mon trou et regardai. En effet, deux ou trois cents mètres plus loin, des arbres étaient en feu, mais il n'y avait aucun danger que l'incendie se propageât de notre côté.

Une des jeunes filles blessées me demanda alors si le feu pouvait venir jusqu'ici. Je lui répondis que non et lui dis de se rassurer. Puis elle s'inquiéta de l'heure, me demandant s'il n'était pas encore minuit.

A ce moment-là, il y eu une alerte, ce qui me fit penser qu'il restait quelque part une sirène qui n'avait pas été détruite. On l'entendait dans le lointain. La ville semblait encore brûler avec violence et on voyait une immense lumière en aval de la rivière. "Ah... Ah... Pourquoi est-ce que ce n'est pas encore le jour...", gémissait une des jeunes collégiennes. "... Papa... Maman...", appelaient-elles, ensemble, d'une petite voix faible... "Est-ce que l'incendie vient vers nous ?", me demanda encore une fois la jeune fille blessée...
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Message par mini Dim 9 Aoû - 23:22

Du bord de la rivière, quelqu'un, un jeune sans doute, qu'on aurait pourtant dit en bonne santé, fit entendre une voix gémissante de mourant. Cette voix se propagea dans toute les directions. "De l'eau... de l'eau... à boire, s'il vous plaît... Oh... Oh... maman... ma grande soeur... mon petit Hikaru,.." A ce cri pathétique se mêlait son souffle haletant, affaibli, et qui reprenait sans cesse, douloureusement. Dans mon enfance, il m'était arrivé, passant par cette digue, d'aller pêcher sur la grève, et le souvenir d'un jour de canicule reste étrangement présent à ma mémoire. Sur le sable, il y avait un grand panneau publicitaire pour le dentifrice Lion, et de temps en temps un train passait avec fracas sur le pont de fer. C'était aussi paisible que dans un rêve.

Avec le jour, les gémissements de la nuit s'étaient tus, mais il me semblait encore entendre cette voix agonisante qui vous tordait les entrailles. Les alentours s'éclaircissaient et une brise matinale se levait. Mon frère aîné et ma jeune soeur retournèrent vers les restes incendiés de notre maison, et mon second frère se dirigea vers les champs de manoeuvre de l'Est où il avait entendu dire qu'il y avait un centre de soins. Moi-même, je me préparais à y aller quand un soldat qui était à côté de moi me demanda s'il pouvait m'accompagner. Il devait être gravement blessé, ce grand soldat, qui même accroché à mon épaule avançait peureusement, un pied après l'autre, comme s'il transportait quelque chose de très fragile. Et sous nos pieds, des débris, des cadavres, fumaient encore. C'était atroce. Au pont Tokiwa, le soldat à bout de forces me dit de l'abandonner : il ne pouvait plus avancer. Je le laissai donc et poursuivis mon chemin en direction du parc Nigitsu. Ici et là restaient quelques maisons, détruites bien sûr, mais qui avaient échappé à l'incendie. Partout cependant l'éclair avait marqué son passage de son sceau. Des gens s'étaient rassemblés sur un terrain vague. C'était parce qu'un peu d'eau sortait d'une conduite crevée. Là, j'appris par hasard que ma nièce s'était réfugiée dans le temple Toshogu qui servait d'abri.

Je me hâtai vers l'enceinte du temple où je la trouvai avec sa mère. La veille, après avoir perdu sa bonne sur le pont, elle avait fui avec des gens qu'elle ne connaissait pas. Et maintenant, elle venait juste de retrouver sa mère et s'était mise à peurer comme si elle n'en pouvait plus. Son cou n'était qu'une brûlure, plaie noire, qui semblait lui faire très mal.

Sous le grand portique du temple, on avait installé un centre de soins. Un agent de police passait et demandait à chacun son nom, son âge, son domicile et autres renseignements de ce genre, puis notait tout cela sur un bout de papier qu'il remettait ensuite à l'intéressé. Même muni de ce papier, on devait pourtant encore attendre plus d'une heure sous un soleil de plomb, dans la longue file des blessés. Ceux d'entre eux qui pouvaient se joindre à la file avaient relativement de la chance... On entendait sans cesse des appels et des pleurs déchirants : "Ho ! soldat... soldat... au secours !" Une jeune fille brûlée de partout se tordait de douleur sur le bord de la route. Près d'elle, un homme en uniforme de la protection civile, couché par terre, la tête horriblement enflée par les brûlures et posée sur une pierre, la bouche noircie, grande ouverte, gémissait d'une voix faible et saccadée : "Quelqu'un... aidez-moi... Oh... une infirmière... Oh... un docteur !" Mais personne ne se retournait. Les policiers, médecins et infirmières, tous venus en renfort d'autres villes, étaient, hélas ! en nombre limité.

J'attendais moi aussi dans la file, avec la bonne de mon frère. Celle-ci, dont les brûlures enflaient de plus en plus affreusement, était obligée par instant de s'accroupir par terre. Ce fut enfin notre tour et, après avoir reçu des soins, nous dûmes nous mettre en quête d'un endroit pour nous reposer. Partout dans l'enceinte du temple, ce n'était que gens blessés, prostrés, couchés par terre. Il n'y avait ni tente ni coin ombragé. Quelques morceaux de bois alignés contre un remblai pierreux nous servirent de toit, sous lequel il nous fallut passer tous les six plus de vingt-quatre heures.

Juste à côté de nous, il y avait un autre abri, presque identique au nôtre. Sur une natte de paille était installé un homme qui ne cessait de remuer. Il se mit à me parler. Il n'avait plus ni chemise ni veste. Son pantalon n'avait plus qu'une jambe, et encore déchirée en haut de la cuisse. Il avait été brûlé aux deux mains, aux deux jambes et au visage. Au moment de la bombe il se trouvait au sixième étage de l'immeuble Chugoku, mais même dans l'état presque désespéré où nous le voyions, il avait réussi à venir jusqu'ici en demandant des renseignements aux gens, en faisant avec autorité usage de la parole. C'était certainement quelqu'un de têtu et de volontaire. Un jeune homme couvert de sang, portant un ceinturon d'élève officier, pénétra dans son abri. L'homme, d'un air dur, se mit à gronder : "Hé... dis donc, toi,.. va-t-en... Tu ne vois pas dans quel état je suis ?... Si tu me touches, attention... Il y a de la place partout... Tu n'as pas besoin de venir justement ici, c'est tout petit... Allez va-t-en... vite..." Sans comprendre, hébété, le jeune homme tout ensanglanté se leva pour partir.

A environ deux mètres de nous, sous un cerisier qui n'avait presque pas de feuilles, deux jeunes collégiennes étaient couchées par terre. Avec leurs visages calcinés, leurs dos maigres exposés au soleil brûlant, elles gémissaient de douleur et réclamaient à boire. C'étaient des élèves de l'école féminine de commerce et elles avaient été envoyées à l'arrachage des pommes de terre. C'est là qu'elles avaient été victimes de la bombe. Une femme en pantalon de paysanne, le visage noir de fumée, arriva, posa son sac par terre et, à bout de forces, s'assit en allongeant ses jambes... Le jour commençait déjà à tomber. A la pensée que j'allais encore passer une nuit de plus ici, je me sentis étrangement triste et découragé.

Uu peu avant l'aube, on entendit quelqu'un psalmodier sans fin une invocation bouddhique. Des gens mouraient à chaque instant, semblait-il. Le soleil était haut dans le ciel quand les deux jeunes filles de l'école de commerce moururent. Un policier, après avoir examiné leurs cadavres qui avaient roulé tête en avant dans le fossé, s'approcha de la femme en pantalon de paysanne. Affaissée, elle aussi avait rendu son dernier soupir. Le policier ouvrit son sac à main, y trouva son livret de banque et des bons d'un emprunt public. Il en conclut qu'elle avait été surprise par la bombe alors qu'elle partait en voyage.

Vers midi, il y eut une alerte aérienne et on entendit un bruit d'avion. J'avais beau maintenant être habitué à l'horreur et au tragique, la fatigue et la faim se faisaient cruellement sentir. Et nous étions toujours sans nouvelles du fils aîné et du cadet de mon second frère, dont l'école était au centre-ville. Les gens mouraient les uns après les autres ; leurs cadavres restaient là sur place. Tous comprenaient bien qu'il n'y avait pas d'espoir et marchaient nerveusement. Et pourtant, on entendait du côté du champ de manoeuvre une sonnerie de clairon, terriblement limpide.

Mes petites nièces, brûlées, pleuraient et criaient ; la bonne ne cessait de gémir et de réclamer à boire. Nous étions tous très fatigués. C'est alors que mon frère aîné revint. Il était allé la veille à Hatsukaichi où s'était réfugiée ma belle- soeur, et ce jour même il avait réussi à louer une carriole au village de Yawata. Nous partîmes tous dedans.
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Message par mini Dim 9 Aoû - 23:22

Cette carriole nous conduisit, la famille de mon second frère, ma soeur et moi, du bas du temple Toshogu au parc Nigitsu. Et c'est vers le portail de la maison des Izumi, après Hakushima, que, dans un terain vague du côté du champ de manoeuvre de l'Ouest, le regard de mon frère fut attiré par un cadavre dont les culottes courtes jaunes nous rappelaient quelque chose. Mon frère descendit de voiture. Ma belle-soeur et moi le suivîmes pour le rejoindre près du corps. En plus de ces culottes qui nous rappelaient quelque chose, il y avait un ceinturon qui, lui, ne laissait aucun doute. C'était mon neveu, Fumihiko. Il n'avait pas de veste. Au niveau de la poitrine, il avait une cloque grosse comme le poing d'où s'écoulait un liquide. La blancheur de ses dents ressortait délicatement dans son visage complètement noirci par les brûlures. Ses mains étaient étendues, ses doigts raidis et recroquevillés vers l'intérieur, les ongles incrustés dans la chair. A côté de lui le corps d'un autre lycéen et, un peu plus loin, celui d'une jeune fille. La mort les avait raidis tous les trois dans une ultime position. Mon frère arracha les ongles de Fumihiko, prit son ceinturon en souvenir et laissa une carte avec son nom sur le corps. Nous sommes alors repartis. Nous étions à bout de larmes.

Notre voiture prit la direction du temple Kokutaiji, passa le pont Sumiyoshi, puis se dirigea vers Koi. Je pus ainsi avoir une vue assez complète de ce qui avait brûlé dans le centre de la ville. Dans le vide argenté qui s'étendait sous le soleil brûlant et aveuglant, il y avait une route, une rivière, un pont, et ici et là des corps boursouflés, les chairs à vif. C'était sans aucun doute la matérialisation, grâce à des méthodes précises et très élaborées, d'une nouvelle forme d'enfer. Tout élément humain avait été exterminé. Ainsi, par exemple, l'_expression humaine des cadavres avait fait place à une sorte de rictus mécanique de mannequin. Les corps, dans un ultime instant de lutte contre la souffrance, semblaient s'être raidis dans un rythme troublant. Les fils électriques tombés et emmêlés, les innombrables débris faisaient penser à un dessin convulsif tracé dans le vide. Les trains qui paraissaient s'être renversés comme un rien, les chevaux à terre qui avaient laissé tomber leurs immenses carcasses faisaient penser au monde de la peinture surréaliste. Les grands camphriers du temple Kokutaiji avaient été déracinés, les pierres tombales soufflées et éparpillées. La bibliothèque Asano, dont il ne restait que les murs, servait de morgue. Les routes fumaient encore par endroits. L'odeur de la mort emplissait l'atmosphère. Chaque fois que nous passions une rivière, je trouvais extraordinaire que le pont ne se fût pas effondré. Pour transcrire ce que je ressentis à la vue de ce paysage irréel, j'emploierai une forme particulière de l'écriture japonaise. les katakana.

Débris étincelants Cendres claires S'étirent en un vrai paysage. Qui sont ces corps brûlés aux chairs à vif. Rythme étrange des corps d'hommes morts. Tout cela exista-t-il ? Tout cela a-t-il pu exister ? Un instant et reste un monde écorché vif. A côté des trains renversés. Le gonflement des carcasses de chevaux. L'odeur des fils électriques qui peu à peu se consument en fumant...
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Message par mini Lun 17 Aoû - 9:58

- SAMUEL BELLAMY -

Le prince des pirates : Black Sam ou Black Bellamy



Samuel Bellamy, flibustier anglais plus connu sous les noms de Black Sam ou encore Black Bellamy et surnommé Prince des Pirates.

Après une enfance passée dans le Devonshire, la légende raconte qu'il a quitté l'Angleterre pour le Nouveau Monde, en quête de fortune au alentour de 1715. Il y trouve quelqu’un pour financer une expédition à la recherche de trésors espagnols coulés près des côtes de l’Amérique du Sud. Cette expédition est un échec et Bellamy rentre les mains vides.

Il se marie et fonde une famille près de Canterbury, mais l’appel de la mer est le plus fort : il se fait engager à bord du navire de Benjamin Hornigold, connu pour sa générosité envers les prisonniers et son refus d’attaquer les navires anglais. Bellamy prend sa place de capitaine lorsque Hornigold cesse ses activités.

Alors Bellamy devient associé à Paul Williams et décident de monter leur propre compagnie, et ils se font pirates vers 1716. Les affaires sont meilleures. Leur première prise, le Whydah, est une trés bonne prise, un très bon navire,richement chargé. C'est à partir de ce moment, que Bellamy devient le capitaine du Whydah, devenu le navire amiral de la flotte pirate, qui est constituée de trois navires, dont celui de la Buse.

Dans les écrits du capitaine Johnson, il est dit que Bellamy aurait fait plus de 50 prises en une seule année.


Un jour de 1717, le célèbre pirate Bellamy se vanta de son indépendance auprès du capitaine d'un navire marchand qu'il avait capturé : "Je suis un prince libre, je peux faire la guerre au monde entier, je suis aussi puissant que celui qui commande une flotte de 100 navires sur mer ou une armée de 100.000 hommes sur terre".

Bien que cette affirmation puisse nous paraître quelque peu prétentieuse, elle n'était, en fait, pas si éloignée de la réalité. Il faut préciser que Bellamy vivait en plein "âge d'or " de la piraterie (celui-ci dura à peine trente ans) et le zèle que les pirates mirent dans leur "profession" menaça le commerce de plusieurs pays. Navires anglais, hollandais, français, indiens ou arabes... Peu importait la nationalité, ils pillaient tout ce qui passait à leur portée. Les plus féroces d'entre eux réussirent à amasser d'énormes fortunes et devinrent si puissants qu'ils se transformèrent en vraies légendes vivantes.

Sa carrière s'arrête brusquement le 27 avril 1717, jour où il coule au large de Cape Cod (Massachusetts) à bord du Whydah Gally (Whydah est le nom d'un port de commerce africain, près de la Côte d'Ivoire ; Gally, ou Galley, signifie galère) - alors chargé de trésors provenant de plus de 53 navires - au cours d'un orage. Seuls deux hommes ont survécu : l'un a disparu dans les méandres de l'histoire, l'autre, Thomas Davis, déclarera à son procès que le Whydah transportait 180 sacs d'or et d'argent lors du naufrage et alimentera le folklore de Cape Cod avec l'histoire de Bellamy et de la terrible tempête qui causa sa perte.

Barry Clifford et une équipe de plongeurs ont retrouvé son navire en 1984: c'est le seul navire pirate connu jamais retrouvé. Il en ont ramené des armes, des pièces de monnaie, des bijoux et différents autres objets.
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Message par MasH Lun 17 Aoû - 10:37

Je ne connaissais meme pas ce personnage Rolling Eyes Merci m'dame Smile
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Message par mini Lun 17 Aoû - 10:38

de rien Smile chef
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Message par Poemoana Mar 18 Aoû - 18:31

Histoire de Raymond Taha,

ancien travailleur de Moruroa

En 1965, Raymond avait 16 ans

lorsqu'il fut embauché comme aide-mécanicien

par la société Dumez-Citra pour les grands

travaux de préparation de l'atoll de Moruroa.

« J'étais sorti de l'école à 12 ans à la suite de

la mort de mon père et je devais participer à la

vie de ma famille. A cette époque, le CEP avait

un grand besoin de main d'oeuvre. Pour la

plupart des Polynésiens comme moi qui furent

embauchés à ce moment, nous avions un

salaire et de l'argent. »

Au début, Raymond était ébahi par ce

qu'il voyait à Moruroa : des blockhaus de béton

monumentaux, d'immenses tours métalliques,

une grande piste d'aviation, un quai où

s'amarraient les « bateaux bases » qui

servaient de logements aux travailleurs et aux

militaires. « A Tahiti, je n'avais jamais rien vu

de tel. On construisait un nouveau monde,

sans trop savoir exactement à quoi cela devait

servir. »

Un an plus tard, en septembre 1966,

Raymond assistait aux préparatifs de la

bombe. « Il y avait un immense ballon dans le

ciel. Il était retenu par des câbles et la bombe

était accrochée sous le ballon. Je n'ai pas vu

l'explosion car nous étions embarqués au loin

sur les bateaux bases. » Au retour, après le tir,

tout était brûlé sur Moruroa et la puanteur était

terrible. « Il fallait nettoyer, enlever les

poissons morts, tous les débris qui jonchaient

les routes. Les chefs du Service de Sécurité

Radiologique mesuraient le sol avec des

appareils. Ils avaient des tenues spéciales

avec un masque et des gants. Nous, les

travailleurs polynésiens, nous étions derrière

eux. Nous n'avions aucune tenue de

protection. Les chefs nous disaient : c'est bon,

vous pouvez y aller. Nous avions peur. Mais si

nous avions refusé, le lendemain, on nous

renvoyait à Tahiti et nous n'aurions plus de

boulot. Alors, on nettoyait sans se poser de

questions. »

Après son service militaire en 1970,

Raymond a été embauché par le Commissariat

à l'énergie atomique comme agent de sécurité

sur les atolls de Moruroa et de Hao. Avec

d'autres collègues, il était chargé de la

surveillance du bâtiment à Hao où on

entreposait la bombe avant de l'envoyer à

Moruroa. « Etait-ce dangereux ? Je n'en sais

rien. Mais quand nous étions devant la bombe,

on se posait des questions. Est-ce qu'il n'y

avait pas de fuite de radioactivité ? »

Raymond a eu cinq enfants : quatre garçons et

une fille. « Ma fille Cintya est née en 1980. Elle

avait une malformation du poumon et elle est

morte l'année suivante. Peu après, j'ai quitté le

CEP. J'avais travaillé là bas pendant 16 ans,

de 1965 à 1981. »

Quelques années plus tard, Raymond

apprend qu'un de ses collègues était mort de

leucémie et que plusieurs autres étaient aussi

décédés. En 1994, c'est à son tour d'entrer en

longue maladie : « J'ai été soigné pour une

leucémie aiguë dite LAM3. On m'a envoyé sur

une civière dans un hôpital de Paris et pendant

deux ans, on m'a fait des chimiothérapies.

C'était très dur. Mais je suis rentré à Tahiti

debout ! » Avant de partir de Paris, le

professeur Zittoun qui le soignait lui a dit : « Ta

maladie n'est pas guérie, mais elle est en

sommeil. Courage et fais attention à toi. Profite

de la vie que Dieu t'a donnée. »

Raymond fut un des premiers anciens

travailleurs de Moruroa à adhérer à

l'association Moruroa e tatou lors de sa

création en juillet 2001. On ne peut pas dire

qu'il ait fait fortune en travaillant aux essais

nucléaires. Il n'a qu'une maigre pension et vit

très pauvrement dans un quartier de Papeete.

Il rêve de construire sa maison sur une terre

familiale, mais l'argent n'est pas là.

Cependant, il témoigne de ce qu'il a vécu à

Moruroa devant les médias. Le 5 août 2002,

invité à Hiroshima, il a raconté lui-même son

histoire lors d'une conférence organisée par

l'association japonaise Gensuikin qui regroupe

des victimes des bombardements d'Hiroshima

et de Nagasaki.

Avec Moruroa e tatou, Raymond a

constitué un dossier pour faire reconnaître,

devant la justice, sa leucémie comme maladie

professionnelle. La procédure est longue et les

juges réclament toujours des pièces

7

manquantes : « Ils attendent qu'on soit tous

morts. Parmi les six dossiers de leucémies que

Moruroa e tatou a déposés, je suis aujourd'hui

le seul qui est encore en vie » constate

Raymond avec amertume.

En novembre 2007, Raymond était un

des premiers anciens travailleur de Moruroa à

consulter les médecins du « Centre de suivi

sanitaire » installé à Papeete, aux frais de la

France, pour assurer le suivi médical des

anciens travailleurs de Moruroa et des

populations des îles et atolls proches de

Moruroa. Pour John Doom, coordinateur de

Moruroa e tatou, ce « centre de suivi » fait

partie des revendications des anciens

travailleurs depuis la fin des essais en janvier

1996. C'est une revendication de l'association

et c'est aussi une recommandation de la

commission d'enquête de l'Assemblée de la

Polynésie française mise en place lors de

l'accès au pouvoir du gouvernement

indépendantiste de M. Oscar Temaru. « C'est

une satisfaction pour nous de voir que nos

demandes peuvent aboutir, remarque John.

Mais ce que la France accorde d'une main,

elle veut le contrôler de l'autre : ce sont des

médecins militaires qui assurent ce suivi

médical. Mais nous, nous avions proposé que

ce centre de suivi soit pris en charge par une

ONG indépendante des armées. »

En sortant du « Centre de suivi

sanitaire », Raymond était pourtant rassuré,

presque content : « Le docteur m'a dit : c'est

clair, ta maladie vient de Moruroa. Tu as droit à

une pension. » Mais comment obtenir cette

pension ? Le médecin militaire lui a fait

comprendre que cela ne faisait pas partie de

son travail. L'enthousiasme de Raymond s'est

évanoui d'autant plus que, fatigué, il a dû

passer les fêtes de fin d'année sur un lit

d'hôpital. La maladie serait-elle en train de se

réveiller ?

Avec plus de 4500 membres, Moruroa

e tatou, est submergé par les dossiers

d'anciens travailleurs malades ou déjà

décédés à constituer. Rien n'est fait pour

faciliter la tâche de l'association car les pièces

médicales des anciens travailleurs sont

dispersées dans divers services des Armées

ou du Commissariat à l'Energie Atomique en

France. La plupart des entreprises qui avaient

embauchés des Polynésiens pour travailler sur

les sites d'essais ont aujourd'hui disparu, avec

toutes leurs archives. « Nous voyons défiler de

nombreux malades et surtout des veuves

d'anciens travailleurs. Comment allons-nous

obtenir justice pour toutes ces victimes,

s'interroge John Doom. Pour quelques-uns,

nous gagnerons peut-être : mais dans combien

de temps et au bout de combien de longues

procédures ? La justice ne sera rendue qu'à

ceux qui ont le plus de moyens de se

défendre. Il faut que la France comprenne

qu'en obligeant les anciens travailleurs de

Moruroa - ou leurs veuves - à se présenter

devant les tribunaux, c'est une injustice de plus

qui leur est infligée. La France doit créer un

fonds d'indemnisation qui règle le problème

globalement. »



*Ce n'est que l'histoire d' un illustre inconnu parmi tant d'autres......et ce n'est que son témoignage.
J'avoue je vous préparais un gros pavé sur ce sujet....mais c'est émotionnellement trop compliquéSmile.....ou alors quand je s'rai bien vieille et calmée!
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Message par stalker Mar 18 Aoû - 22:41

Mon extrait de "la tête coupable" de Romain Gary dans le post : extraits de bouquins était un peu dédié à cette catastrophe.

Je me permets de le reposter ici parce que moi aussi ça me tiens à coeur :

"Tamil :

- Vous êtes atteint de gigantisme de la conscience morale, monsieur Cohn (...) vous avez tort de vous torturer comme vous le faites (...) L'espèce humaine n'a jamais manqué de génies (...) Si ce n'étais pas vous, ce serait quelqu'un d'autre. Même les chinois ont leur bombe (...)

Mais vous savez aussi bien que moi que même si vous vous étiez abstenu..... même si votre fameux "raccourci" ne vous avait pas permis de réaliser l'arme qui va exploser à Mururoa, quelqu'un d'autre l'aurait fait .....

Alors , cette idée de venir à Tahiti pour rôder sur les lieux de votre "crime".... se torturer et gesticuler comme vous le faites...... Le gigantisme de la conscience est quelque chose qui se guérit (...)


Cohn :

- Au fond, c'est une affaire de calcul des probabilités. Les chiffres sont là, publiés par tous les journaux, mais ils n'intéressent personne ... La démoralisation, le conditionnement et l'acceptation sont tels que les peuples ne s'aperçoivent plus de rien... et d'ailleurs, il n'y a plus de peuples : il n'y a que des nations.

Je vous rappelle que le Comité scientifique des Nations Unies et celui de la Maison Blanche sont passés aux aveux. Seize millions d'enfant, au bas mot, vont naître tarés sous l'effet des radiations accumulées dans les gènes de l'espèce depuis le début des expériences nucléaires. *

(...) Chiffre officiel, Tamil, confirmé par tous, accepté partout, et dont tout le monde se fout. On se préoccupe seulement un peu du conflit nucléaire futur, mais le crime a déjà eu lieu, le plus grand crime de tous les temps.



* Cohn se réfère ici à un fait connu, prouvé et signalé notamment par le Général Beaufre, dans un article publié en 1966 (Le général Beaufre s'affirme pourtant comme l'un des plus grands penseurs de la dissuasion nucléaire . Il considère que l'équilibre nucléaire participe à la stabilisation mondiale en termes de conflits.)



J'ai une copine qui vit en Biélorussie et qui à décidé de ne pas avoir d'enfant après la catastrophe de Chernobyl. C'est pas facile pour elle culturellement ..... mais au regard de ce qu'elle à constaté .... et des informations qu'elle a eu par rapport à ses connaissances étrangères, elle pense que c'est une sage décision.


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Message par mini Mar 18 Aoû - 22:49

Poemoana a écrit:Histoire de Raymond Taha,

ancien travailleur de Moruroa

.................
*Ce n'est que l'histoire d' un illustre inconnu parmi tant d'autres......et ce n'est que son témoignage.
J'avoue je vous préparais un gros pavé sur ce sujet....mais c'est émotionnellement trop compliquéSmile.....ou alors quand je s'rai bien vieille et calmée!
Laughing*

nous avions déjà parlé des victimes français des essais de bombes nucléaires

merci a toi de nous rappeler qu'il y a eu aussi des victimes de là bas , et qu'ils n'ont pas les meme moyens sanitaires que nous avons dans notre pays

et de nous montrer encore une fois combien , on peut etre lache au point d'user les gens jusqu'a la fin pour ne pas reconnaitre nos erreurs
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Message par mini Mar 18 Aoû - 22:51

stalker a écrit:Mon extrait de "la tête coupable" de Romain Gary dans le post : extraits de bouquins était un peu dédié à cette catastrophe.

.................
* Cohn se réfère ici à un fait connu, prouvé et signalé notamment par le Général Beaufre, dans un article publié en 1966 (Le général Beaufre s'affirme pourtant comme l'un des plus grands penseurs de la dissuasion nucléaire . Il considère que l'équilibre nucléaire participe à la stabilisation mondiale en termes de conflits.)



J'ai une copine qui vit en Biélorussie et qui à décidé de ne pas avoir d'enfant après la catastrophe de Chernobyl. C'est pas facile pour elle culturellement ..... mais au regard de ce qu'elle à constaté .... et des informations qu'elle a eu par rapport à ses connaissances étrangères, elle pense que c'est une sage décision.


Wink

un sujet sur la catastrophe de tchernobyl est en attente avec une vidéo très très dure mais bon il faut etre conscient de ce que l'on a pu infliger a la terre, et aux hommes par négligence ou par une véritable volonté de destruction
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Message par MasH Mar 18 Aoû - 23:28

Tres beau sujet Poe merci... On a pas vraiment idée de l'étendu des dégats qu'on infligé ces saloperie d'essais nucléaire...
Déjà pour 80% des gens les essais en polynésie date de Chirac... Alors que vu les dates c'était hélas pas le premier...
Bien évidement si tu as d'autre texte moi perso je suis preneur .
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Message par MasH Mar 18 Aoû - 23:31

Il parait qu'a Hiroshima et Nagasaki, les descendant des survivants irradiés continue d'avoir des soucis de santé il y a encore des naissances d'enfants malformés ... Ca fait 65 ans quand même!!
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Message par Mick Mer 19 Aoû - 10:24

A lire l'effroyable monstruosité d'un danger qui nous guète... Shocked

Cimetières de sous-marins et zones d’essais nucléaires : les séquelles de la Guerre froide
Photo : sous-marins soviétiques à l'abandon
Cimetière de sous-marins soviétiques
©️ V. Bassler/Bellona

La course aux armements qui a caractérisé la Guerre froide a occulté toute préoccupation environnementale (et pas seulement en Union soviétique comme en témoignent les essais nucléaires américains sur l’atoll de Bikini). Moscou a développé et produit en un demi-siècle une quantité considérable d’armes nucléaires, chimiques et bactériologiques. Or, la chute de l’URSS en 1991 et la désorganisation qui s’en est suivie a laissé un grand nombre d’unités de production et de dépôts à l’abandon, sans protection ni décontamination, notamment hors des frontières russes. Ceci par manque de moyens financiers mais également par pénurie de compétences techniques, les experts russes ayant rejoint la mère-patrie.

La politique de « glasnost » (transparence) lancée par le président soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, à la fin des années 1980 a révélé des informations inquiétantes sur les pratiques russes, notamment dans le domaine nucléaire, et sur leurs conséquences sur l’environnement : graves accidents dans des centrales et à bord de vaisseaux nucléaires, réseau de villes secrètes dédiées à la fabrication d’armes, immersion ou enfouissement de déchets sans contrôle… C’est sur ce secteur de l’héritage environnemental soviétique que la communauté internationale, qui se sentait directement menacée par les risques de contamination nucléaire à ses frontières, s’est le plus mobilisée au cours des années 1990. Dans les premières années qui ont suivi la fin de l’Union soviétique, elle a en particulier consacré ses efforts à aider les Nouveaux Etats indépendants à se «dénucléariser».



Cimetières de sous-marins nucléaires en Russie

L’Union soviétique avait construit au total 247 sous-marins nucléaires et cinq navires de guerre à propulsion nucléaire. Les deux tiers étaient affectés à la Flotte du Nord, devenue ainsi du temps de l’Union soviétique la plus grosse flotte nucléaire du monde, et un tiers à la Flotte du Pacifique.

192 sous-marins ont été désarmés (dont 116 pour la Flotte du Nord et 76 pour la Flotte du Pacifique), mais seulement 91 d’entre eux ont été démantelés (c’est à dire notamment délestés de leur moteur, et parfois de leur combustible nucléaire).

Les autres, soit 71 unités, attendent leur démantèlement, conservant à bord propulseurs et résidus de combustible nucléaires (chiffres 2004). Ils contiendraient 30 fois la quantité de combustible nucléaire du réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl lorsqu’il a explosé en 1986.

● Mourmansk

La Flotte du Nord est répartie sur cinq bases navales dans la péninsule de Kola (située entre le mer de Barents et la mer Blanche). La plus importante, Mourmansk, est également un centre de production de sous-marins nucléaires. En dépit d’une aide étrangère importante, notamment américaine et norvégienne, les infrastructures pour démanteler les navires et surtout stocker leurs déchets restent insuffisantes. La construction d’une unité régionale de démantèlement est en cours dans la baie de Saïda (projet russo-allemand pour le stockage à long terme de 120 réacteurs). Elle sera opérationnelle en décembre 2008 mais ne résoudra pas la question du stockage du combustible, qui demeure la plus épineuse à résoudre, surtout lorsqu’il s’agit de combustible liquide.

En juin 2007, la fondation norvégienne pour la protection de l’environnement Bellona a lancé un appel au président russe, Vladimir Poutine, à propos des risques d’explosion nucléaire spontanée sur le plus grand site d’Europe pour le stockage de déchets radioactifs et de combustible radioactif usagé, situé à 100 km de Mourmansk et à seulement 45 km de la frontière russo-norvégienne, dans la baie d’Andreïeva. Selon un rapport d’experts et de scientifiques russes, un accident de ce type pourrait répandre dans l’atmosphère pas moins de 20 millions de curies.

● Océan Pacifique

La Flotte du Pacifique, quant à elle, se trouve dans une situation encore plus défavorable : les sous-marins désaffectés sont disséminés le long de la côte, parfois à plus de 1 000 km de la plus proche installation de démantèlement. Le principal problème réside dans le remorquage de ces navires vers les chantiers, car ils sont généralement en très mauvais état. Le Japon, directement concerné par les risques de pollution dans cette zone, est le principal bailleur de fonds de ces opérations.

● Océan Arctique

Autre risque de contamination, les vingt réacteurs de sous-marins nucléaires et le réacteur de brise-glace qui auraient été immergés depuis 1965 dans l’océan Arctique, au Nord de la Sibérie orientale. Selon certaines estimations, les déchets de la mer de Kara représenteraient les deux tiers de tous les matériaux nucléaires immergés dans le monde.

Haut de page



Le polygone d’essais nucléaires de Semipalatinsk au Kazakhstan

Le polygone de Semipalatinsk est le premier et l’un des principaux sites atomiques soviétiques. Entre 1949 et 1989, l’Union soviétique y fit exploser un total de 468 bombes atomiques dont 125 dans l’atmosphère et 343 sous-terre. Le site, qui s’étend sur 18 540 km2, a été fermé en 1991 par les autorités kazakhes, mais il n’est pas clos et les habitants des villages voisins y envoient paître leurs troupeaux. En 1997, l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) a confirmé que le site présentait de graves risques pour la santé publique. En effet, et selon plusieurs études concordantes, la proportion de personnes atteintes, notamment de cancers et de maladies mentales, dans les zones proches du polygone serait de 35 % supérieure à la moyenne du Kazakhstan.

Dans le cadre d’un programme d’assainissement de Semipalatinsk, coordonné par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’OTAN a lancé en 2000 le projet SEMIRAD destiné à évaluer le niveau de contamination aux abords de la zone d’essais.



D’autres risques de contamination radioactive…

La production d’uranium et le stockage de déchets nucléaires ont engendré d’importants risques de contamination radioactive. Celle-ci touche plusieurs régions de Russie et d’Asie centrale. Par exemple, le lac Karatchaï qui borde le complexe industriel Mayak près de Tcheliabinsk dans l’Oural témoigne de la négligence passée de l’industrie nucléaire. Il est considéré actuellement comme l’un des endroits les plus pollués au monde. Les déchets nucléaires immergés dans le plan d’eau totaliserait 120 millions de curies, avec des quantités de strontium-90 et de cesium-137 sept fois supérieures à celles relâchées par l’explosion de Tchernobyl. Les déchets de 50 années de production, de traitement et de stockage d’uranium s’y trouvent en effet entreposés



Que fait la communauté internationale ?

C’est dans le domaine du nucléaire militaire que la communauté internationale s’est le plus mobilisée. La Russie a d’ailleurs fait appel à elle, du moins pour l’aider à décontaminer la région Nord-Ouest. Toutefois, les sommes en jeu sont tellement importantes qu’il faudra attendre encore de longues années avant d’espérer aboutir à un résultat satisfaisant.

A titre d’exemple, la fondation Bellona a évalué le coût du démantèlement, de la sécurisation des dépôts et de la réhabilitation complète des sites à 1,6 milliard de dollars pour la région de Mourmansk et 845 millions pour celle de Tchéliabinsk.

● En 2002, les pays du G8 (Groupe des huit principaux pays industrialisés) ont lancé le Programme de partenariat global contre la prolifération des armes de destruction massive et se sont engagés sur une somme totale de 20 milliards de dollars. Ce programme s'est élargi depuis à l'Union européenne et à treize autres pays. Cependant, malgré ces efforts, on considère que dans les pays de la CEI, seuls la moitié environ des bâtiments contenant des matériaux radioactifs sont dotés d'équipements de sécurité (clôtures, caméras de surveillance et instruments pour surveiller la radioactivité).

● L'Union européenne agit pour sa part au sein du Partenariat pour l'environnement dans le cadre de la dimension septentrionale (NDEP) qui s'inscrit dans la Dimension septentrionale, initiative lancée par l'UE en 1999. Le NDEP qui réunit la Commission européenne, la Russie, la BERD, la Banque européenne d'investissement (BEI), la Banque nordique d'investissement (NIB) et la Banque mondiale, est largement soutenu, par les États membres de l'UE et la Norvège. Il est alimenté par un Fonds de soutien [pdf, 99 Ko] géré par la BERD.

● Pour coordonner la multiplicité des projets d’aide, l’Agence fédérale pour l’énergie atomique russe (Rosatom) a élaboré un Plan stratégique pour la Russie du Nord-Ouest, dont la seconde phase s’achève en août 2007. Cependant on lui reproche de peu se soucier des intérêts des populations. Par ailleurs, certaines ONG dénoncent un effet pervers de l’aide qui permettrait à la Russie de maintenir une industrie nucléaire obsolète, notamment grâce au retraitement du combustible à usage militaire en combustible pour les centrales.
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Message par Poemoana Mer 19 Aoû - 10:42

*zut j'ai pas lu le texte sur les irradiés...... jocolor ...L'est où s'il teplait Mini?Smile*

Eh bien je suis concernée parce qu'en 1971 il y a eu 5 essais et qu'il y a 4 ans j'ai eu un soir une incapacité à respirer...direction les urgences....et on me trouve un tel nombre de kystes sur la thyroïde que l'on hésite à m'opérer en urgence....finalement non.....
On me demande si je n'ai jamais été irradiée et évidemment je réponds non.....jusqu'à ce que je dise que j'étais née à Tahiti et que tous ceux du corps médical se taisent d'un coup! jocolor ....Ouais je venais gagner le grade de morte vivante! Laughing...drôle d'impression tout de même!
Rolling Eyes
Les polynésiennes ont le taux de cancer de la thyroîde le plus élevé au monde....et "on" a pu lire ici que la France après étude ne pouvait pas parler de corrélation entre ce phénomène et les essais nucléaires! Shocked
Bref.....je ne suis restée que 7 jours sur ma terre natale avant d'être ramenée en France par mes parents adoptifs....et pourtant je "subis" également les dommages collatéraux! Mad
On parle maintenant de dédommager les victimes mais uniquement celles employées sur site.....apparemment le nuage de Tchernobyl ne dépassant pas les frontières a fait des émules!pfffffffffff.....


Un petit comparatif parlant Wink :

la France a effectué en tout 193 essais nucléaires en Polynésie. On compte parmi ces essais 46 essais atmosphériques dont 5 essais techniques qui, entre 1966 et 1974, ont été réalisés (alors que dans le même temps, un traité d’ interdiction des expériences dans l’ atmosphère était signé en 1963 par les États-Unis, l’ URSS et le Royaume-Uni) et 147 essais souterrains réalisés dans le sous-sol des atolls de Moruroa et Fangataufa.
Sur les 41 essais atmosphériques effectués en Polynésie française :
- 8 essais ont eu une puissance estimée entre 30 et 170 fois la bombe
d’ Hiroshima
, la plus puissante étant de 2 600 000 tonnes, soit le tir du 24 août 1968 fait au-dessus de Fangataufa,
- 3 essais, une puissance entre 13 et 30 fois la bombe d’Hiroshima,
- 11 essais, une puissance entre 1 et 10 fois la bombe d’ Hiroshima,
- 19 essais, une puissance inférieure ou égale à la bombe d’ Hiroshima


*...Remballez les chrysanthèmes et les kleenex....j'ai pas l'crabe et c'est un des moins virulents.....Wink *
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