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LEGENDE DE FRANCE ET DE NAVARRE

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Message par mini Ven 12 Juin - 4:07

LE SERPENT DES PYRÉNÉES ( gascogne)

Une légende gasconne affirme qu'il y avait autrefois, dans la Montagne (les Pyrénées), un Serpent long de cent toises, plus gros que les troncs des vieux chênes, avec des yeux rouges, et une langue en forme de grande épée. Ce Serpent comprenait et parlait les langues de tous les pays ; et il raisonnait mieux que nul chrétien n'était en état de le faire. Mais il était plus méchant que tous les diables de l'enfer, et si goulu que rien ne pouvait le rassasier.

Nuit et jour, le Serpent vivait au haut d'un rocher, la bouche grande ouverte comme une porte d'église. Par la force de ses yeux et de son haleine, les troupeaux, les chiens et les pâtres, étaient enlevés de terre comme des plumes, et venaient plonger dans sa gueule. Cela fut au point que nul n'osait aller garder son bétail à moins de trois lieues de la demeure du Serpent. Alors, les gens du pays s'assemblèrent, et firent tambouriner dans tous les villages : « Ran tan plan, ran tan plan, ran tan plan. Celui qui tuera le Serpent, sera libre de toucher, pour rien, sur la Montagne, cent vaches avec leurs veaux, cent juments avec leurs poulains, cinq cents brebis et cinq cents chèvres. »

En ce temps-là vivait un jeune forgeron, fort et hardi comme Samson, avisé comme pas un. « C'est moi, dit-il, qui me charge de tuer le Serpent, et de gagner la récompense promise. » Sans être vu du Serpent, il installa sa forge dans une grotte, juste au-dessous du rocher où demeurait la male bête. Cela fait, il se lia, par la ceinture, avec une longue chaîne de fer, et plomba solidement l'autre bout dans la pierre de la grotte. « Maintenant, dit-il, nous allons rire. »

Alors, le forgeron plongea dans le feu sept barres de fer grosses comme la cuisse, et souffla ferme. Quand elles furent rouges, il les jeta dehors. Par la force des yeux et de l'haleine du Serpent, les sept barres de fer rouges s'enlevèrent de terre comme des plumes et vinrent plonger dans sa gueule. Mais le forgeron fut retenu par sa chaîne, et il rentra dans la grotte. Une heure après, sept autres barres de fer rouge, grosses comme la cuisse, s'enlevèrent de terre comme des plumes et vinrent plonger dans la gueule du Serpent. Mais le forgeron fut retenu par sa chaîne, et il rentra dans la grotte.

Ce travail dura sept ans. Les barres de fer rouge avaient mis le feu dans les tripes du Serpent. Pour éteindre sa soif, il avalait la neige par charretées ; il mettait à sec les fontaines et les gaves. Mais le feu reprenait dans ses tripes, chaque fois qu'il avalait sept nouvelles barres de fer rouge. Enfin, la male bête creva. De l'eau qu'elle vomit en mourant, il se forma un grand lac. Alors, les gens du pays s'assemblèrent, et dirent au forgeron : « Ce qui est promis sera fait. Tu es libre de toucher, pour rien, sur la Montagne, cent vaches avec leurs veaux, cent juments avec leurs poulains, cinq cents brebis et cinq cents chèvres. »

Un an plus tard, il ne restait plus que les os du Serpent sur le rocher dont il avait fait sa demeure. Avec ces os, les gens du pays firent bâtir une église. Mais l'église n'était pas encore couverte, que la contrée fut éprouvée, bien souvent, par des tempêtes et des grêles comme on n'en avait jamais vu. Alors, les gens comprirent que le Bon Dieu n'était pas content de ce qu'ils avaient fait, et ils mirent le feu à l'église.
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Message par MasH Ven 12 Juin - 5:09

LA BÊTE DU GEVAUDAN
La Bête du Gévaudan est un animal anthropophage à l'origine d'une série d'attaques contre des humains survenues entre le 30 juin 1764 et le 19 juin 1767. Ces attaques, dont entre 88 et 124 furent mortelles en l'état actuel des connaissances, ont été perpétrées au nord de l'ancienne province du Gévaudan (correspondant globalement au département de la Lozère, dans une moindre mesure, au sud de l'Auvergne et au nord du Vivarais).
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Message par MasH Ven 12 Juin - 5:10

Source Wikipédia*
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Message par mini Dim 14 Juin - 4:04

LA MESSE DE SAINT SÉCAIRE



Pour se garder d'une sorcière sans être passible de châtiment, on affirmait encore au XIXe siècle qu'il fallait bien surveiller celle qui voulait vous donner du mal. Quand elle passe près de vous et quand elle étend le bras pour faire sa mauvaise œuvre, dites en vous-même : « Que le Diable te souffle au derrière. ». Aussitôt, la sorcière pâtit cent fois plus que vous n'auriez pâti, et vous n'aurez plus rien à craindre d'elle. Pareille chose arrive, quand vous la voyez venir de loin, si vous dites, toujours en vous-même : « Je te doute. Je te redoute. Pet sans feuille. Monte en haut de la cheminée. »

II y a toutefois quelque chose de bien plus rare et de pire que le mal donné par les sorcières. C'est la messe de saint Sécaire. L'homme à qui elle est adressée sèche peu à peu, et meurt sans qu'on sache pourquoi ni comment, et sans que les médecins y voient goutte. Bien peu de curés savent la messe de saint Sécaire, et les trois quarts de ceux qui la savent ne la diront jamais, ni pour or, ni pour argent. Il n'y a que les mauvais prêtres qui se chargent d'un pareil travail. Ces prêtres ne demeurent jamais deux jours de suite dans le même endroit. Ils marchent toujours la nuit, pour s'en aller, aujourd'hui dans la Montagne, demain dans les Grandes Landes de Bordeaux ou de Bayonne.

La messe de saint Sécaire ne peut être dite que dans une église où il est défendu de s'assembler, parce qu'elle est à moitié démolie, ou parce qu'il s'y est passé des choses que les chrétiens ne doivent pas faire. De ces églises, les hiboux, les chouettes et les chauves-souris font leurs paradis. Les Bohèmes y viennent loger. Sous l'autel, il y a tout plein de crapauds qui chantent.

Le mauvais prêtre amène avec lui sa maîtresse, pour lui servir de clerc. Il doit être seul dans l'église avec elle, et avoir fait un bon souper. Sur le premier coup de onze heures, la messe commence par la fin, et tout à rebours, pour finir juste à minuit. L'hostie est noire et à trois pointes. Le mauvais prêtre ne consacre pas de vin. Il boit l'eau d'une fontaine où on a jeté un enfant mort sans baptême. Le signe de la croix se fait toujours par terre, et avec le pied gauche. Il se passe encore, à la messe de saint Sécaire, beaucoup d'autres choses que personne ne sait, et qu'un bon chrétien ne pourrait voir sans devenir aussitôt aveugle et sourd-muet pour toujours.

Voilà comment certaines gens s'y prenaient pour faire sécher peu à peu leurs ennemis, pour les faire mourir mystérieusement. On pensait que les mauvais prêtres et les gens les payant pour ce travail auraient un grand compte à rendre, le jour du dernier jugement. Aucun curé ni évêque, pas même l'archevêque d'Auch, n'avait le droit de leur pardonner.

Il y aurait une contre-messe permettant de se garder contre la messe de saint Sécaire. Elle aurait le pouvoir de faire sécher peu à peu le mauvais prêtre et les gens qui l'ont payé. Ils sèchent peu à peu, et meurent sans savoir ni pourquoi ni comment, et sans que les médecins y voient goutte.
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Message par MasH Dim 14 Juin - 5:03

JAmais entendu parlé de ca Rolling Eyes

Merci mini Smile
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Message par mini Lun 15 Juin - 12:16

LES ROCHERS DE PYRAUME, LES FRÈRES FRRRT DE LA ROCHE-DES-GASTS (Deux-Sèvres)


Les superbes rochers de quartz blanc de Pyraume s'entassent au sommet d'un coteau assez élevé, dominant le bourg de Moulins (Deux-Sèvres). Le massif principal se trouve cependant sur le territoire de la Chapelle-Largeau, près d'un moulin à vent, au milieu d'une lande argileuse couverte de bruyères, de genêts, d'ajoncs et de buissons de houx. Du haut des rochers, la vue s'étend sur les bois et le château de la Blandinière, sur Châtillon-sur-Sèvre et les localités avoisinantes.

Dans les légendes populaires, les rochers ou « chirons » de Pyraume servent de refuge à toute la gent diabolique de la contrée : loups-garous, lutins, farfadets. Les enfants se montrent avec effroi la cheminée du diable, sa table, son fauteuil et son lit gigantesque. Malheur aux imprudents qui osent regarder par les fissures et sonder les mystères de l'antre infernal ! Afin d'en chasser le démon, femmes et jeunes filles de Moulins organisèrent jadis une procession « sans parler », procédé infaillible, paraît-il, s'il était réalisable. La première femme qui arriva à Pyraume crut voir la silhouette du diable. Prise de frayeur, elle s'écria : « Le voilà ! le voilà ! » Aussitôt elle fut saisie, emportée, et jamais plus on ne la revit.

On voit encore, près des rochers de Pyraume, la fontaine des farfadets. Ces vilains petits bonshommes étaient des maraudeurs incorrigibles et de francs polissons. A la nuit tombante, ils montaient souvent sur la maison voisine de Nérette, dont la toiture se trouve presque au niveau du sol. Perchés sur le tuyau de la cheminée, ils laissaient tomber dans la poêle des flocons de suie et autres incongruités. Ils se plaisaient à taquiner la fermière, à lui voler ses pommes. En son absence, ils s'installaient au coin du foyer, sur les sièges les plus bas, qu'ils ne quittaient jamais sans les avoir souillés.

Fatiguée de leur sans-gêne et de leurs déprédations, la fermière rangea un jour, tout autour de la cheminée, des trépieds chauffés à blanc, des « marmottes (chaufferettes en terre cuite) pleines de braise, recouvertes de barreaux de fer rougis au feu. Les farfadets, sans défiance, s'assirent sur les sièges mis à leur portée, mais ils se redressèrent bien vite, hurlant de douleur, et criant dans leur fuite : « C... brûlé ! c... brûlé ! »

On raconte également que les farfadets gardent un trésor caché sous un énorme bloc, qui se soulève à minuit sonnant, la veille de Noël. A ce moment, l'or est offert aux libres convoitises de ceux qui consentent à céder « leur part de paradis ». Un poète local, Célestin Normandin, a consacré aux farfadets de Pyraume les vers suivants :

Dans les Avents, par les nuits sombres,
A Pyraume on entend souvent
Des cris plaintifs ; l'on voit des ombres
Errer lorsque mugit le vent.
Puis, quand vient l'heure solennelle,
Pendant la messe de minuit,
Un farfadet fait sentinelle
Et disparaît quand le jour luit.
Il garde, nous dit la légende,
De l'or dans ce maigre pâtis,
Et cet or, il faut qu'il le vende
Pour quelques « parts de Paradis ».

La Roche-des-Gasts (Loublande) est l'un des deux monticules les plus élevés et les plus pittoresques de la partie nord-ouest des Deux-Sèvres. Par un temps clair, le panorama du haut de cette colline est splendide. Au nord, c'est la petite ville industrielle de Cholet ; à l'ouest, le moyenâgeux et monacal Saint-Laurent-sur-Sèvre, et Chambretaud, patrie de la petite Jacquette, la mariée « qui resta toute habillée » ; plus au sud, brille la statue dorée de Saint-Michel, au sommet du Mont-Mercure, le point culminant da la Vendée.

Sur la colline de la Roche-des-Gasts, se trouvent deux ou trois fermes : le Gast, la Roche, la Butte. A quelques pas, on aperçoit deux vieux manoirs : la Coudraye-Noyers, avec ses tours en poivrière couronnées de mâchicoulis, et la Sauvagère, dont les seigneurs prétendaient jadis au tiers des menues dîmes sur toute la paroisse de la Chapelle-Largeau. On chercherait en vain, derrière ce rideau de verdure, la Sicardière, qu'habita le Barbe-Bleue de cette contrée, François Garnier le Décollé, lequel eut cinq femmes légitimes en sept ans et fut décapité à Poitiers, le 12 juillet 1737, après avoir été condamné à mort pour « incendies, inceste, vol et assassinat » (Archives départementales, Poitiers). Enfin, près de ces rochers de granit, sur le bord de l'Ouin au cours sinueux, se cache Escoubleau, berceau d'une famille célèbre.

Aucun paysan ne pourrait raconter l'histoire du cardinal François de Sourdis d'Escoubleau, favori de Henri IV, ni celle de son frère Henri d'Escoubleau de Sourdis, évêque de Maillezais, puis archevêque de Bordeaux, abbé commendataire de sept abbayes, commandant en chef des galères de Sa Majesté Louis XIII ; mais en revanche, tous sauront narrer les chevauchées fantastiques de François le Décollé et les naïves aventures des frères Frrrt de la Roche-des-Gasts.

Les frères Frrrt, fermiers de la Roche-des-Gasts, étaient d'une simplicité extraordinaire. Ils avaient perdu, disait-on, le peu d'esprit reçu par eux en partage, en allant se désaltérer à une fontaine voisine, dont l'eau, pourtant fort claire et limpide, est accusée d'affaiblir les facultés mentales de ceux qui en font usage. Le domaine de la Roche-des-Gasts (Gast est un vieux mot synonyme de lande, analogue au mot Gâtine) relevait autrefois de Saint-Pierre-des-Echaubrognes. Pour assister à la messe paroissiale, il fallait faire plus le deux lieues par des chemins creux, presque impraticables en hiver.

Les frères Frrrt entreprirent de remédier à cet inconvénient en essayant de rapprocher l'édifice religieux au moyen d'un gros câble de laine passé autour du clocher et tiré par des boeufs. Comme les brins de laine s'allongeaient sous l'effort de la traction, et que les boeufs avançaient : « Aubons ! aubons ! frère Frrrt, dit l'un d'eux, voilà le clocher qui vient ! » Aubons ! (levons-nous à l'aube, soyons vigilants) tel était le mot magique qui devait chasser les maléfices. Les frères Frrrt le répétaient à chaque instant. Jamais ils n'entreprenaient un travail, un voyage, jamais même ils ne sortaient de chez eux sans l'avoir prononcé.

Une fois, une seule fois, un dimanche, leur vigilance fut mise en défaut. Ils s'aperçurent de leur oubli à mi-chemin de l'église paroissiale. Bien vite, pour le réparer, ils rebroussèrent chemin et retournèrent à la ferme ; mais, quand ils arrivèrent à l'église, la messe était dite. Manquer la messe, c'était faute grave. Ils s'en confessèrent au curé, qui leur demanda s'ils avaient eu réellement l'intention d'assister à l'office. Après une réponse affirmative, le prêtre les congédia par ces mots : « Allez en paix, mes enfants, l'intention suffit ! »

A quelque temps de là, le curé des Echaubrognes visitait ses paroissiens ; il arriva à la Roche-des-Gasts au moment où les frères Frrrt se mettaient à table : « J'arrive à point, dit le Curé ; je vais pouvoir apaiser ma faim et manger chez vous. - Ah ! reprirent en choeur les frères Frrrt, vous pensiez manger chez nous ? Allez en paix, monsieur le Curé, l'intention suffit ! » Ce qui n'était pas trop bête pour des gens accusés de faiblesse d'esprit.

L'un des frères Frrrt venait un jour de faire aiguiser des socs de charrue chez le maréchal d'une bourgade voisine ; en passant sur la planche et les « sauts » de pierre remplacés depuis par le pont de la Roche-des-Gasts, il vit dans l'Ouin une quantité de poissons : des goujons, des ablettes et surtout des carpes, des carpes monstrueuses ! Oh ! ces carpes ! comment pourrait-il bien s'en emparer ? Tout à coup il eut l'idée de leur lancer, en guise de flèches, les socs qu'il tenait à la main.

Quand l'eau se rasséréna, aucun poisson ne paraissait plus : c'est qu'ils avaient été, pensa-t-il, transpercés et cloués au fond de la rivière. Il courut à la ferme et demanda l'avis de son frère. Tous les deux, après mûres réflexions, décidèrent de faire explorer le lit de la rivière par la « grand'mère gorette » qui savait si bien « fouger » (fouiller) dans la mare. Les trois compagnons descendirent donc la colline, la truie au milieu, les deux frères, l'un par devant, l'autre par derrière, traînant la pauvre bête par les oreilles et par la queue, non sans lui arracher des gémissements sonores.

Enfin, les frères Frrrt réussirent à la culbuter dans le torrent ; mais au lieu de faire un plongeon, elle nagea diligemment vers la rive opposée. Au moment où elle atterrissait, ils la saisirent de nouveau et, animés d'une même pensée, lui attachèrent une grosse pierre autour du cou ; cette fois, la truie plongea et... l'on devine ce qui arriva.

Depuis cette aventure, les anciens fermiers de la Roche-des-Gasts n'avaient plus de « gorette » ; mais, d'après la tradition, ils possédaient encore des « gorets » et des « gorons », quatre boeufs étiques, une vache maigre, une jument stérile d'âge inconnu ; deux brebis, une blanche et une noire, et enfin quelques oies.

Les deux agnelles avaient brouté pendant toute une journée pluvieuse d'automne l'herbe rase de la lande ; elles étaient si mouillées que l'aîné des frères en eut pitié. Il se dit : « Mon four est chaud ; si j'y mettais mes oueilles pour les faire sécher ? » Sitôt pensé, sitôt exécuté. « Entends-tu, frère Frrrt, s'écria-t-il, la bianche o rit à la noère ! » Hélas ! quand ils ouvrirent la porte du four, les chants avaient cessé et la brebis blanche était devenu aussi noire que sa compagne.

Tout allait mal à la ferme. Les bêtes périssaient, les gens pâtissaient ; évidemment le diable y devait être pour quelque chose. Les pauvres gens avaient beau se signer, user des moyens connus pour se préserver des maléfices, répéter la formule magique : « Frère Frrrt, aubons ! », le mauvais génie leur jouait sans cesse de vilains tours. Leur « maître », c'est-à-dire le propriétaire de la Roche-des-Gasts, était un gentilhomme versé dans toutes sortes de doctes études. Les frères Frrrt résolurent d'aller lui conter leurs déboires et leurs misères. Le maître ne put s'empêcher de rire des mésaventures de ses tenanciers. Il leur donna d'excellents conseils, entre autres celui de s'instruire, et d'imiter leur voisin, riche fermier, habile en l'art de cultiver la terre.

En s'en retournant, les frères Frrrt rencontrèrent deux paysans qui portaient sur une civière de magnifiques citrouilles. Ils prirent ces gros fruits pour des oeufs gigantesques, et s'informèrent de leur provenance. On leur dit que c'étaient des oeufs de jument d'une incomparable race. Afin d'avoir une espèce aussi parfaite, les frères Frrrt proposèrent un marché qui fut vite accepté. Ils obtinrent, en échange d'un porc demi-gras, un oeuf de grosseur raisonnable qu'ils attachèrent, dès le lendemain, à la queue de leur vieille cavale pour le lui faire couver.

La jument n'était pas d'humeur accommodante ; cet appendice gênant ne lui plaisait guère. D'une ruade énergique elle réussit à s'en débarrasser. La citrouille, suivant la pente naturelle de la colline, roula vers la rivière. En dévalant, elle traversa la haie du pré et délogea un lièvre qui s'enfuit à toutes jambes. A toutes jambes aussi, les frères Frrrt accouraient pour se saisir de l'oeuf précieux. Quand ils aperçurent le quadrupède qui s'enfuyait, ils crurent naïvement que c'était le poulain qui venait de naître. « Guettez, guettez là-bas ! s'écrièrent-ils, fermez la claie du pré ; le poulain qui se sauve ! »

Suivant les recommandations du « maître », les deux frères cherchèrent à se rendre compte des travaux exécutés par leur voisin ; mais ils le faisaient en cachette et chaque soir, ils allaient écouter à la porte de la ferme des Gasts les ordres que le fermier donnait à ses domestiques. Le lendemain, les frères Frrrt entreprenaient un semblable travail. Un jour, le voisin commanda de labourer l'aire aussitôt qu'on aurait battu la moisson. Les frères Frrrt voulurent en faire autant.

Et bien leur en prit, car le soc de la charrue ramena à la surface une vieille ferraille, une marmite à bords ébréchés, pleine d'écus d'or, qui, en roulant sur les pierres voisines, tintèrent délicieusement aux oreilles des deux frères. Le rusé voisin, qui s'était aperçu de leur manège, résolut de profiter de la naïveté des frères Frrrt. II leur conseilla de « faire sécher au soleil les pièces mouillées et de porter les autres au propriétaire de la Roche-des-Gasts ». Nos crédules personnages suivirent à la lettre ce conseil.

Pendant leur absence, le voisin préleva sur leur aubaine une large dîme. Lorsqu'ils arrivèrent chez leur maître, celui-ci était absent. Que faire ? Seule, une petite porte paraissait entrebâillée ; les frères Frrrt la poussèrent et pénétrèrent dans un étroit réduit au fond duquel béait un large trou rond : « Le coffre du maître, sans doute, dit l'un d'eux. Non, dit l'autre, c'est la pile au meil (mil ou millet) ! ». Ils y déposèrent provisoirement les écus apportés. Bientôt le propriétaire rentra au logis et les frères Frrrt coururent à la cachette pour reprendre leur précieux trésor, lequel, hélas ! avait disparu dans un cloaque innommable...

Voyant un jour leurs oies voler, ils voulurent faire comme elles. Après avoir sacrifié quelques volailles, ils se déshabillèrent, s'enduisirent le corps de miel, se roulèrent dans le duvet de leurs oies, s'attachèrent aux épaules une paire d'ailes choisies parmi les plus fortes et les plus belles, puis, montés sur le toit de leur maison, s'élancèrent dans l'espace. Leur essor ne fut pas de longue durée. On trouva le lendemain, au fond de la vallée, sur des « chirons » ensanglantés, des plumes éparses et les corps meurtris et méconnaissables de ceux qui furent les frères Frrrt de la Roche-des-Gasts.
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Message par mini Mar 16 Juin - 8:41

LE TRÉSOR DES TEMPLIERS CACHÉ DANS LA SARTHE


A Juillé, dans la Sarthe, existe encore le vieux donjon d'un château en ruines, détruit à la fin du XVIe siècle sur ordre d'Henri IV punissant son seigneur d'avoir donné asile aux gens de la Ligue qui le combattaient. L'ombre de cette relique fortifiée cache encore le secret que, dans certaines veillées, se racontaient nos Anciens dans les chaumières. Il se disait alors que, dans les sous-sols du vieux donjon, existait un caveau dont le rocher du fond avait la particularité de s'ouvrir à minuit, le jour de Noël, pour laisser entrevoir une cavité emplie d'innombrables richesses.

Ce spectacle d'un trésor caché durait le temps que les douze coups de minuit mettaient à sonner, et le danger était grand d'essayer de le regarder plus longtemps car alors les parois se resserraient subitement. Un imprudent, attiré par l'éclat de l'or et des pierreries, s'y risqua pourtant ; Paul Duvallin conta en 1879 l'histoire qu'il disait tenir d'un sien aïeul qui lui aurait affirmé la tenir de son propre aïeul, André du Val de lin, qui aurait vu « la cache » !


Cela se passait au temps de la régence, où la vie des gens était fort difficile dans nos campagnes. Les épidémies y étaient courantes, Marseille subissait la peste, et la disette menaçait. La dîme et la redevance étaient pressantes, aussi tous les moyens étaient-ils bons pour essayer de survivre dans le pauvre royaume de France. Jean, un jeune laboureur de la paroisse de Juillé, avait connaissance de la cache du donjon. Un sien parent lui avait transmis le secret de famille : les Templiers avaient caché là une part de leur trésor, avant que Philippe le Bel s'accapare des biens de l'Ordre du Temple de Jérusalem après avoir fait arrêter, torturer et brûler sur un bûcher, leur grand Maître Jacques de Molay, en 1314.

C'était un secret qui ne se transmettait que de père en fils, selon un usage de notre campagne où il ne faut jamais confier un secret aux filles qui racontent toujours tout à leur confesseur et à leurs amants. L'origine de cette histoire de famille remontait aux temps des croisades, quand l'un de ses ancêtres, Hubert de Faudoas, était page de Guillaume de Beaujeu, un grand Maître de l'Ordre du temple tué à Saint Jean d'Acre en 1291, lors de l'assaut de la cité par les Musulmans. Devenu chevalier du Temple chargé de la garde du trésor de l'Ordre, l'ancêtre Templier aurait dissimulé l'or du Temple afin de le mettre hors de la portée des prétentions royales visant à l'élimination du pouvoir templier. Le gardien du trésor espérait ainsi pouvoir faire renaître l'Ordre, mais l'élimination physique de ses membres, la séquestration de toutes ses commanderies, et un secret trop bien gardé, rendirent à jamais impossible la renaissance du Temple. Toutefois, avant d'être lui-même envoyé au bûcher, Hubert de Faudoas avait eu le temps de confier le secret du trésor caché dans les souterrains du château de Juillé à l'un des siens.

Il lui avait dit avoir ramené de Terre sainte, un serrurier arménien qui détenait le pouvoir de faire ouvrir et fermer les portes sans utiliser de clés, uniquement par la vibration émise par un gong ou par une cloche. En utilisant cette magie, il avait donc fait aménager une cavité secrète dans le caveau de son château de Juillé, dont les parois du fond s'entrouvraient une seule fois dans l'année, au bruit de la cloche de l'église voisine sonnant minuit le jour de Noël. Toutefois, pour empêcher qu'on emporte le trésor, l'ouverture de la cavité ne durait que le temps de la résonance des cloches. Afin que ce secret soit préservé, le serrurier arménien et ses compagnons qui avaient travaillé à cette cavité, avaient été précipités dans les oubliettes du château. Seul l'héritier mâle des Faudoas était dépositaire du secret, héréditaire, de l'or du Temple.

Le trésor déposé là provenait des richesses de l'Ordre, ramenées de l'îlot forteresse de Rouad, en Syrie, au moment où les Croisés étaient chassés de Terre sainte, mais aussi d'une partie de l'or que Guillaume de Beaujeu aurait rapporté de ses mystérieux voyages maritimes en terres inconnues, quand il n'était encore qu'un simple chevalier. Afin de faire oublier l'ombre de son Templier d'ancêtre aux autorités royales conscientes d'avoir été bernées par l'Ordre, la famille d'Hubert de Faudoas se fit discrète durant des générations, en se contentant de gérer ses terres autour de son château féodal. Mais, à la fin du XVIe siècle, un mauvais choix politique attira une nouvelle fois le courroux royal sur elle. Ayant donné asile à des membres influents de la Ligue qui fuyaient la colère dHenri IV, leur château de Juillé fut démantelé, seul le donjon fut épargné de la démolition. La famille Faudoas dut alors se disperser dans ses fermes d'alentour pour y trouver asile et subsister.

Plus d'un siècle après cette démolition, Jean Faudoas était le dépositaire du secret de famille, et ses activités de laboureur dans la paroisse de Juillé ne lui permettant pas de nourrir décemment ses enfants; il décida d'aller, lors de la prochaine nuit de Noël, faire un prélèvement sur le trésor du Temple afin de disposer d'un peu plus d'aisance.

Connaissant les dangers de l'opération, avec le risque de rester enfermé dans la cave du trésor, mais ne pouvant, par serment familial, partager son secret avec personne, Jean Faudoas demanda toutefois à André, son frère de lait avec lequel il partageait son quotidien de laboureur, de se soucier de lui le lendemain de Noël. S'il n'était pas reparu à leur ferme du Val de lin à ce moment là, il lui demanda, en exigeant le secret de tout cela par serment, de venir voir dans le caveau du vieux donjon s'il avait laissé une trace de son passage. Et si cela était, de faire disparaître cette trace et de n'en jamais parler à personne.

Quand Noël arriva, André assista à la messe de la nativité en l'église de Juillé, mais il ne vit point Jean. Lorsque les douze coups de minuit sonnèrent pour célébrer l'eucharistie, chacun demanda à Dieu de lui accorder plus de faveurs que de soucis dans l'année qui viendrait. Quand la messe fut dite, les paroissiens regagnèrent leurs logis en chantant des prières pour se réchauffer l'âme dans la nuit d'hiver.


Le lendemain, André n'aperçut pas Jean au Val de lin. Fidèle à son serment, il conserva ses inquiétudes pour lui et, malgré le grand froid d'une forte gelée qui rendait la surface de la terre glissante, il s'équipa d'une torche et d'un bâton pour se rendre, le soir venu, dans les ruines du château. Il connaissait le sentier de ronces qui menait au caveau du vieux donjon, pour l'avoir parcouru étant enfant, lors de jeux partagés avec Jean. Ayant apporté quelques braises dans sa boîte à cendres, il alluma sa torche lorsqu'il parvint à l'escalier aux marches disjointes, qui menaient dans les entrailles de la tour. Le chemin conduisant au caveau était sombre, et André n'était pas certain que l'âme des défunts seigneurs de Juillé le laisserait en paix quand il pénétrerait dans leur sanctuaire. Enfin, tremblant un peu, il pénétra dans le caveau, mais l'éclat de sa torche était insuffisant pour dissiper toute l'ombre de ces lieux.


André remarqua que la dalle qui recouvrait l'un des tombeaux était restée ouverte, dégageant un passage qui s'ouvrait sur un escalier s'enfonçant dans un puits d'ombre. Luttant contre sa peur, mais comprenant qu'il s'agissait là de la trace dont lui avait parlé Jean, André s'engagea dans la descente. Après quelques marches, il pénétra dans une petite fosse vide de tout sarcophage. L'explorant alors à la lueur de sa torche, il remarqua que le mur du fond présentait comme une fissure, une fente si mince qu'elle n'était visible que par l'espèce de filet sanguinolent qui paraissait avoir jailli en son milieu. Au pied du mur, au centre d'une tâche rougeâtre, se trouvaient comme des bouts de doigts sectionnés à hauteur de la première phalange. Il y avait aussi un objet brillant, qui paraissait avoir roulé là ; on aurait dit un calice qui brillait de mille feux sous l'éclat de la torche, comme une énorme pierre précieuse qui se serait échappée du mur. Il n'y avait rien d'autre.

André s'efforça alors d'ébranler le mur, le frappant avec son bâton, mais il ne s'en échappait nulle résonance creuse, et aucune voix ne répondait à ses appels. L'interstice de la fissure, qu'il devinait plus qu'il ne la voyait, était trop mince pour permettre d'y introduire même la lame de son poignard. Aux débris sanglants qu'il avait ramassés au pied du mur, André devina qu'un drame s'était déroulé là, et que Jean en était sûrement la victime. Impuissant face au mur, et commençant à suffoquer dans la fosse, André ramassa le ciboire, remonta, et referma la dalle du sarcophage afin d'effacer la trace du passage secret. Il sortit du caveau et rejoignit sa ferme en méditant sur le sort advenu à son frère de lait. Il se doutait bien que le mur contenait la clé du mystère de la disparition de Jean mais, tenu par son serment, il ne pouvait se parjurer en demandant de l'aide.

Après quelques jours de réflexion, tourmenté mais soucieux de ne pas encourir la colère divine, André décida de confesser une partie de cette affaire au curé afin d'obtenir que soit dite une messe à la mémoire de Jean. Pour prix de cette dévotion, il remit le ciboire au curé en lui affirmant que tel était le voeu de Jean avant qu'il disparaisse, mais il ne dit pas un mot sur le passage secret du caveau sous le donjon.

Lui-même tenu au secret confessionnel, et ne sachant comment justifier la présence d'un ciboire décoré de pierres précieuses dans sa paroisse, le curé de Juillé remit l'objet à l'évêque du Mans par le biais d'une offrande à la Vierge Marie.




Surpris de la beauté de cette oeuvre, l'évêque la fit analyser et expertiser par des orfèvres, sans toutefois révéler comment elle lui était parvenue. Mais bientôt des rumeurs circulèrent sans que l'on sache qui les propageait, disant que le Saint Graal venait mystérieusement de réapparaître en terre celtique du Maine. Le ciboire dAndré était en effet en moldavite, cette pierre classée précieuse, d'une gemme brun vert, qui provient de Moravie où l'on dit qu'elle est d'origine météorite. Or les légendes celtiques du roi Arthur et de ses chevaliers de la Table ronde, prétendent que le Saint Graal, qui aurait recueilli le sang du Christ, aurait été taillé dans cette gemme. Ainsi, le ciboire de Juillé entrait secrètement dans la légende. Trouvant sans doute trop pesant le poids du mystère de cet objet brusquement ressuscité, l'évêque du Mans fit don du précieux calice au Saint Père Benoît XIII, qui venait d'inaugurer son pontificat.

Le trésor du Temple et son refuge secret sont toujours enfouis sous les ruines d'un vieux château. André conserva son secret : il avait vu le Saint Graal ! Selon la tradition, il le transmit à son fils en exigeant le serment de la préservation du secret familial. Lui-même le transmit à son fils pour suivre le cours du temps. Cette... étincelle d'un morceau de légende poursuivit son chemin mais, aujourd'hui, n'ayant qu'une fille pour héritière, je confie le secret familial à ma plume pour réveiller les Templiers !
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Message par MasH Mar 16 Juin - 9:33

Ca c'est quand meme l'énigme ultime les trésors des templiers Smile
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Message par mini Jeu 18 Juin - 5:00

PLUIES DE SANG, CROIX, BLÉ, SEL, COTON, CENDRES


Les tourbillons et les trombes enlèvent des mousses, des feuilles, du foin, de la poussière, des particules fines du sol, voire même des gerbes qui, du côté de Lyon, ont été transportées jusqu'à trois kilomètres. Ces mouvements giratoires entraînent quelquefois les produits ainsi enlevés à une certaine distance, surtout quand ceux-ci sont ténus ; ils causent alors dans leur chute de singulières surprises aux populations.

Ainsi, à Gênes, en 1744, pendant une guerre civile, et en Transylvanie, en 1810, il tomba une pluie dont les gouttes étaient colorées en rouge et qu'on prit pour du sang. L'analyse révéla que la coloration n'était point un produit animal : à Gênes, c'était à des particules minérales microscopiques, c'est-à-dire à du sable rouge très fin ; en Transylvanie, à du pollen ou poussière végétale enlevée à des résineux. On a vu de même des neiges teintes en rouge par des causes analogues.

C'est à un ordre de choses sans doute tout différent qu'il faut rapporter le fait signalé par les Annales messines à la date de 1516 : « Quand ce vint à xawoultrer la vigne, beaucoup de gens, hommes et femmes, trouvoient leurs mains et leurs manches toutes dessaignées, non pas un peu si rouges que vray sang et ne savoient où dont ce venoit et en estoient plusieurs gens émerveillés dont il venoit ni précédoit et se cuidoient les aulcuns avoir coppés ».

Ces taches rouges prises pour du sang n'étaient-elles pas causées par le liquide rougeâtre que déposent certains papillons au moment où ils sortent de leur chrysalide ? En certaines années, le papillon dont la chenille affectionne l'ortie, éclôt, même en notre pays, en assez grande abondance pour que les plantes, les murs, les corniches même, se trouvent couverts de ce liquide rougeâtre. Celui-ci ne peut être tombé du ciel, puisque le revers des feuilles, les corniches s'en trouvent tachés. Pieresc observa en France une prétendue pluie de sang due à la présence, dans chacune des gouttes, d'une foule de petits insectes rouges qui volaient en ces temps-là en quantité dans l'atmosphère. Hildebrand, en 1711, remarqua aussi une pluie de couleur rouge due à la même cause.

On rapporte qu'à la suite d'un orage, on vit l'eau des citernes d'Allain, comme celle des flaques de la route, toute couverte d'une poudre jaune qu'on prit pour de la fleur de soufre. Ce phénomène, assez fréquent du reste, s'est produit au printemps de 1883, aux environs de Saumur, où les maraîchers virent, un matin, leurs légumes tout couverts d'une poussière jaune qui n'était autre chose que du pollen de fleurs de bouleaux, de pins ou de lycopodes, venant de loin. Nous avons signalé du sable fin colorant en rouge des gouttes d'eau, et ce sable lui-même tomber abondant ; il avait sans doute été enlevé des déserts. Mais sans sortir de la région, le Dr Simonin cite dans Résumé d'observations météorologiques une pluie de sable, en 1856, près de Varangéville, à la suite d'une trombe qui avait suivi quelque temps le cours de la Meurthe.

Le Dr Marchal, de Lorquin, a signalé, à la date du 4 août 1854, à Fraquelfing (arrondissement de Sarrebourg), une pluie de sel, à la suite d'un orage, pendant lequel on crut voir tomber des flocons de neige. Mais après la pluie, la substance blanche restée sur le sol ayant été examinée, fut trouvée cristallisée, croquant sous la dent et ayant la saveur bien connue du sel. Marchal crut pouvoir attribuer ce phénomène à une trombe qui aurait enlevé de l'eau de l'Océan, l'aurait ensuite vaporisée dans la partie supérieure de l'atmosphère et le sel marin libre se serait cristallisé, aurait été transporté au loin et serait venu tomber dans nos parages.

Un ouvrage imprimé dans la seconde moitié du XVIe siècle, le Promptuaire, entre les mains d'une famille de Germiny, signale en Thuringe, non loin d'Eskerberg, une pluie de blé ; il en tomba de l'épaisseur de deux doigts. Ce phénomène s'étant produit le 25 juin, on doit l'attribuer à une trombe qui aurait, comme celle de Froville, découvert une maison, une ferme, et enlevé le blé battu, comme dans ce dernier village il enleva le tas de foin. On a signalé en Espagne, dans la province de Léon, une pluie de pois, d'une variété inconnue ; on en recueillit, dit-on, neuf quintaux.

Ajoutons des pluies de coton, apparemment produites par le duvet de certains arbres chargés au printemps de gousses cotonneuses, telles que celles que l'on remarque sur quelques variétés de peupliers de nos routes. Les pluies de cendre ont une origine volcanique. Ces produits de certaines éruptions sont poussés avec force dans les régions supérieures de l'atmosphère et transportés au loin par les contre-alizés. On a vu ainsi des cendres entraînées à plus de deux cents lieues de distance et, en tombant, obscurcir l'air et couvrir le pont de certains navires d'une couche de plusieurs centimètres. Du reste, lors de l'éruption du Vésuve qui engloutit Herculanum et Pompéi, des cendres lancées par le volcan furent transportées par le courant boréal, ou de retour, jusqu'en Afrique.

Pour terminer cette énumération de pluies bizarres, citons un phénomène singulier relevé dans les Annales messines et que nous livrons à la sagacité des physiciens et des météorologistes. « En 1500 advinrent plusieurs aultres merveilles parmey le monde, entre lesquelles en aulcune partie des Allemaignes tomboient et cheoient du ciel aucunes licques en manière de croix, les unes perses, les aultres en coulleur rouge, et d'aultres estoient jaunes. Et furent frappés de cette mallaidie et pestilence nouvelle et estrainge plus à l'entour de la rivière du Rhin que aultre pairt ; car des incontinent que icelles tomboient dessus le corps d'antenne personne, fust homme ou femme, josne ou vieulx, tantost incontinent après ilz mouroient ; et si les dictes croix cheoient sur la robbe, elles l'avoient tantost percée jusques à la chair ».
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Message par MasH Jeu 18 Juin - 7:14

Rolling Eyes jamais entendu parlé non plus!!

j'avais entendu parlé de pluie de poissons et de pluie de grenouille même, mais que des choses explicable!
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Message par brumes87 Jeu 18 Juin - 11:33

b'soir mash b'soir mini
suis dans un pays rempli de legendes de toutes sortes. tres intéressantes dailleurs,
mais aussi region couverte de bonnes fontaines;.
sources qui guerissent et ou il y a encore de nos jours des processions une fois par an.
beaucoups se soignent dailleur avec cette eau, ou vont voir des guerisseurs.
connaissez ça par chez vous;?
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Message par MasH Jeu 18 Juin - 11:53

Moi personnellement non ici y a pas beaucoup d'histoire dans le genre mais ca me fascine assez sur la bretagne y en a foison je crois!

Au plus pres par chez moi c'est a coté des étangs solognot qu'il y a de ca!
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Message par mini Jeu 18 Juin - 11:56

La Vouivre de Culles (les Roches - Saône et Loire)

Jean, un solide gaillard rentre à la maison après une rude journée de labeur. Personne, en raison de son gabarit, n'ose l'affronter, et il n'a pas son pareil pour tailler la vigne ou couper le bois. En passant devant ''les roches'', il se souvient toujours du conseil de sa grand-mère : ''tu vas voir la Vouivre, elle va t'emmener dans son trou".

En Passant près de 1a falaise, Jean, ce soir-là frissonna. Il entendit retentir un cri strident; est-ce une bête ou une femme ? Il vit devant lui un visage merveilleux, une créature resplendissante, avec de grands yeux en amandes. Sur le front, un diamant bleu, le torse de la belle surmontait une énorme queue couverte d'écaille produisant, en frottant les unes sur les autres, un son mélodieux.

Il dit à la créature ''que veux-tu de moi ?''. Celle-ci tendit sa tête, Jean posa sa main sur le bijou. L'être se transforma alors en une compagne fascinante dont il tomba amoureux et qui l'invita à aller se baigner dans la rivière.

Les deux êtres s'endormirent plus tard. Jean se réveilla seul, plus de trace de l'inconnue, dans sa main brillait la pierre précieuse qui se désintégra, en laissant une trace noirâtre.

On raconte que les personnes qui rencontrent la Vouivre connaissent des moments intenses, mais plus tard, tout s'efface. Les jeunes vignerons, qui sont choisis par l'animal, ne garderont rien de cette passion éphémère.


j'ai celle ci et une autre que je recherche Wink
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Message par Invité Jeu 18 Juin - 11:56

petit ,je devais avoir six sept ans ,j'avais des verrues sur les genoux et sur les coudes ,mes grand parent paternel m'ont emmenes chez une vieille dame ,une guerisseuse je croit , elle as fait quelques prieres ,passer de l'eau benite sur mes verrues (rien d'autres)
et quoi 15 jours trois semaine apres ,plus rien ,je suis pourtant assez pied a terre et loin de toutes ces pratiques ,mais force est de constater ,qu'il y a des gens qui on peut etre un don ,meme avec l'age qui a fait que je ne sois pas croyant en un dieux ni adepte de la voyance ect ect ,mais bon c'est arriver ...donc j'pense qu'il y a des personnes qui on des "heu vibration ,magnetisme"
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Message par Invité Jeu 18 Juin - 12:01

mini a écrit:La Vouivre de Culles (les Roches - Saône et Loire)

Jean, un solide gaillard rentre à la maison après une rude journée de labeur. Personne, en raison de son gabarit, n'ose l'affronter, et il n'a pas son pareil pour tailler la vigne ou couper le bois. En passant devant ''les roches'', il se souvient toujours du conseil de sa grand-mère : ''tu vas voir la Vouivre, elle va t'emmener dans son trou".

En Passant près de 1a falaise, Jean, ce soir-là frissonna. Il entendit retentir un cri strident; est-ce une bête ou une femme ? Il vit devant lui un visage merveilleux, une créature resplendissante, avec de grands yeux en amandes. Sur le front, un diamant bleu, le torse de la belle surmontait une énorme queue couverte d'écaille produisant, en frottant les unes sur les autres, un son mélodieux.

Il dit à la créature ''que veux-tu de moi ?''. Celle-ci tendit sa tête, Jean posa sa main sur le bijou. L'être se transforma alors en une compagne fascinante dont il tomba amoureux et qui l'invita à aller se baigner dans la rivière.

Les deux êtres s'endormirent plus tard. Jean se réveilla seul, plus de trace de l'inconnue, dans sa main brillait la pierre précieuse qui se désintégra, en laissant une trace noirâtre.

On raconte que les personnes qui rencontrent la Vouivre connaissent des moments intenses, mais plus tard, tout s'efface. Les jeunes vignerons, qui sont choisis par l'animal, ne garderont rien de cette passion éphémère.
j'ai celle ci et une autre que je recherche Wink

y'a la griffe du diable a uchon (71) et la pierre qui croule aussi ,j'pense que c'est l'endroit la vouivre j'en ai deja entendu parler ,mais elle a pas voulus coucher
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Message par mini Jeu 18 Juin - 12:02

La légende de la "Mère en gueule" circulait en Bresse afin d'éloigner les enfants des points d'eau tels que puits, mares et étangs. La "Mère en gueule" était censée sortir de l'eau et emmener les enfants trop curieux avec elle dans les profondeurs... Son apparence monstrueuse était laissée à l'imagination des plus petits comme des plus grands... Cette légende était très présente à Dampierre, encore dans les années 1980.
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Message par mini Jeu 18 Juin - 12:04

vince a écrit:

y'a la griffe du diable a uchon (71) et la pierre qui croule aussi ,j'pense que c'est l'endroit la vouivre j'en ai deja entendu parler ,mais elle a pas voulus coucher
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uchon où c'estksait Suspect
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Message par Invité Jeu 18 Juin - 12:18

mini a écrit:
vince a écrit:

y'a la griffe du diable a uchon (71) et la pierre qui croule aussi ,j'pense que c'est l'endroit la vouivre j'en ai deja entendu parler ,mais elle a pas voulus coucher
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uchon où c'estksait Suspect

uchon y appelle ca la perle du morvan c'est en face du mont beuvray

Des chaos granitiques légendaires
Le site d’Uchon fait partie, avec Ploumana’ch en Bretagne et le Sidobre dans le Tarn, des trois plus beaux exemples de chaos granitiques en France. Ces pierres de légendes attirent des promeneurs et des amateurs de culture celte, en plus d’éminents géologues.

La formation des chaos granitiques est le fruit d’un phénomène naturel : l’érosion. En période de climat pluvieux, l’altération du granite est intense, formant ainsi des boules de granites retenues entre elles par de l’arène granitique, fruit de l’altération. Les eaux de ruissellement entraînent ensuite cette arène, provoquant l’empilement des blocs les uns sur les autres, formant des chaos en « château fort » sur les sommets et des chaos de pente dans les versants.


Le site des rochers du Carnaval est le plus connu et présente des chaos aux formes évocatrices et imaginaires comme le nez de chien, le mammouth. Mais de nombreux rochers de légendes parsèment le territoire communal, plus ou moins visibles sous le manteau forestier. La légende liée à ces rochers met souvent en jeu le diable : ainsi la griffe du diable présente un énorme rocher posé sur un autre qui serait marqué par les griffes de Satan. Le diable le transportait afin de servir de clé de voûte au pont de Pierre de Toulon-sur-Arroux. Le pacte que l'entrepreneur avait passé en échange de sa fille ne put aboutir, le fiancé de la jeune fille fit chanter le coq avant l'heure et obligea ainsi le diable à laisser tomber son roc

je te laisse en faire la recherche
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Message par brumes87 Jeu 18 Juin - 12:21

MasH a écrit:Moi personnellement non ici y a pas beaucoup d'histoire dans le genre mais ca me fascine assez sur la bretagne y en a foison je crois!

Au plus pres par chez moi c'est a coté des étangs solognot qu'il y a de ca!

le limousin est reputé pour sa sorcellerie, ses guerisseurs, et ses bonnes fontaines,
mais nous avons aussi des vestiges des bretons dolmens menhirs et autres pierres à legendes..
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Message par mini Jeu 18 Juin - 12:22

Very Happy ok je note

mais clair que le morvan c'est pas vraiment mon coin aussi Smile
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Message par mini Sam 20 Juin - 10:34

Les MOINES ROUGES, Templiers de Haute-Bretagne


En Haute-Bretagne, le nom de « moines rouges » s'applique en général aux Templiers ; cette couleur n'était pas celle du costume de ces religieux militaires, qui était blanc avec une croix rouge sur la poitrine, mais c'est celle dont les récits populaires affublent assez souvent le diable, et elle indique les accointances qu'on leur attribue avec l'esprit des ténèbres. Elle n'est pas, du reste, l'apanage exclusif des chevaliers du Temple : les moines rouges sont ceux, quel que soit leur ordre, qui ont laissé de mauvais souvenirs.

Pour les Templiers, la tradition les représente comme de grands bâtisseurs ; elle leur rapporte l'origine de beaucoup de monuments. Ils avaient construit la tour octogone de Montbran en Pléboulle, une église à La Baussaine, des chapelles à Radenac, à Ferel, à Avessac ; à Saint-Aubin-des-Châteaux, des ruines s'appellent la Prison des Templiers. La chapelle du Temple en Pléboulle, qui est fort ancienne, est située dans un bas, au bord du ruisseau ; elle passe pour avoir appartenu aux Templiers ; la tour octogone de Montbran est du XIe ou XIIe siècle ; sur un tertre voisin se tenait au mois de septembre une foire très ancienne jadis importante. Le château de la Roche-Gouyon est appelé aujourd'hui le Fort La Latte, et les Gouyon de Matignon en furent les possesseurs jusqu'à la fin du XVIIe siècle.

Le Répertoire archéologique du Morbihan cite beaucoup d'autres constructions attribuées au Templiers dans le pays bretonnant. Les nombreux châteaux qu'ils possédaient aux environs de Moncontour, s'effondrèrent tous en une nuit ; à Yffiniac, un couvent appelé Sainte-Barbe, habité par les moines rouges, et dont on voit encore les ruines, fut entièrement détruit en une nuit ; à La Baussaine, les Templiers furent aussi exterminés de la même manière. Ces trois légendes, recueillies sur des points assez éloignés les uns des autres, semblent une traduction populaire d'un fait historique : les chevaliers du Temple furent en effet arrêtés le même jour par ordre de Philippe le Bel.

Comme beaucoup d'autres personnages dont la vie fut, affirme-t-on, souillée par des crimes, ils ne peuvent trouver de repos, même après leur mort. Dans quelques cantons, le peuple croit encore voir errer la nuit les Templiers ou Moines rouges, montés sur des squelettes de chevaux recouverts de draps mortuaires. Ils poursuivaient, dit-on, les voyageurs, s'attaquant de préférence aux jeunes gens et aux jeunes filles qu'ils enlevaient et conduisaient Dieu sait où, car ils ne les ramenaient point. Ils figurent dans plusieurs légendes d'Avessac. Sur l'un de ses coteaux les plus élevés, se dressait jadis l'antique chapelle de Trioubry, qui fut, dit la tradition, d'abord un oratoire bâti par des Templiers. Les gens du pays qui vont en pèlerinage aux ruines de la chapelle, n'osent guère s'y aventurer sans armes.

Un habitant du village voisin de Rambalay racontait qu'un soir, naguère, il s'était pour se préserver du vent, abrité dans les ruines de la chapelle. A peine entré, il la vit illuminée de toutes parts, remplie bientôt de squelettes, et un grand moine, tout vêtu de rouge, se mit à courir après lui en poussant des cris. L'homme se précipita hors du sanctuaire, mais s'étant retourné après quelques centaines de mètres, il vit le moine rouge revenir sur ses pas et disparaître sous les pierres du coteau. On dit que ce moine rouge, ancien Templier chargé de crimes, revient tous les soirs chercher des chrétiens en état de péché mortel, pour leur faire partager ses supplices en enfer.

Les moines rouges, qui passent, à tort du reste, pour avoir habité le château du Guildo, voisin d'un ancien couvent de Carmes, viennent errer la nuit autour de ses ruines ; ils marchent péniblement, courbés sous un pesant fardeau, et de temps en temps ils poussent des gémissements. Ils sont condamnés à porter pendant toute l'éternité, en punition de leurs crimes, le poids de tout ce qu'ils ont volé. Un fermier, ayant compté ses gerbes dans un de ses champs, en trouva une centaine de plus le lendemain quand il fut pour faire une charretée ; il crut que les moines rouges lui avaient rendu une partie de ce qu'ils avaient volé jadis à ses parents.

Dans l'avenue d'un ancien manoir, à Quévert, près de Dinan, erre, surtout aux environs d'un puits, un Templier ; d'abord, il se promène à pas lents, puis il se met à parcourir l'avenue en tous sens. On dit dans le pays que le puits cache un dépôt d'argent fait au Templier, qui est mort sans avoir pu le restituer.

La légende qui suit semble être la seule à peindre les Templiers sous un jour favorable. Au temps jadis, les habitants de Ploubalay étaient en mauvais renom dans tout le pays d'alentour ; on dit même que les recteurs des paroisses voisines avaient adopté une sonnerie spéciale qui conseillait aux gens de faire attention à leurs bêtes et à leurs filles, parce que, comme on disait, les Ploubalay étaient dehors. Parmi eux il y en avait cinq, plus méchants que les autres, qui partirent pour Matignon, se promettant d'y rançonner les gens.

L'un d'eux pourtant n'était pas entièrement corrompu et il avait plus d'une fois soigné ceux qu'avaient blessés ses compagnons, ou restitué la part du butin qui lui revenait. Comme ils passaient par Trégon, ils rencontrèrent un chevalier monté sur une maigre haridelle, et suivi d'un seul serviteur assez pauvrement vêtu. Il leur demanda quel chemin il fallait prendre pour arriver à Saint-Jacut-de-la-Mer. Au lieu de lui répondre, les quatre coquins l'attaquèrent à l'improviste, tuèrent son valet et s'acharnèrent à le frapper lui-même jusqu'au moment où il ne donna plus signe de vie. Après avoir pris au maître et à son serviteur ce qu'ils avaient d'argent, ils continuèrent leur route, sans s'occuper du cheval qui leur paraissait de trop peu de valeur.

Le voleur compatissant resta en arrière de ses compagnons pour rendre les derniers devoirs à ceux qui venaient d'être tués. Il creusa une fosse assez profonde pour contenir deux corps, et il y déposa d'abord le cadavre du serviteur ; mais comme il soulevait le chevalier, il s'aperçut qu'il respirait encore. Il courut à une source qui se trouvait dans les bois de la Villegueury, et en rapporta un peu d'eau, à l'aide de laquelle il fit revenir le chevalier. Quand celui-ci eut repris ses sens, il remercia l'homme qui l'avait secouru, et lui conseilla d'aller rejoindre ses compagnons.

- Non, dit le voleur ; je ne vous abandonnerai pas dans l'état où vous êtes ; laissez-moi vous remettre sur votre cheval, je le tiendrai par la bride, et vous conduirai à un endroit où l'on pourra vous soigner
- Bien grand merci, répondit le chevalier, et quand il se fut soulevé à l'aide du voleur, il se mit en selle aussi aisément que s'il n'avait eu que vingt ans, et que s'il n'eût jamais été blessé.

A peine l'homme de Ploubalay, qui se nommait Jean, eut-il pris la bride du maigre coursier, qu'il se sentit soulevé de terre et comme porté, et il put sans nulle fatigue suivre le galop rapide du cheval. En arrivant à Matignon il vit ses quatre compagnons que les soldats de M. de Gouyon emmenaient à la Roche-Gouyon pour y être pendus. « Mon fils, lui dit le chevalier, si vous n'aviez pas été charitable, vous auriez eu le sort de ces malheureux : que Dieu et la Vierge vous gardent ! »

Ils traversèrent Matignon sans s'y arrêter, et arrivèrent à la chapelle du Temple de Pléboulle lorsque la nuit était déjà close depuis longtemps. Jean fut bien étonné de voir qu'elle était splendidement éclairée ; la porte s'ouvrit d'elle-même, quand son compagnon se présenta, et il le suivit. Le chevalier se prosterna sur les dalles, et, après y être resté longtemps en prières, il se releva et dit à Jean : « Je suis le grand-Maître des Templiers, les chevaliers sans peur et sans reproche ; vous m'avez sauvé la vie sans savoir qui j'étais, et Dieu m'envoyait vers vous pour vous retirer de la voie que vous suiviez ; car si jusqu'ici votre bon cœur vous avait rendu moins méchant que vos compagnons, vous auriez fini par devenir comme eux. Vous avez beaucoup à expier ; mais votre charité vous a déjà fait obtenir un peu de miséricorde. Voulez-vous retourner dans le monde où vous vous perdriez encore peut-être, ou rester ici à jamais ? » Jean répondit qu'il resterait avec le chevalier.

Depuis il vit dans le souterrain qui conduit de la chapelle à la vieille tour dont on voit les ruines sur le tertre de Montbran. Quelques personnes l'ont aperçu lorsque, par les nuits sombres, il quitte sa retraite ignorée des hommes pour se promener parmi eux. Sa barbe est si longue que, pour pouvoir marcher, il lui faut la relever et la mettre sur son épaule, et elle est si touffue que l'on dirait qu'il porte un sac de grains. Souvent la chapelle semble entourée d'étranges clartés ; c'est alors que les spectres des compagnons de Jean viennent le supplier de les prendre en pitié et d'intercéder pour eux.

Quelques représentations qui subsistent encore sont rattachées par le peuple à ces moines guerriers : à Carentoir on voit une statue en bois assez fruste, dite le Tombeau des Templiers ou le Saint dormant ; elle est reproduite dans la monographie de l'abbé Le Claire. A la chapelle Sainte-Catherine en Lizio, que l'on disait avoir été construite avec les débris d'un prieuré de Templiers, deux moines rouges étaient peints sur un vieux tableau.
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Message par mini Lun 22 Juin - 22:07

DAME DE PIQUE ou DAME NOIRE à Andouillé (Mayenne)



Vers la fin du XVIIIe siècle, le moulin du Châtelier était un des plus anciens moulins de la commune d'Andouillé ; bâti sur le bord de l'Ernée, rive droite, il était le dernier de la commune sur cette rivière en descendant. A cinq cents mètres au-dessous de ce moulin, le ruisseau d'Ingrande se jette dans l'Ernée, sur la rive droite, limitant le territoire de la commune d'Andouillé et celui de Saint-Jean et, au-dessous du moulin, l'Ernée longe sur la rive gauche le territoire de la commune de Saint-Jean. La demeure du meunier était bâtie sur cette rive, un peu au-dessus du moulin qui était sur Andouillé.

Sa chute d'eau n'était pas considérable ; aussi, dans les hivers pluvieux, les eaux de l'Ernée dépassaient le sommet de la roue et l'empêchaient de tourner ; la chaussée qui retenait les eaux et élevait le niveau de la rivière était construite en biais. L'Ernée, en cet endroit, est encaissée dans la vallée et dominée par les collines de la Roche et de la Foucaudière à gauche, et par la colline du Pommier et les hauteurs de la Baburière à droite. Le moulin était si bien caché dans les arbres qu'il fallait connaître son existence pour le trouver, mais il se dévoilait par le bruit de l'eau de la chaussée et par le tic-tac de son traquet qui se faisait entendre d'une demi-lieue à la ronde. Le propriétaire du moulin, le meunier Changeon, le tenait de sa femme, Anne Lefèvre, qui en avait hérité de sa mère, sœur de René et Jean Baril, célibataires, qui étaient restés au service du moulin. Avant 1789, le moulin du Châtelier, comme ses environs, dépendaient de la seigneurie d'Orange.

Le meunier Changeon, grand et sec, causant beaucoup, aimant la plaisanterie, était rarement seul dans son moulin ; tous les voisins ses clients, avaient besoin de lui : les métayers pour faire moudre leur grain, et les tisserands pour acheter de la farine, car à cette époque, chaque ménage faisait son pain, les uns le cuisant dans le four attenant à leur maison, les autres se servant d'un four banal à l'usage de plusieurs voisins. Il vendait aussi aux tisserands de la farine de carabin (sarrasin) pour faire de la galette et la meunière leur donnait par surcroît une potée de lait. Jean Baril était né au moulin du Châtelier et il y avait passé toute sa vie ; son frère et sa sœur étant morts, il était resté avec sa nièce, son héritière. Il conduisait les chevaux, allait dans les métairies chercher le grain et délivrait la farine.

Tous les samedis il allait à Laval au marché aux grains, il en achetait et le rapportait sur ses chevaux. De haute taille, fortement charpenté et musclé, habitué dès son enfance à charger les sacs de farine, il portait encore dans sa vieillesse des charges que des jeunes gens ne soulevaient qu'avec peine ; il aimait à faire plaisir au prochain : c'était un brave homme ; comme la plupart des gens à cette époque, dans les campagnes, il ne savait ni lire ni écrire, mais il aimait à raconter les histoires de sa jeunesse et c'est de lui que nous tenons l'histoire de la Dame de Pique, ou Dame Noire, que l'on rencontrait la nuit dans les bois de la Monnerie. Tous les dimanches il se rendait à la messe au bourg d'Andouillé : il y restait une partie de la journée, s'occupant de ses affaires, causant et plaisantant avec les amis, buvant du cidre dans une mogue (tasse) ou un petit verre d'eau-de-vie, ayant grand plaisir à offrir une prise de tabac de sa toubique (tabatière en grès). Il mourut de froid pendant le grand hiver de 1829-1830, à l'âge de 80 ans environ.

J'avais, disait-il, 25 ans environ, quand m'arriva l'aventure suivante : c'était un samedi. Ce jour-là était, comme il l'est encore aujourd'hui, le jour du marché aux grains à Laval. J'étais allé acheter du grain pour faire de la farine et la vendre aux tisserands, chalands habituels de notre moulin, qui s'étaient établis en grand nombre dans nos environs. Nous étions à la Toussaint : les jours sont courts et pluvieux, il faut partir de bon matin du Châtelier pour se rendre à Laval, distant de trois lieues, et arriver au commencement du marché qui s'ouvrait à cette époque à 7 heures du matin. Les chemins de ce temps-là n'étaient pas à comparer avec ceux que l'on voit maintenant ; il fallait, en sortant du moulin, passer par le village du Châtelier, monter le chemin qui conduit sur la lande de la Foucaudière en passant devant la Maison-Rouge, ce qui obligeait à faire un grand détour. Pour le retour, il fallait compter une heure de plus, les chevaux étant chargés, et puis on ne manquait jamais de s'arrêter en passant et de dire bonjour à l'aubergiste de Niafle et à celui du bourg de Saint-Jean.

Ce jour-là, j'avais acheté deux fichus (mouchoirs de poche) à Laval, sachant que Louise, la couturière habituelle du moulin, devait y venir travailler dans la journée ; j'espérais qu'après le souper qui clôt généralement le travail de la journée, elle aurait le temps de les ourler. A ma demande, elle répondit : « Je le veux bien, Jean, mais pour cela il faut que vous me reconduisiez chez moi, car malgré qu'on prétende que la Dame Noire ne s'adresse jamais aux femmes, j'ai toujours peur de me mettre en retard et de la rencontrer. - Ah ! mon Dieu, je mourrais de peur, si je la voyais. - J'ourlerai vos mouchoirs et, en les attendant, vous grellerez des châtaignes que nous mangerons en buvant du cidre doux, lorsque j'aurai terminé. Pour revenir au moulin, je vous donnerai la ferte de mon défunt père qui est encore bien capable de vous servir, si par hasard vous rencontriez la Dame de Pique ». Changeon poursuit son récit : j'acceptai sa proposition et nous partîmes aussitôt après avoir soupé. Notre chemin était de passer les planches et le petit pont devant la roue du moulin, ensuite la petite chaussée, puis le pré de la Baburière, celui des Levrettières, les taillis de la Baburière et de la Monnerie, passer le ruisseau du Bignon et de là monter les bois de la Monnerie ; on arrivait chez elle au village des Hamardières, commune d'Andouillé. La nuit était sombre ; dès notre arrivée le premier soin de Louise fut de battre le briquet et d'allumer son lucrin (chandelle de résine fort en usage à cette époque) et elle se mit à coudre. Pendant ce temps, j'allumai du feu dans la cheminée et je grillai des châtaignes que nous mangeâmes dès qu'elle eut fini.

Louise était plus âgée que moi de quelques années, raconte-t-il ; elle avait perdu ses parents et vivait seule, du produit de son travail. La soirée se passa à bavarder et lorsque l'horloge du voisin Ricou sonna onze heures, je pris congé de Louise et j'emportai mes fichus ourlés. Je partis armé de la ferte, bâton long de six pieds, gros comme moitié du bras et ferré d'une grosse pointe de fer à une de ses extrémités, dont se servaient autrefois les sauniers pour sauter les haies et au besoin pour se défendre. Pour rentrer au moulin, je pris un autre chemin, préférant les châtaigneraies des Levrettières, ma ferte me donnant de l'assurance.

J'entrai alors dans le bois de la Monnerie, après avoir passé un petit échalier qui se trouve au haut du champ de la Monnerie, et je m'engageai dans le sentier du haut du bois, ayant à ma gauche la haie construite en pierres provenant du champ des Levrettières et à ma droite les buissons de houx et de genièvres entourant les grosses pierres qui bordent le sentier que je suivais. Cette partie du bois était à cette époque plantée de grands chênes qui donnaient beaucoup d'ombre sur le sentier. Au ciel, on n'apercevait la lune qu'entre les nuages qui passaient avec vitesse, poussés par un grand vent, lorsqu'au défaut d'un buisson, à deux pas de moi, apparut tout à coup la Dame Noire, dont la haute taille me dominait de trois pouces au moins. Je fus si subitement surpris en la voyant que la peur me fit faire un pas en arrière et j'évitai ses yeux fixés sur moi qui brillaient comme deux chandelles et qui me semblaient effrayants.

Je repris cependant un peu d'aplomb et je continuai à aller en avant, regardant continuellement de son côté afin de surveiller son attitude qui me paraissait menaçante. Ayant hâté le pas, je la vis se rapprocher de moi et me suivre à ma droite, à deux pas de distance. Je crus qu'elle allait me barrer et me bousculer contre la haie comme elle l'avait déjà fait à d'autres qui l'avaient rencontrée la nuit à pareille heure et dans le même endroit du bois : cependant elle ne me toucha pas ; je continuai à marcher, elle me suivit toujours à ma droite. Ce n'était pas la première fois que je la rencontrais : je l'avais déjà vue deux fois, mais elle s'était tenue éloignée et ne m'avait pas suivi longtemps ; malgré cela je ne pouvais me défendre de la peur qu'elle me causait.

Je n'avais jamais entendu dire qu'elle eût fait du mal à quelqu'un ; pourtant on avait raconté qu'une nuit un homme qui l'avait rencontrée lui avait porté un vigoureux coup de poing en pleine poitrine pour s'en débarrasser, mais que ce coup n'avait pas fait plus d'effet que s'il l'eut donné sur un tronc d'arbre : je n'avais pas envie de recommencer l'expérience. La ferte que Louise m'avait donnée n'aurait pu me servir de défense, car je ne me sentais pas la force d'en faire usage, même si la Dame de Pique m'avait attaqué, tant j'étais dominé par la peur. Je continuai à marcher le plus vite possible et avec précaution, j'arrivai à la barrière qui sépare les bois de la Monnerie de la châtaigneraie des Levrettières : le passage de cette clôture était un grand embarras pour moi. Arrivé à deux pas, je m'effaçai pour lui donner la liberté de passer la première ; elle fit un mouvement pareil au mien et de la main, impérieusement, me montra la barrière. Je passai le premier rapidement, et de l'autre côté, après avoir fait une vingtaine de pas à la course, je regardai de côté pour m'assurer si elle continuait à me suivre : je la vis à deux pas de moi, marchant sans gêne.

Je parcourus ainsi la châtaigneraie des Levrettières, ensuite le petit chemin qui descend vers la rivière, ayant toujours la Dame Noire pour compagne. Arrivé au haut du champ de traverse des Petites-Levrettières, dont la pente est de nature à favoriser une course rapide, je m'élançai de toute la vitesse de mes jambes, je sautai la petite barrière qui se trouve au bas du champ, je traversai le pré qui vient ensuite, avec la même vitesse, je sautai par-dessus le ruisseau qui se trouve au milieu, enfin je me retournai croyant bien avoir laissé mon revenant en chemin. Il n'en était rien : elle était à côté de moi et, en la regardant, mes yeux rencontrèrent les siens qui étaient fixes et étincelants, ce qui leur donnait une expression terrible qui renouvela ma peur.

Je n'avais plus que deux prés à traverser pour arriver au moulin, je ne cherchai plus à me soustraire par la fuite à la conduite qu'elle me faisait. Au bout du dernier pré, nous arrivâmes à l'échalier qu'il faut franchir pour gagner le moulin ; mais à ce moment la Dame de Pique, s'asseyant sur le milieu, me barra complètement le passage ; au même moment un coup de vent vint ébranler les arbres avec un bruit sinistre. Je m'empressai de passer la haie à vingt pas plus loin à droite et je me trouvai alors à la porte de mon moulin. Je respirai plus à mon aise et je me retournai plus assuré : je vis la Dame de Pique devant moi à trois pas de distance. Enhardi cependant, je lui dis : « Madame, je vous remercie de la bonne conduite que vous venez de me faire ; maintenant je suis chez moi ».

Je n'avais pas prononcé le dernier mot que je reçus un vigoureux soufflet et mes yeux se remplirent de poussière, ce qui me les fit fermer malgré moi : la main qui m'avait frappé était glacée ; j'essayai d'ouvrir les yeux, la Dame Noire avait disparu. J'entrai dans le moulin et je me couchai sans lumière, je fus longtemps à me remettre de mes émotions ; j'entendis le coq du moulin chanter trois fois : je reconnus qu'il était minuit.
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Message par mini Sam 27 Juin - 4:35

USAGES ET SUPERSTITIONS DANS LES VOSGES


Quelqu'un vient-il à mourir à Saulxures, à Rochesson, à Raon-aux-Bois et dans quelques autres communes voisines, on s 'empresse de changer le lit du mort, et l'on emporte la paille sur un grand chemin pour y être brûlée. On remarque avec la plus vive anxiété de quel côté va la fumée de ce feu ; celui vers lequel elle se dirige doit mourir le premier. Dans quelques villages de l'arrondissement de Remiremont, lorsqu'un enfant meurt, on invite ses petits camarades à le veiller et, à minuit, on leur sert un riz au lait. Un malade n'y meurt qu'avec un cierge allumé qu'on lui a mis dans la main ; on lui ferme ensuite la bouche et les yeux ; sans cette précaution, quelqu'un des assistants ou de ses parents ne tarderait pas à le suivre.

Une femme enceinte qui servirait de marraine, en certains endroits, mourrait dans l'année et son filleul également. Un chien perdu qui aboie près d'une maison présage la mort d'une des personnes qui l'habitent. Il en est de même des cris d'une chouette sur une maison. On interprète différemment, selon les lieux, le bruit que font les meubles en se disjoignant. Ici ce bruit annonce qu'une âme en souffrance dans le purgatoire demande une prière ; là, il présage la mort prochaine d'une personne de la maison. Il est du plus fâcheux augure, dans une foule de localités, que la cloche de l'horloge vienne à sonner pendant l'élévation. On croit qu'il y aura bientôt un mort dans le village. Dans un grand nombre on dit encore, lorsque la Noël tombe le vendredi, que le cimetière en aura sa part ; ce qui signifie que l'autorisation de faire gras un tel jour doit amener une grande mortalité pendant l'année.

Quand un chef de famille décède, on est dans l'usage, dans presque toute la contrée, de suspendre aux ruches une étoffe noire ; les abeilles, sans cela, partiraient dans les neuf jours. Dans quelques endroits, on leur met aussi un morceau d'étoffe de couleur, un jour de mariage, pour leur faire partager la joie.

Une jeune fille désire-t-elle connaître l'époux qui lui est destiné ? Il faut qu'une de ses amies glisse, tout à fait à son insu, dans son sac à ouvrage et le jour de la Saint André, une pomme de l'année. La jeune fille la doit manger en se couchant et en ayant soin de dire avant de dormir : « Saint André, faites-moi voir celui qui m'est réservé ! » et le jeune homme lui apparaît dans un songe. La jeune fille qui se marie avant ses soeurs aînées, leur doit donner à chacune une chèvre et un mouton le jour de son mariage ; déroger à cette coutume serait s'attirer de grands malheurs. Celle qui envoie un chat à son amant, lui donne congé.

Quand un mariage a lieu, celui des deux époux qui, après avoir reçu la bénédiction nuptiale, se lèvera le premier, sera le maître dans la maison. Il est rare que la mariée se laisse prévenir. La jeune fille qui a mis la première épingle à la fiancée doit elle-même se marier dans l'année ; il n'en est pas ainsi de celle qui marche sur la queue d'un chat. L'épingle que les jeunes filles jettent dans une fontaine, située près de Sainte-Sabine, lieu de pèlerinage, dans les forêts de Saint-Étienne, arrondissement de Remiremont, leur annonce, si elle surnage, un mariage prochain.

Bien des personnes pensent que si elles ont de l'argent sur elles la première fois qu'elles entendent, au printemps, le chant du coucou, elles ne manqueront pas d'en avoir toute l'année. Une étoile qui file annonce qu'une âme entre dans le purgatoire ou qu'elle vient d'en être délivrée : dans ce doute, on lui doit une prière. Rencontrer, au départ, deux brins de paille ou deux morceaux de bois placés par hasard en croix, est d'un très mauvais augure. Cela suffit quelquefois pour faire suspendre un voyage à bien des gens. Deux couteaux mis de la sorte sur la table, par la maladresse d'une domestique, ne sont pas vus d'un meilleur oeil.

Une poule qui imite le chant du coq, annonce la mort du maître ou de la maîtresse : aussi l'on ne fait faute de la tuer et de la manger, comme unique moyen de prévenir le malheur qu'elle présage. Homme ou femme qui veut avoir sept jours de suite de beauté, doit manger du lièvre. La bûche que l'on a mise à l'âtre la veille de la Noël est retirée soigneusement du feu avant qu'elle soit entièrement consumée. On l'éteint avec de l'eau bénite, et on la conserve toute l'année comme préservatif contre le tonnerre. Ceux qui se lèvent de bonne heure le jour de la Trinité, peuvent, s'ils sont en état de grâce, voir lever trois soleils. Des malheurs inévitables sont attachés aux voyages entrepris ce jour-là.

L'hirondelle est regardée comme portant bonheur à la maison où elle a construit son nid. Aussi l'on a soin de laisser ouvertes nuit et jour les fenêtres des chambres où elle a établi sa demeure. On croit aussi que la bénédiction du ciel descend sur les foyers où le grillon fait entendre son chant. Il est accrédité, dans quelques endroits, que le soir, dans l'été, on entend parfois, dans les airs, une troupe de musiciens qu'il est fort dangereux de rencontrer. On l'appelle Mouhiheuken ; il faut, pour ne pas en être mis en morceaux, se coucher le ventre contre terre.

Il y avait, dit-on, autrefois dans l'église de Remiremont les statues de trois saints, nommés saint Vivra, saint Languit, saint Mort. Lorsque quelqu'un était malade, on faisait brûler un cierge devant chacune d'elles. Le dernier qui s'éteignait annonçait si le malade guérirait, languirait longtemps ou mourrait. Ces statues n'existent plus aujourd'hui. La croyance aux follets, aux esprits se reproduisant la nuit sous la forme humaine, aux loups-garous, est encore généralement répandue dans la campagne. Quant aux sorciers, on en admet de deux espèces, de bons et de mauvais, qui donnent des maléfices ou qui en délivrent. Une lutte s'établit entre eux pour cela ; le plus savant est celui qui triomphe de l'autre. Il est encore plusieurs villages où l'on parle d'un chasseur mystérieux qui, depuis des milliers d'années, parcourt avec une nombreuse meute les vastes forêts de la contrée. Cette chasse se renouvelle à diverses époques de l'année et dure plusieurs nuits de suite. Malheur à l'homme qu'il rencontre sur son passage ! Bien des voyageurs égarés ont été, dit-on, la proie de ses chiens affamés.

On croit encore, en certains endroits, au pouvoir des fées, et plusieurs localités ont conservé des noms qui attestent combien elles y étaient en vénération. Dans la commune de Bresse est une ferme dite des Fées. Sur la montagne d'Ormont se trouve le porche des Fées. Un hameau de la commune d'Uriménil est nommé Puits des Fées. Le pont des Fées, situé près de Remiremont, est une vaste construction en pierres sèches, que le peuple attribue à ces divinités du Moyen Age.
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Message par MasH Sam 27 Juin - 4:47

hé béh Rolling Eyes limite flippant tout ca faut aps etre supersticieux Laughing
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Message par mini Sam 27 Juin - 4:52

selon les anciens

chez moi le cri de la chouette la nuit annonce une mort

l'hirondelle du bonheur pour la maison

ne jamais mettre le pain sur le dos sinon un malheur sera provoquer
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Message par MasH Sam 27 Juin - 5:04

Le truc du pain je sais que mon grand père ne supportais aps de voir un pain sur le dos... Il partait du principe qu'on ne gagne pas son pain en restant sur le dos ... Ormis un corps de métier bien précis Laughing
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Message par mini Sam 27 Juin - 5:07

Smile mes parents sont comme ça et j'avoue que je ne mets jamais le pain a l'envers Embarassed
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Message par MasH Sam 27 Juin - 5:09

moi non plus le grand père m'a incrusté cette habitude dans le cerveau Smile
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Message par mini Mar 30 Juin - 8:34

Smile je trouve ça chouette de garder certaines habitudes de nos aieux , ils ne nous transmettent pas que les gènes
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Message par mini Mar 30 Juin - 8:37

Le sanguinaire et débauché MARQUIS DE GUERRAND (Guérand)


Les chants populaires de Basse-Bretagne ne sont guère favorables aux nobles d'autrefois. Des soixante-dix-neuf gentilshommes mis en scène dans le recueil des Gwerziou et des Soniou Breiz-Izel, quarante-cinq au moins, soit près des deux tiers, y paraissent en posture désavantageuse ou ridicule.

Quand ce ne sont point des meurtriers, des suborneurs, des spadassins, ce sont des larrons ou des dupes. Une douzaine tout au plus y tiennent un rôle honorable, justiciers, défenseurs du faible, âmes charitables et compatissantes. Parmi ces petits tyranneaux dont nos vieilles ballades bretonnes, dit Anatole Le Braz, ne prononcent le nom qu'avec terreur, contre lesquels on les sent animées d'une haine sourde et profonde, les marquis de Coatredrez et du Cludon, les seigneurs de Goashamon, de la Villeneuve, du Rechou, de Kersauzon, de Locdu, de Villaudry, de Boisriou, de Runangoff et bien d'autres, il en est un surtout qui demeure, dans la mémoire des habitants de l'ouest du Tréguier, comme le prototype du « grand seigneur méchant homme ». C'est le marquis de Guerrand : « markiz Gwerrand », « markiz brunn », « markiz Locmaria ».

Le personnage flétri sous cette triple appellation fut, d'après la légende, une sorte de don Juan impérieux, débauché, sanguinaire, faisant l'amour l'épée au poing et la menace à la bouche. Sa rencontre était redoutée à l'égal de celle d'une bête fauve dont il avait le poil roux, l'extérieur sauvage et brutal. Il habitait, entre Morlaix et Lannion, au riant terroir plantureux de Plouégat, l'imposant château de Guerrand, qu'enveloppaient de beaux bois et que cernait un mur d'enclos de près de deux lieues de tour. Sa résidence était somptueuse : on y admirait deux salles, l'une toute argentée, « de la couleur du soleil », l'autre toute dorée « de la couleur de la lune ».

Mais les attraits de cette riche demeure ne le retenaient point. Il préférait rôder au dehors, battre le pays, le consterner par ses violences, ses facéties cruelles, l'assouvissement de ses passions déchaînées, vérifiant une fois de plus l'ancien proverbe :

Grand seigneur et grand chemin
Sont de forts mauvais voisins.

Quand il sortait, sa mère courait mettre en branle la cloche du château. A ce signal d'alarme, les jolies paysannes abandonnaient les champs pour s'enfermer au logis, les marchands rentraient leurs éventaires, les voyageurs hâtaient le pas de leurs montures, les laboureurs se glissaient furtifs à l'abri des haies ; les mendiants eux-mêmes, aux trousses desquels le marquis eût vite fait de lancer ses chiens, s'éclipsaient vers Lanmeur ou Plouigneau aussi vile que le permettaient leurs jambes perdues. C'était une angoisse, une frayeur universelle.

Guillaume Lejean a narré, en 1846, dans sa Notice sur Plouégat-Guerrand, quelques-uns des tristes exploits attribués au fameux marquis. Celui qui retentit le plus fort dans l'âme populaire fut le meurtre d'un jeune clerc, accompli lâchement, au cours d'une fête d'Aire-Neuve donnée au manoir de Kerhallon. Le clerc était fiancé à une belle fille de la paroisse, que le marquis convoitait de longtemps comme une proie difficile et tentante. Aussi jalousait-il férocement son humble rival et ne recherchait-il qu'un prétexte pour s'en débarrasser. L'occasion lui parut propice. Il se prit de querelle avec le clerc, le provoqua, l'accula à la défensive, et sans vergogne de heurter sa fine épée de gentilhomme au pen-baz d'un fils de paysan, il le perça par traîtrise d'un coup mortel.

Ce forfait souleva une vague d'indignation telle que le meurtrier crut prudent de quitter la Bretagne afin de se soustraire aux poursuites judiciaires entamées contre lui. Quand il reparut au Guerrand, vingt ans plus tard, les dures expériences de la vie l'avaient assagi et transformé. Il se racheta d'avoir été l'épouvante et le scandale du canton en en devenant l'édification et l'exemple. Son château fut désormais une sorte d'hôpital, de rendez-vous des miséreux, qui s'enhardirent vite à en franchir le portail, assurés d'avance du plus charitable accueil. Après les avoir nourris, réconfortés, soignés, le marquis se retirait dans son oratoire. Là, sans témoins, il priait avec larmes jusqu'à une heure avancée. Lorsqu'un passant attardé s'étonnait d'y voir briller encore de la lumière, on lui répondait : « C'est le marquis de Guerrand qui veille ; il supplie Dieu à genoux de lui pardonner sa jeunesse ».

La mort du repentant grand seigneur fut celle d'un juste. Avant d'expirer, il dicta un interminable testament où il s'efforçait d'indemniser ses victimes, où il faisait de multiples aumônes et legs pieux à toutes les églises et chapelles des alentours, où il fondait, pour ses chers pauvres, un hôpital au bourg de Plouégat. Mais cette longue expiation, ce dévouement aux miséreux, ces libéralités posthumes ne suffirent point, dit-on, à satisfaire si tôt la justice divine. Bien des années après, les laboureurs qui regagnaient de nuit leurs chaumières en longeant le sombre étang de Goasquéden, endormi au fond d'un ravin sinistre, rencontraient souvent, errant dans les ténèbres, un cavalier silencieux, monté sur un cheval noir. Alors, tout frissonnants, ils hâtaient leur marche et murmuraient à voix basse, tête nue, une oraison pour le repos de l'âme en peine du marquis de Guerrand.

Ainsi peut-on résumer brièvement le cycle des légendes qui se sont formées autour de ce nom redoutable. Il n'a pas été recueilli moins de seize chansons populaires - dont plusieurs, il est vrai, ne diffèrent entre elles que par des détails - sur le thème de l'immoralité, des crimes et de l'expiation du trop célèbre « markiz brunn ». Ces complaintes bretonnes se divisent, en trois catégories. Les premières contiennent le récit, plus ou moins dramatisé, de la fatale Aire-Neuve du manoir de Kerhallon, qui coûta la vie au clerc. Les deuxièmes ont trait au repentir de son assassin, ou plutôt au testament réparateur que celui-ci ordonna, avant de paraître devant Dieu. Les dernières enfin font allusion, soit aux moyens de séduction employés par l'opulent seigneur pour faire, parmi les filles jolies et pauvres du voisinage, de faciles conquêtes ; soit aux divertissements et aux fêles qu'il offrait à ses pairs dans les vastes salles du château.

Auquel des possesseurs de ce domaine, dont nous avons la liste depuis le XIVe siècle, faut-il identifier le malfaisant héros des traditions trégorroises ? Inutile de remonter au-delà de l'époque de Louis XIII, en raison de certains traits qui ne peuvent convenir à une époque antérieure. Emile Souvestre qui, le premier, en 1836, a publié une traduction incomplète du Testament ar markiz, ne précise point de quel personnage il s'agit ; mais La Villemarqué, dans son Barzaz-Breiz paru en 1839, n'hésite pas à accuser Louis-François du Parc, marquis de Locmaria, fils aîné de Vincent du Parc, créé marquis de Locmaria et de Guerrand en 1637 pour ses services militaires, et de Claude de Névet ; et il cite au sujet de ce jeune et brillant gentilhomme l'opinion enthousiaste de Mme de Sévigné, qui le vit et l'admira fort, aux Etats de Vitré, en 1671.

Quant à Guillaume Lejean, le futur explorateur de l'Abyssinie, sa Notice sur Plouégat-Guerrand, parue dans le journal hebdomadaire l'Écho de Morlaix, en 1846, désigne Charles-Marie-Gabriel du Parc, marquis de Locmaria et fait de lui le fils de Louis-François, alors qu'il n'était que son arrière-neveu, dernier rejeton d'une branche cadette sortie du tronc principal dès la fin du XVIe° siècle. Cette opinion erronée a été adoptée par Luzel, mais ne semble pas défendable. En réalité, l'examen attentif de diverses données éparses dans le texte des chansons populaires, ou fournies par des pièces d'archives, mène à une conclusion différente de celle des auteurs ci-dessus. Il semblerait que le terrible Markiz Guerrand n'était, ni Charles-Marie-Gabriel du Parc, ni même Louis-François du Parc, mais le père de celui-ci, Vincent du Parc.
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